Ligue Europa : Une troisième finale 100 % anglaise
Dans l’histoire de la compétition, ce n’est que la troisième fois que deux clubs anglais se disputeront le trophée.
Dans dix jours, le Paris Saint-Germain fera face à son destin et disputera peut-être le match le plus important de son histoire. Une seconde finale de Ligue des champions, la première dans un contexte que l’on pourra aisément qualifier de normal, cinq ans après son échec dans la bulle sanitaire de Lisbonne (0-1 contre le Bayern Munich).
Pourtant avant ce rendez-vous tant attendu et qui offrira une apothéose à la saison européenne, d’autres finales sont à jouer avec pour commencer celle de la Ligue Europa. Un lever de rideau presque confidentiel du côté de Bilbao où Manchester United et Tottenham se disputeront à la fois un titre européen mais aussi le droit de disputer la prochaine C1 et de sauver leur saison.
Deux cancres en finale
Car ce duel est celui des cancres de la Premier League. Red Devils et Spurs, pourtant portés par le deuxième et le quatrième budget de l’élite anglaise, ont livré un exercice au mieux déplorable. Après 37 journées, ils pointent respectivement à la 16e et à la 17e place du championnat anglais et ne doivent leur maintien qu’au niveau encore plus faible des trois derniers (Ipswich Town, Leicester et Southampton). Ayant compris que leurs efforts seraient vains sur la scène nationale, les deux équipes ont pris le parti de tout miser sur la Ligue Europa, plus court chemin vers une qualification européenne.
Paradoxalement, ce choix stratégique a payé. Effrayant de fragilité face à ses rivaux domestiques et battus à 18 reprises en 37 matchs, la formation dirigée par Ruben Amorim est toujours invaincue en C3 et affiche un bilan de neuf victoires pour cinq nuls. Plus étonnant encore, elle semble habitée par un autre esprit, celui qui fait refuser la défaite comme l’a appris l’Olympique Lyonnais à ses dépens (5-4 a.p. en quart de finale retour, ndlr).
De son côté, le collectif emmené par Ange Postecoglou se révèle aussi déroutant. Défait à 21 reprises en championnat, il n’a concédé que deux revers en Europe pour neuf succès et trois nuls. De quoi décontenancer et justifier aussi un certain désintérêt pour une finale entre déclassés, sorte de revanche des mauvais élèves.
Tottenham l’a déjà fait il y a 53 ans
Tout le sel de ce match résidera dans cet enjeu impérieux, pour l’un et l’autre, de sauver sa saison d’un complet naufrage. Une finale pour maquiller ce qui peut l’être. A noter qu’il s’agira de la troisième finale de C3 opposant deux clubs anglais. La dernière avait souri au Chelsea d’Eden Hazard, auteur d’un doublé, contre Arsenal en 2019 (4-1). L’autre avait vu un certain Tottenham triompher de Wolverhampton en 1972 quand le titre se décidait encore sur deux matchs. Martin Chivers avait marqué un doublé à l’aller chez les Wanderers (2-1) avant un nul à White Hart Lane (1-1). Un passé dont Son Heung-min et ses partenaires voudront s’inspirer.
Côté Red Devils, on se rappellera sûrement qu’à ce jour, ils ont remporté la seule finale qui les a opposés aux Spurs. C’était le 1er mars 2009 en Coupe de la Ligue et tout s’était joué aux tirs au but (0-0, 4-1 t.a.b.). Qui des deux cancres de la saison anglaise arrivera enfin à décrocher une bonne note pour sauver son année et succèdera à l'Atalanta Bergame ? Réponse dans la soirée du côté de Bilbao.