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Football : Christian Vieri évoque la crise du football italien
Invité de 'The Italian football podcast', l’ancien attaquant italien est revenu sur les récentes difficultés de l’Italie à produire des buteurs de classe mondiale.
L’Italie n’a jamais été réputée pour son jeu offensif. Et pour cause, elle est la mère du Catenaccio, l’incarnation de la philosophie voulant qu’on ne doive pas marquer un but de plus que l’adversaire, mais en prendre un de moins.
Aussi, la Botte a enfanté parmi les plus grands défenseurs de l’histoire du football, de Giacinto Facchetti à Fabio Cannavaro en passant par Franco Baresi, Paolo Maldini et tant d’autres. Si l’arrière-garde azzurra a souvent suscité l’admiration, les attaquants azzurri ont aussi longtemps été craints, capables de tuer une rencontre d’un seul tir bien placé. Une caractéristique qui s’est perdue ces dernières années, comme l’a constaté Christian Vieri. "Je n'ai aucune idée de ce qui s'est passé. Quand je jouais en équipe nationale, il y avait moi, (Filippo) Inzaghi, (Alessandro) Del Piero, (Roberto) Baggio, (Vincenzo) Montella, (Francesco) Totti, (Pierluigi) Casiraghi, (Gianfranco) Zola, (Gianluca) Vialli, (Fabrizio) Ravanelli, (Roberto) Mancini… On avait une infinité de numéros 9 et 10. Je parlais à Pippo Inzaghi la semaine dernière, et il m'a dit : 'Bobo, pendant 35 ans, on a eu les meilleurs attaquants du monde, et maintenant, on est en pleine disette'", a-t-il témoigné dans The Italian Football Podcast.
Si l’Italie connaît une telle période de trouble sur le plan sportif, l’absence d’un attaquant de référence à l’image d’un Erling Haaland pour la Norvège, qui a récemment piétiné la Squadra Azzurra (0-3), celui que l’on surnommait "Le Bison" estime néanmoins que l’avenir pourrait s’éclaircir avec le duo Moise Kean-Mateo Retegui. "Nous avons Kean et Retegui. Ce sont deux très bons attaquants. S'ils jouent ensemble, ils peuvent être très dangereux. Kean est un avant-centre phénoménal, vraiment. Retegui est de ceux qui ne pardonnent pas dans la surface. C'est un tueur. Donc, avec ces deux-là, nous n'avons plus les mêmes problèmes que ces 10-15 dernières années", veut-il croire. À respectivement 25 et 26 ans, l’attaquant de la Fiorentina, absent la semaine dernière, et celui de l’Atalanta Bergame ont les armes pour assumer l’héritage du passé offensif italien.
"Nous sommes un pays né pour gagner la Coupe du monde"
Surtout, ils seront indispensables pour aider l’Italie à retrouver la Coupe du monde après deux éditions ratées. Un véritable crève-cœur pour Christian Vieri qui refuse de revivre pareil calvaire. "J'ai dit à ma femme la semaine dernière : 'Prépare-toi, on part en Amérique pendant un mois pour la Coupe du monde.' Elle m'a répondu : 'On va voir l'Italie ou les autres ?' Et j'ai répondu : 'On va voir les Azzurri'. Pendant la Coupe du monde, quand je vois un maillot jaune, je sais que c'est le Brésil. Je vois du blanc et je sais que c'est l'Allemagne. Bleu ? C'est l'Italie. L'Italie doit toujours être présente à la Coupe du monde. Toujours. Que ce soit une bonne équipe ou non, nous devons participer. Nous sommes un pays né pour gagner la Coupe du monde. Ne pas y être deux fois de suite… ça m'a brisé le cœur. C'est pire que de se faire larguer par une fille", a exprimé la légende de l’Inter Milan entre humour et sérieux.
Le chemin conduisant de l’autre côté de l’Atlantique est pour l’heure compromis. Avec sa lourde défaite concédée contre la Norvège pour son premier match des qualifications pour la Coupe du monde 2026, la Squadra Azzurra a épuisé son joker et devra à tout prix dominer les Scandinaves, auteurs d’un sans-faute après quatre rencontres, au retour pour espérer leur contester la première place du groupe I. Si elle n’y arrive pas, il lui faudra une fois de plus passer par les barrages, avec le risque de revivre le traumatisme de 2022.