Ligue Europa : Ange Postecoglou a tenu sa promesse
Le manager gréco-australien de Tottenham avait toujours clamé qu’il gagnait toujours lors de ses deuxièmes saisons. Une prophétie qui s’est vérifiée hier soir à Bilbao.
Ange Postecoglou l’avait dit. Il gagne toujours des titres lors de sa deuxième saison avec ses équipes. On a eu beau mettre en doute sa parole au gré d’une saison qui virait au fiasco, le monolithe gréco-australien est resté inébranlable, convaincu de savoir ce qu’il faisait. Autant par foi que par expérience.
Des faits révélateurs
Après tout, les faits sont là et implacables. Promu entraîneur principal à trois matchs de la fin de la saison 1995-1996, il remporte son premier trophée deux saisons plus tard en 1998, faisant de South Melbourne le nouveau champion d’Australie. En 2011, il s’offre une nouvelle couronne australienne avec les Brisbane Roars lors de sa deuxième saison sur le banc de la formation du Queensland. En 2015, il conquiert le titre de champion d’Asie à la tête de l’Australie où il avait débarqué fin 2013. Rebelote en 2019 quand il est sacré champion du Japon avec les Yokohama Marinos, qu’il a rejoints fin 2017. Seule exception à cet axiome, son passage au Celtic Glasgow où dès sa première saison il réussit à conduire son équipe à la victoire en 2022.
Après un premier exercice où il a pu se familiariser avec son nouvel environnement, le manager de 59 ans savait que son moment était venu. Il aurait même pu se soulager d’une certaine pression au cœur de l’hiver quand son équipe infligea à Liverpool sa deuxième défaite de la saison toutes compétitions confondues en demi-finale aller de la Coupe de la Ligue anglaise (1-0). Malheureusement pour lui, "ses" Spurs furent balayés au retour (0-4).
Un pari fait en janvier
Avec son club à la dérive en Premier League (17e et premier non-relégable avant la dernière journée et pire classement depuis sa relégation en 1997 – 22e, ndlr) et prématurément éliminé en Coupe d’Angleterre (1-2 par Aston Villa au 4e tour), Ange Postecoglou avait tout misé sur la Ligue Europa. "Je pense que lorsque nous sommes arrivés à la fin du mois de janvier, à la fin de la période des transferts, et que nous avons évalué notre situation, j'ai pris la décision à ce moment-là que c'était le trophée que nous allions chercher. Cela allait à l'encontre de ce que les autres pensaient à l'époque, et c'est compréhensible, mais je croyais vraiment que nous pouvions gagner ce trophée. Tout ce que nous avons fait depuis, tout ce que nous avons fait à l'entraînement et les équipes que j'ai sélectionnées, c'était de faire en sorte que, lorsque ces matches arriveraient, nous soyons dans la meilleure position possible pour les aborder. Cela a eu un coût en championnat et je dois en assumer la responsabilité, mais j'ai senti que la finalité de gagner quelque chose était plus importante pour moi et c'est la seule façon d'y parvenir", a-t-il commenté.
Un pari qu’il a gagné au prix d’une victoire minimaliste à Bilbao (1-0 contre Manchester United) où son équipe a misé sur son esprit de corps et cru en sa chance plutôt que sur son talent balle au pied. "J'ai toujours gagné. Je sais que les gens ne tiennent pas compte de mes victoires parce qu'elles n'ont pas eu lieu ici, mais elles ont été durement gagnées", a-t-il rappelé hier soir en conférence de presse entre la satisfaction d’avoir vu juste et le soulagement d’avoir évité une saison cataclysmique.
Sur la pelouse, au moment des célébrations, James Maddison brandit un poster avec un photomontage de son manager souriant, des lunettes noires sur les yeux et la Ligue Europa dans ses mains, le tout accompagné de cette citation en forme de signature : "Je ne gagne pas grand-chose d’ordinaire, je gagne TOUJOURS des choses lors de ma deuxième année". Au bout d’une saison longtemps catastrophique et dont personne n’oubliera le contenu, Ange Postecoglou a tenu sa promesse.