Lancé en avril 2023 à seulement 15 ans, Lamine Yamal est un phénomène de précocité qui s’est depuis imposé comme un joueur incontournable au FC Barcelone. Ailier droit gaucher et dribbleur, il a emprunté le même chemin qu’un certain Lionel Messi avant lui. Par son poste et son profil, mais aussi son talent et sa capacité à décider du sort d’un match, Lamine Yamal a inévitablement été comparé au champion du monde argentin. Un héritage qui ne semble pas lui peser jusqu’à présent.

Aux premières loges des exploits de Lionel Messi quand il a débuté sur le banc blaugrana en 2008, Pep Guardiola observe de loin l’éclosion du natif d’Esplugues de Llobregat. S’il ne nie pas les qualités évidentes du joueur de 18 ans, le manager de Manchester City estime néanmoins que le comparer au prodige de Rosario est malhonnête et surtout prématuré. "Je pense qu'il faut laisser Lamine faire sa voie, et quand il aura joué 15 ans, on pourra dire s'il est meilleur ou pas que Messi. Laissons-le construire sa carrière. Le fait qu'on le compare à Messi est énorme. C'est comme comparer un peintre à Van Gogh. Les gens diront : 'Waouh, il n'est pas mal', et ça prouve qu'il est bon. L'idée même de cette comparaison est un signe que c'est un bon joueur, mais il faut le laisser et on verra plus tard. Messi, c'est quelque chose de complètement différent. On parle de 90 buts en une saison, sur 15 ans, sans interruption, sans blessure. C'est complètement différent. Laissez-le, laissez-le", a-t-il exhorté dans une interview accordée à GQ. Un appel à la modération assez rare dans un environnement prompt à s’emballer et avide de ce genre de filiation.

En avance sur Messi

Devenu majeur ce mois-ci, Lamine Yamal ne se laisse pas perturber par le jeu des comparaisons et tend à repousser les parallèles. Flatté qu’on fasse de lui le successeur de Lionel Messi, l’Espagnol est déterminé à suivre son propre chemin. Preuve qu’il a déjà commencé à se distinguer de son aîné, il a remporté le championnat d’Europe à ses 17 ans, quand l’Argentin a attendu ses 34 ans pour accrocher à son palmarès la Copa América. Il s’était néanmoins paré de l’or olympique en 2008 à Pékin, chose que son cadet aurait pu imiter l’été dernier à Paris s’il n’avait pas dû décliner la sélection olympique pour privilégier la Roja, à la différence de Fermín López et Alex Baena.

En attendant, Lamine Yamal espère bien continuer à se rapprocher de Lionel Messi la saison prochaine en ajoutant la Ligue des champions à son palmarès. Ce dernier était dans l’effectif qui a gagné l’épreuve en 2006, mais n’avait pas participé à la finale et donc n’avait pas été crédité du titre ; il avait attendu 2009 pour cela, finale au cours de laquelle il avait été un grand protagoniste, inscrivant à 21 ans un but qu’il considère comme l’un des plus importants de sa carrière. En mai 2026, Lamine Yamal aura toujours 18 ans et semble donc en avance sur les temps de passage de l’Argentin. Reste à savoir s’il maintiendra le rythme et se montrera plus tueur devant le but pour soutenir une comparaison aussi lourde que prestigieuse.