Ligue 1 : Lille, le premier gros défi d'Habib Beye
Après avoir signé son entrée en matière par deux succès face à Strabourg et à Saint-Etienne, le nouvel entraîneur du Stade Rennais aborde son premier gros choc avec la réception du Losc.
C'est peut-être le début d'une belle histoire qui est en train de naître sous nos yeux entre le Stade Rennais et Habib Beye. En à peine plus de deux semaines, l'ancien technicien du Red Star a déjà révolutionné le groupe dans l'état d'esprit, et comme par hasard, les résultats ont suivi.
Il y a eu une première victoire à l'arrachée à la maison sur un but libérateur de Ludovic Blas à la 89e minute face à Strasbourg, et un nouveau succès un poil plus maîtrisé à Saint-Etienne ensuite (0-2), le tout premier de la saison à l'extérieur pour les Bretons !
L'ancien international sénégalais est arrivé en sauveur au sein d'un club qui flirtait dangereusement avec la ligne rouge malgré un effectif taillé pour évoluer vers de bien plus hautes sphères. Après l'échec du retour de Julien Stéphan, et le fiasco de Jorge Sampaoli, Habib Beye a d'abord su créer un électrochoc sur le plan psychologique avant de commencer à impulser ses idées : « la volonté de dominer l’adversaire dans le rythme et l’espace de jeu ».
La patte Beye déjà au rendez-vous
L'intérêt de faire appel à un nouveau coach en cours de saison est notamment de rebattre les cartes de l'intégralité de l'effectif et c'est ce qu'Habib Beye a remarquablement réussi à faire. Tout le monde est reparti à zéro, avec un nouvel état d'esprit et de nouveaux principes de jeu à appliquer.
Le système d'Habib Beye s'oriente pour l'instant entre le 3-4-3 et le 3-4-2-1 qu'on devrait retrouver ce soir pour le retour des Rennais au Roazhon Park. Et dans ce système, de nouvelles têtes ont déjà émergé.
Il y a eu Djaoui Cissé (21 ans), qui a connu sa première titularisation face à Strasbourg et a remarquablement tenu son rôle au milieu de terrain. Ce fut ensuite au tour du défenseur Jérémy Jacquet (19 ans) d'être lancé dans le grand bain à Saint-Etienne, portant à cinq le nombre de joueurs formés au club dans le onze de départ du nouveau coach.
« L’identité du club, à travers les joueurs formés ici qui sont sur le terrain, il faut l’entretenir, c’est indispensable, le SRFC doit ressembler à ça. C’est la méritocratie qui compte, pas les statuts », avait-il souligné.
Avec les recrues et cette nouvelle dynamique, le Stade Rennais a de quoi nourrir d'autres ambitions sur cette deuxième partie de saison. Le plus important est presque fait, même s'il n'y a que cinq points d'écart qui séparent les Rouge et Noir du premier relégable. Reste maintenant à essayer de se frotter à une équipe un peu plus relevée, et ça tombe bien, puisque c'est Lille qui se présente ce soir.
Des Dogues en bête blessée
Après avoir brillé sur la première partie de saison en surfant sur un parcours extraordinaire en Ligue des Champions, Lille a commis ses deux premiers faux pas de la saison sur ses deux dernières sorties. Il y a d'abord eu l'élimination en Coupe de France aux tirs aux but face à Dunkerque (L2) et un revers bien plus préjudiciable ensuite à domicile face au Havre (1-2), repoussant le LOSC à la cinquième place.
Euphoriques il y a encore quinze jours après avoir enchaîné un 6-1 face à Feyenoord et un 4-1 contre Saint-Etienne, les Lillois n'en restent pas moins une équipe redoutable et se rendront au Roazhon Park avec la ferme intention de renouer avec la victoire en livrant un match plein. On connaît les qualités des Nordistes et la colonne vertébrale qui part du gardien Lucas Chevalier et se termine devant les buts avec Jonathan David.
Si la dynamique est rennaise, Lille aura pour atout son expérience et son vécu collectif, là où les hommes d'Habib Beye sont encore en « apprentissage » d'une nouvelle philosophie. Ce qui est passé face à Strasbourg et Saint-Etienne ne passera peut-être pas ce soir. Ce sera en tout cas un bon test pour évaluer le potentiel de cette équipe rennaise « version Habib Beye » en vue de la suite de la saison.