Et si finalement le trouble-fête était encore l’Atlético de Madrid ? Si l’Espagne se passionne saison après saison pour le formidable duel que se livrent à distance le Real Madrid et le FC Barcelone, l’autre club de la capitale ibérique grandit à vue d’œil et s’immisce régulièrement dans les débats, raflant parfois la mise comme en 2021. L’été dernier, les Colchoneros ont ainsi entrepris de se renforcer pour faire du sacro-saint duel un match à trois dont il pourrait être l’arbitre. En ce sens, ils ont réussi à attirer notamment Conor Gallagher de Chelsea et surtout Julian Alvarez, chapardé à Manchester City où il en avait assez de jouer les jokers de luxe derrière l’inamovible Erling Haaland. Des recrues de choix qui ont donné une nouvelle dimension au collectif madrilène.

En embuscade à la 3^e place de la Liga, l’équipe de Diego Simeone ne compte que trois points de retard sur le FC Barcelone tout en ayant un match en plus à jouer, et entend continuer à se coller aux basques des Blaugranas. Avant de les retrouver le 21 décembre prochain, les Colchoneros ont rendez-vous avec Getafe à domicile ce dimanche à 14h (beIN SPORTS MAX 6) dans un match qui aura trois intérêts majeurs.

Le vieux record d’Helenio Herrera

Après un début de saison inégal où il a souvent connu des difficultés à entrer dans ses matchs et multiplié les matchs nuls, l’Atlético de Madrid a changé de braquet et a décidé de ne plus rien laisser en chemin. Fort d’un collectif mieux rôdé et orchestré avec brio par Diego Simeone, le club madrilène s’est transformé en l’équipe du moment la plus inarrêtable d’Europe, alignant une série de 11 succès consécutifs toutes compétitions confondues.

Plus fort encore, au cours des cinq derniers, Antoine Griezmann et ses partenaires ont marqué au moins 3 buts. Une prouesse pour une formation davantage réputée pour sa rugosité défensive et surtout plus réussie par une équipe du club depuis près de 74 ans. Lors de la saison 1949-1950, le légendaire Helenio Herrera, déjà un Argentin dont le nom résonne dans l’histoire comme celui de l’inventeur du Catenaccio lors de son passage glorieux à la tête de l’Inter Milan, avait vu son équipe enchaîner 6 matchs consécutifs avec au moins trois buts marqués (5-3 contre la Real Sociedad, 3-1 contre Oviedo, 4-4 face à Valence, 3-4 et 4-2 contre Malaga et enfin 3-6 contre le Real Madrid, ndlr). Une série établie par son illustre compatriote que Diego Simeone se verrait bien égaler contre Getafe, lui qui est déjà l’entraîneur ayant dirigé et gagné le plus de matchs à la tête des Colchoneros.

La forme étincelante d’Antoine Griezmann

Pour parvenir à leur fin, ces derniers pourront compter sur un certain Antoine Griezmann. Libéré de ses obligations avec l’équipe de France après l’annonce de sa retraite internationale, le natif de Mâcon a laissé derrière lui son morne Euro 2024 et retrouver sa joie de vivre et de jouer.

Placé au cœur du système de Diego Simeone, qui l’affectionne comme un fils, il rayonne et affiche déjà de belles statistiques. En 16 matchs de Liga, il a déjà marqué à 7 reprises et donné 4 passes décisives à ses camarades. Surtout, et à l’image de son équipe, il est monté en pression et vient d’enchaîner deux doublés consécutifs et reste sur 5 matchs où il a inscrit au moins un but. Une production qu’il attribue aussi à ses partenaires. Après s’être cherchés, lui et Julian Alvarez combinent et se comprennent de mieux en mieux, sans compter les rôles indispensables de Lucas Barrios et Rodrigo De Paul ou encore Conor Gallagher. Au centre de tout, le champion du monde 2018 initie, fluidifie et finit aussi les actions d’une équipe que son altruisme rend également meilleur. Face à Getafe, le Français a bien l’intention de poursuivre sur sa lancée d’autant que les Azuleones lui réussissent particulièrement bien. La saison dernière, il avait signé un triplé au Coliseum Alfonso-Pérez (3-0) et avait mis un doublé à domicile (3-3)

Le réveil de Getafe à l’extérieur ?

La tâche s’annonce donc particulièrement difficile pour les hommes de José Bordalas. Au-delà de la forme éclatante de leurs adversaires, ceux-ci doivent déjà régler leurs propres problèmes. Quinzièmes, ils n’ont toujours pas réussi à gagner loin du Coliseum Alfonso-Pérez en Liga. Un mal qui dure puisqu’il remonte à l’exercice précédent et s’étend sur une série de 9 matchs (2 nuls et 7 défaites) depuis leur dernier succès le 27 avril dernier à Almeria (3-1).

S’ils ne sont pas à la fête en déplacement, ils le sont encore moins quand se présentent de l’autre côté du terrain l’Atlético de Madrid. Ainsi, les Azuleones n’ont plus vaincu les Colchoneros depuis un peu plus de 13 ans, soit 25 matchs (5 nuls et 20 défaites). Pire encore, ils attendent depuis le 15 mai 2010 d’à nouveau gagner sur la pelouse de l’Atlético de Madrid. A l’époque, Roberto Soldado avait signé un doublé et Dani Parejo avait clôt la marque pour sécuriser un succès franc (3-0). De quoi donner un sacré mal de tête aux supporters du club. S’ils n’ont pas grand espoir, ces derniers pourront toujours se dire que toutes les séries ont une fin. Et pourquoi pas dimanche ?