Dani Carvajal est comme un fauve en cage, qui attend seulement le moment où la grille s’ouvrira pour se jeter sur sa proie. Sa proie, ici, n’est autre que la compétition. Gravement blessé au genou en octobre dernier, le défenseur du Real Madrid a repris en mars le chemin de l’entraînement. Une première victoire pour le principal intéressé, déterminé à déjouer tous les pronostics et à faire son retour avant la fin de la saison ou, au pire, pour la Coupe du monde des clubs, à laquelle le club merengue participera à partir du 15 juin prochain aux États-Unis.

S’il montre une telle détermination à revenir au plus tôt, c’est autant en raison de son caractère que de sa volonté de défendre les couleurs madrilènes. Né à Leganés, en banlieue de Madrid, Dani Carvajal est un pur produit de la formation merengue. "Je suis arrivé à 10 ans, mais je suis supporter du Real Madrid pratiquement depuis ma naissance. Je ne crois pas en avoir encore conscience. Je revois l’image des terrains du centre de formation et je me souviens parfaitement de l’époque où j’y jouais, dans les catégories inférieures, avec ce rêve d’entraîner un jour les joueurs de l’équipe première. Grâce à Dieu, à mon travail et à beaucoup de persévérance, je peux dire aujourd’hui que j’ai vécu l’une des époques les plus dorées, et je la vis encore, car ce n’est pas fini. C’est un rêve d’entrer dans ce club comme une légende", a-t-il avoué à Emilio Butragueño à l’occasion d’une discussion dans le cadre de la traditionnelle École universitaire européenne du Real Madrid, organisée chaque année.

Luka Modric en point de mire

Arrivé au club en 2002, il y gravit tous les échelons, mais part à 21 ans en Allemagne, au Bayer Leverkusen, pour s’affirmer et gagner le temps de jeu qu’on lui refuse. Une parenthèse d’un an, avant de convaincre la direction merengue de son erreur en le laissant partir. 

Revenu en 2013, il s’impose au fil du temps comme un incontournable, participe à 427 matchs avec les Merengues et devient ainsi une légende de la Casa Blanca. Une légende à qui l’on a confié le brassard de capitaine après le départ de Nacho l’été dernier. Un honneur qu’il savoure. "Porter le brassard de capitaine du Real Madrid signifie beaucoup. Ce que j’essaie avant tout de transmettre, c’est l’éducation, beaucoup de discipline, et de transmettre les valeurs du Real Madrid aux jeunes. Ne jamais abandonner jusqu’au bout, savoir gagner et perdre", a expliqué le défenseur, très actif au sein du staff madrilène cette saison.

Un devoir de transmission pour le joueur de 33 ans, qui aspire à laisser la trace la plus indélébile qui soit au sein de son club de cœur. S’il compte déjà six Ligue des champions à son palmarès, il rêve de finir sa carrière dans la peau du joueur merengue ayant gagné le plus de trophées de l’histoire. "Je me couche chaque soir avec la joie en y pensant", a-t-il avoué. Un objectif pas si fou, puisqu’il occupe la deuxième place de ce classement avec 26 titres. C’est un de moins que Luka Modric, bientôt 40 ans, mais toujours pas déterminé à raccrocher.

Coéquipiers depuis 2013, l’Espagnol et le Croate n’auraient rien contre partager encore quelques conquêtes, avec en ligne de mire la toute neuve Coupe du monde des clubs. Un trophée que Dani Carvajal n’a pas encore dans son armoire… et qui l’obsède déjà.