Dans le ciel, aucun signe d’électricité et encore moins de nuages noirs pour venir menacer la demi-finale de l’Euro 2024. Pourtant sur le terrain, l’Espagne semblait lutter contre des vents contraires. Bien rentrée dans son match, imposant un pressing haut pour gêner au maximum la relance des défenseurs français, la Roja s’était laissée surprendre sur le premier assaut tricolore. Elle était toute proche même de céder quelques instants plus tard mais Kylian Mbappé avait manqué de réalisme, ratant sa frappe de l’intérieur du droit, dont Randal Kolo Muani ne pu profiter non plus, surpris par la trajectoire.

La sélection de Luis de la Fuente semblait perdue, sur le point de rompre. Ce fut à cet instant précis que Lamine Yamal décida de la prendre par la main. Trouvé côté droit, le Barcelonais repiquait intérieur et, devant un Adrien Rabiot trop apathique, il enroula son ballon à merveille pour échapper d’un rien au gant de Mike Maignan avant d’aller tutoyer le poteau pour mieux entrer dans le but français. Sans qu’on s’y attende, le jeune ailier venait de faire s’abattre la foudre sur Munich et de changer le cours de la demi-finale, s’autorisant au passage de chambrer le milieu Turinois qui doutait de lui avant la rencontre.

Mieux que Pelé

Un but étrangement similaire à celui qu’il avait inscrit l’année passée à l’Euro des moins de 17 ans. Un peu plus excentré, il avait brossé son ballon dans la lucarne opposée et la victime avait été…la France. Un parallèle qui prend une dimension supérieure cette saison en Allemagne.

Au-delà d’avoir permis à son équipe de revenir à hauteur et de reprendre confiance pour finalement s’imposer et rallier la finale de l’Euro 2024, Lamine Yamal a inscrit son nom dans l’histoire. En effet, en marquant face aux Bleus, il s’est offert un record de précocité, un de plus, en devenant le plus joueur de l’histoire à inscrire un but dans un match à élimination directe dans une compétition majeure, à 16 ans et 362 jours. Pas un mince exploit puisqu’il prend ce titre (honorifique) à un certain Pelé, qui avait illuminé la Coupe du monde 1958 du haut de ses 17 ans. Le Brésilien avait alors marqué à 17 ans et 239 jours, là aussi en demi-finales, et aussi contre la France. A la différence de l'Espagnol, il avait signé un triplé pour tourmenter les Bleus (5-2).

A trois jours de fêter son 17^e anniversaire et quatre de vivre la première finale internationale de sa carrière naissante, Lamine Yamal n’a pas fini de poser son empreinte sur une équipe d’Espagne qui a trouvé en lui le détonateur pour sublimer son jeu.