La Liga : Santiago Cañizares attaque la profondeur du Real Madrid
Après le nul poussif à Elche (2-2), l’ancien gardien espagnol s’est interrogé sur la valeur réelle de l’effectif merengue.
Le Real Madrid s’est sorti d’un drôle de piège à Elche. Dimanche soir, le leader de La Liga est passé tout près de la correctionnelle et d’une seconde défaite cette saison en championnat, qui aurait permis au FC Barcelone, victorieux la veille de l’Athletic Bilbao (4-0), de revenir à hauteur.
Pour autant, le match nul concédé sur la pelouse du promu (2-2) a confirmé les difficultés actuelles d’une formation merengue moins souveraine et dont l’identité apparaît de plus en plus floue. “Le dispositif tactique de Xabi Alonso contre Elche est bien connu, il l’utilisait régulièrement au Bayer Leverkusen. Mais les dispositifs sans intentions précises sont totalement inutiles. Comme disait César Luis Menotti : ‘Ce ne sont que des numéros de téléphone’”, a analysé Jorge Valdano sur Movistar+.
Pour ce premier match après la trêve internationale, Xabi Alonso avait pris le risque de modifier son système en optant pour une défense à trois centraux avec deux pistons sur les côtés. Pas vraiment une réussite et cela n’a pas manqué de susciter une vague de critiques, renforcées par le nul décevant concédé chez le Rayo Vallecano au début du mois (0-0). “Bienvenue au Real Madrid. Si vous faites beaucoup de changements, vous êtes un révolutionnaire. Si vous n’en faites pas, vous êtes un réactionnaire. Ce club est très mal à l’aise. Il supporte mal la défaite… ou les matchs nuls”, a traduit l’ancien joueur, entraîneur et dirigeant merengue.
“Le Real Madrid est engagé dans une quête qui n’est pas facile”
Plus que le dispositif, Santiago Cañizares a pointé le manque de fraîcheur et de profondeur de l’effectif madrilène. Après trois mois de compétition, les organismes souffrent et les remplaçants n’ont pas trouvé grâce aux yeux de l’ancien gardien merengue et du Valence CF. “Premièrement, c’est un problème de manque de forme. Aucun système ne permet de maintenir un rythme de jeu optimal lorsque quatre nouveaux joueurs arrivent, ce qui est pourtant nécessaire car on ne peut pas jouer avec les mêmes joueurs toute l’année. Arnold doit bien jouer un jour, Ceballos aussi, et Rodrygo également… et à la mi-temps, on se demande : ‘Où est Valverde ? Où est Vinicius ?’… Peut-être que les meilleurs joueurs sont absents et c’est pour ça qu’ils ne jouent pas bien…”, a-t-il avancé.
Si cette explication est plausible, Jorge Valdano veut aussi croire que le Real Madrid est entré dans une nouvelle phase complexe d’appropriation de la philosophie de son entraîneur et que les ajustements opérés l’ont fragilisé. “Le Real Madrid est engagé dans une quête qui n’est pas facile (…) Xabi Alonso n’a pas encore trouvé de joueurs au milieu de terrain capables d’apporter sérénité et fluidité à l’équipe, et je pense que cela les pénalise aussi bien en défense qu’en attaque. Arda Güler, qui a été apprécié cette saison parce qu’il a constamment démontré qu’il était vraiment bon, est maintenant condamné à jouer quelques mètres plus loin… et cela le déconnecte de Mbappé”, a-t-il noté.
Cette connexion entre l’attaquant français et le meneur de jeu turc était l’une des seules véritables réussites technico-tactiques du manager basque, les exploits de Thibaut Courtois ne devant rien à ses inclinaisons. Sans cela, le Real Madrid a manqué de tranchant et de solutions. Un point d’inquiétude que Xabi Alonso tentera de dissiper contre l’Olympiakos demain soir lors de la 5e journée de la Ligue des champions, mais surtout en championnat à Gérone dimanche soir (21h sur beIN SPORTS 1).








