Ligue des Nations : Plus qu’une victoire pour la Grèce
A la toute dernière minute, les Grecs ont arraché la première victoire de leur histoire contre l’Angleterre, dédiée à George Baldock, décédé brutalement la veille.
On jouait les derniers instants de la partie à Wembley quand dans la surface anglaise, Vangélis Pavlídis profita d’un cafouillage pour s’emparer du ballon, se décaler sur la droite et enchaîner d’une frappe croisée à ras de terre. Cette dernière passait sous le tacle d’un défenseur anglais et venait tromper Jordan Pickford, masqué.
A la 90+4’, le Grec signait un doublé, donnant la victoire à la Grèce qui prenait ainsi la tête du Groupe 2 de la Ligue B (2-1). Un but pour l’histoire car jamais les champions d’Europe 2004 n’avaient réussi à vaincre l’Angleterre en 9 confrontations (2 nuls et 7 défaites, pour 3 buts inscrits et 23 encaissés), mais aussi un but pour la mémoire. Celle de Geogre Baldock. La veille de la rencontre comptant pour la Ligue des Nations, le défenseur né à Buckingham en Angleterre mais international grec depuis 2022 avait été retrouvé mort, à seulement 31 ans, noyé dans sa piscine à Glyfáda en banlieue d’Athènes.
"Pas un jour pour parler de football"
Aussi, hier soir, la victoire de prestige acquise dans le temple du football anglais n’avait pas exactement la même saveur. "C'était une journée et un match très spéciaux pour nous. Nos pensées vont à George. Nous sommes des professionnels et nous devions jouer ce match. Nous avons donné notre âme pour lui ce soir. Aujourd'hui, ce n'est pas un jour pour parler de football. Il faisait partie de notre équipe. Il nous manquera beaucoup", a déclaré le héros du soir. "Dans de tels moments, le football passe au second plan", a ajouté le sélectionneur de la Grèce Ivan Jovanovic.
Une victoire un peu amère finalement car le cœur n’était vraiment pas à la fête. "Nous avons gagné ce soir et nous ne voulons pas parler de football. Nous avons gagné ce soir et nous ne voulons pas le fêter. Il n'y a pas de mots", a refermé Vangélis Pavlídis, l’âme en peine après la perte de son coéquipier, international à 12 reprises. Hier soir, ce ne sont pas 16 Grecs qui ont pris d’assaut Wembley mais bien 17, George Baldock ayant accompagné chacun de ses partenaires dans ce match ô combien symbolique sur sa terre natale où il a grandi et appris le football, qu’il n’avait quitté que l’été dernier pour découvrir la patrie de sa grand-mère maternelle au Panathinaïkós.