Quand tous ses coéquipiers du secteur défensif sont tombés les uns à la suite des autres (Rodri, Ruben Dias, Manuel Akanji, John Stones…), fauchés par des blessures, lui n’a pas flanché. La saison dernière, Joško Gvardiol est l’un des rares défenseurs de Manchester City à avoir été épargné. "Nous ne pouvons pas oublier que la saison dernière, il a été l'un des joueurs les plus importants, dans la mesure où il a joué, joué et encore joué", a reconnu Pep Guardiola, bien content d’avoir pu s’appuyer sur son roc croate pour éviter le naufrage complet.

"La saison dernière, je me disais : 'Peu importe comment je me sens, que je sois en forme ou non, je veux juste jouer. Je veux juste jouer pour aider l'équipe'", a confié Joško Gvardiol à BBC Sport. Trimbalé dans l’axe et plus régulièrement sur le flanc gauche, il a accumulé plus de 6 000 minutes de jeu entre Manchester City et la sélection croate, participant à 55 des 61 matchs de City et ne manquant que 140 minutes de Premier League lors du dernier exercice. Impressionnant, mais pas assez pour empêcher à lui seul son équipe de tanguer. "Une fois que cela a commencé, il était assez difficile de s'en sortir. Nous en avons beaucoup parlé et nous avons essayé de trouver une solution. Au final, nous avons réussi à nous qualifier à nouveau pour la Ligue des champions et à atteindre la finale de la FA Cup (défaite 0-1 contre Crystal Palace)", a dit le défenseur croate.

"Je n'étais plus sûr de vouloir continuer le football"

Sauf que cette débauche d’énergie n’a pas été sans conséquence. "Je le sentais dans mon corps, surtout pendant l'été. J'avais une blessure (au genou, ndlr)", a-t-il révélé. Une blessure bénigne qui l’a empêché de disputer les trois premiers matchs de la saison en Premier League, mais qui appartient désormais au passé. "Maintenant, après six mois, tout va enfin bien", a confirmé Joško Gvardiol. Tout va même plus que bien, puisqu’avec les renforts des derniers mois et les retours de blessures, il a retrouvé sa place dans l’axe. "Je suis heureux d'être de retour à mon poste. Il suffit de jouer simplement, de protéger le but, de défendre le but", a-t-il savouré. "Il est très jeune, physiquement exceptionnel, capable de jouer parfaitement à deux postes. Il est incroyable, réceptif aux conseils, à l'écoute, désireux de s'améliorer, ce qui l'aidera à devenir un meilleur joueur", a récemment loué Pep Guardiola.

Incontournable aux yeux du manager catalan depuis son arrivée à l’été 2023, l’une des révélations de la Coupe du monde 2022 aurait toutefois pu ne jamais faire le bonheur des Cityzens ni d’aucun club. "Je pensais abandonner", a lâché le Croate au média britannique. Formé au Dinamo Zagreb, il a connu une grande remise en question à l’adolescence en raison d’un manque de temps de jeu. "Je n'étais plus sûr de vouloir continuer le football parce que je ne me sentais plus heureux en arrivant au terrain d'entraînement. J'essayais simplement de trouver d'autres solutions et de me sentir plus heureux qu'avant, or tous mes amis jouaient au basket", a-t-il expliqué. À 16 ans, la tentation fut forte de renoncer aux pelouses pour les parquets. Il n’en fit rien et persévéra par passion. "Mon rêve était évidemment de devenir footballeur professionnel, mais je ne savais pas que j'irais aussi loin. Si vous me demandiez, il y a cinq ans, si je me voyais à Manchester City en 2023, 2024 ou 2025, je vous aurais répondu que c'était impossible, vraiment impossible", a poursuivi l’intéressé, étonné du chemin parcouru depuis ses débuts dans la capitale de la Croatie.

Aujourd’hui, l’impossible réside dans le fait de ne pas voir Joško Gvardiol sur la pelouse, où il s’est imposé à 23 ans comme déjà l’un des meilleurs défenseurs du monde et un homme de base de Pep Guardiola.