Euro 2024 : La source de motivation de Gareth Southgate
Contesté par les médias anglais, le sélectionneur des Three Lions a trouvé dans ce climat hostile l’énergie de conduire ses joueurs jusqu’en demi-finales de l’Euro 2024.
On dit souvent qu’un sportif de haut niveau doit savoir se nourrir de l’adversité pour avancer et même se dépasser. Récemment, Novak Djokovic avouait que quand il affrontait Roger Federer, il s’imaginait que le public ne scandait pas le nom du Suisse mais le sien. Dans un autre style, le joueur de tennis russe Daniil Medvedev réclamait presque les sifflets du public à New York. Une provocation destinée à le transcender et à créer une certaine énergie autour de lui jusqu’à l’aider à atteindre la finale de l'US Open en 2019. Les exemples sont légion de sportifs et sportives usant de l’animosité ambiante pour donner le meilleur d’eux-mêmes. Un ressort qui fonctionne également pour Gareth Southgate.
"C’est un travail où vous êtes ridiculisé"
Après avoir veillé à pacifier les relations avec les médias anglais, le sélectionneur des Three Lions a rompu le lien et se retrouve au centre des critiques pour son incapacité à offrir du spectacle avec une génération bourrée de talents. Pire, il a même été la cible de jets de gobelets de la part de supporters mécontents du visage affiché par la sélection. "Je ne peux pas nier que lorsque les choses deviennent aussi personnelles qu'elles l'ont été, cela fait mal. C'est un travail où vous êtes ridiculisé, où vos capacités professionnelles sont remises en question au-delà de toute croyance, et je ne pense pas qu'il soit normal que l'on vous jette de la bière à la figure. Mais j'ai la chance que ma vie m'ait permis de développer ma résilience, ce qui m'a rendu plus déterminé, et je m'en sers comme d'un carburant", a répondu l’homme de 53 ans à l’antenne de BBC Radio 5 Live.
Au-delà de sa capacité à encaisser, celui qui officie sur le banc anglais depuis 2016 s’appuie aussi sur une conviction profonde en son projet. "Je sais où je veux emmener l'équipe, et l'équipe a besoin de me voir fort dans ces moments-là aussi, sinon le message que vous leur donnez sur ce qu'ils doivent être ne sonne pas juste (…) Nous sommes dans une troisième demi-finale en quatre tournois, et je pense que nous continuons à donner aux gens des souvenirs fantastiques. Nous allons donc continuer à travailler, à nous battre et à profiter de ce voyage", jure-t-il comme pour mieux se jouer de la défiance dont il fait l’objet. Contre vents et marées, le capitaine du vaisseau anglais tient bon et pourrait même faire taire toutes les voix discordantes s’il parvenait à le conduire jusqu’à ce titre qui échappe au pays depuis…1966.