Ligue 1 : Steve Mandanda assume son déclassement à Rennes
Devenu n°2 dans la hiérarchie des gardiens depuis l’arrivée de Brice Samba, l’ancien portier de l’Olympique de Marseille s’estime responsable de sa situation dans un long entretien accordé à RMC.
Steve Mandanda avait certainement souhaité autre chose pour 2025, année de ses 40 ans (il les aura le 28 mars, ndlr). Titulaire indiscutable et capitaine de Rennes, le gardien français a été du jour au lendemain relégué sur le banc. Un changement de statut précipité par le recrutement de Brice Samba dont il s’est ouvert lors d’un long entretien avec RMC. S’il ne nie pas que la venue de l’ancien Lensois n’est pas neutre, il refuse de se cacher derrière et estime être coupable de son déclassement. "Si j'avais été performant, il n'y aurait pas eu de débat, il n'y aurait pas eu besoin de réfléchir sur le poste de gardien de but. À partir du moment où j'ai une première partie de saison qui est plus que moyenne, où je coûte pas mal de buts et de points à l'équipe, c'est logique que cette réflexion existe au sein du club. C'est Brice (Samba) qui est arrivé, mais ça aurait pu être un autre aussi. C'est pour ça que je le dis et je le répète : je ne peux m'en prendre qu'à moi-même", juge sévèrement Steve Mandanda, pas tendre avec lui-même.
Titulaire lors des 16 premiers matchs de la saison, le portier du club breton n’a gardé sa cage inviolée que 5 fois et a encaissé un total de 23 buts. Trop pour espérer être épargné des critiques et ne pas voir son statut remis en cause. Néanmoins, la pilule a été difficile à avaler pour celui qui a disputé 553 matchs en Ligue 1 dans sa carrière. "Entre le discours que le coach pouvait me tenir et ce qui s'est passé après, on était sur deux choses totalement différentes (…) C'est vraiment une situation qui a été dure, pas simple à vivre, mais une situation qu'avec du recul, je peux entendre et comprendre", relativise-t-il.
Mandanda a choisi de rester
S’il comprend son déclassement sportif sans forcément l’accepter pleinement, Steve Mandanda a eu l’occasion de rebondir ailleurs mais a refusé de quitter Rennes cet hiver, estimant ne pas avoir le droit d’abandonner un navire à la dérive. "Je pars du principe que quand on est présent, qu'on a mis l'équipe dans cette difficulté, on doit se battre tous ensemble et jusqu'au bout pour sortir justement l'équipe de cette situation. Et puis, même si ça ne fait pas longtemps que je suis ici, j'ai un profond attachement avec le Stade rennais. C'est un club où je me sens bien, un club qui m'a accueilli dans un moment délicat de ma carrière, qui m'a permis de pouvoir participer à la Coupe du monde 2022", a assumé le portier.
A bientôt 40 ans, il n’a d’ailleurs pas abandonné l’idée de retrouver son rôle de titulaire, avouant prendre un grand plaisir au quotidien depuis l’arrivée d’Habib Beye. "Dans ce qu'il demande, dans ce que l'on fait au quotidien à l'entraînement, on est beaucoup sollicité et on prend énormément de plaisir. Et puis il y a aussi les résultats donc forcément quand les résultats sont présents, l'atmosphère est meilleure, l'humeur au quotidien est meilleure et on se retrouve à vivre des moments plus joyeux. Aujourd'hui, je prends du plaisir à l'entraînement, je prends du plaisir au quotidien avec les mecs. Donc c'est une meilleure période", estime-t-il pour RMC.
Profitant de la suspension de Brice Samba ce week-end, l’ancien Marseillais sera de retour pour la première fois depuis le 3 janvier dans le but rennais vendredi soir contre Reims. Une belle opportunité contre un concurrent direct au maintien mais dont il sait qu’elle sera sans lendemain. "J'ai assez d'expérience pour savoir que ce n'est pas un match qui va faire basculer la hiérarchie", convient-t-il. Une acceptation qui ne l’empêchera pas de donner son maximum pour aider Rennes à se relever après sa défaite la semaine dernière contre Lille (0-2) et remonter au classement. "La priorité c'est de vite s'éloigner de ces places de relégables", conclut le portier qui a admis ne pas savoir de quoi sera fait son avenir à l’issue de la saison. Une perspective encore trop lointaine et à laquelle il ne veut pas penser, concentré sur sa mission contre les Rémois, que les Rennnais ne devancent que d’un point au classement.