Le Liverpool d’Arne Slot traverse ce début de saison avec la conviction que rien ne peut l’ébranler et que malgré un scénario qui semble la mauvaise direction, il peut toujours le renverser. Cette conviction profonde s’est encore manifestée hier à l’occasion d’un déplacement à Southampton.

Mis devant à la demi-heure de jeu par Dominik Szoboszlai profitant d’une relance pour le moins hasardeuse, les Reds avaient vu les Saints égaliser avant la pause puis passer devant peu après le retour des vestiaires. C’était avant que Mohamed Salah n’entre en scène et ne signe un doublé (ses 9^e et 10^e buts en Premier League) et donne la victoire aux siens sur un pénalty à 7 minutes de la fin du temps réglementaire (3-2).

Ce succès chez la lanterne rouge, couplé à la défaite de Manchester City, offre à Liverpool une marge de 8 points sur le quadruple champion en titre une semaine avant de le recevoir à Anfield. Une avance pour le moins confortable, encore plus après seulement 12 journées disputées. En effet, à ce stade de la compétition, seul Manchester United peut se targuer d’avoir plus distancé ses rivaux. En 1993-1994, les Red Devils possédaient déjà 9 unités de plus que leur dauphin et n’avaient jamais été repris. Liverpool se retrouve ainsi dans la même position qu’en 2019-2020, saison où ils avaient été sacrés mettant fin à 30 ans de disette en championnat.

Slot en bonne compagnie

De quoi donner de l’espoir au peuple d’Anfield d’une nouvelle fête en mai prochain, d’autant qu’avec 31 points sur 36 possibles, Liverpool réalise un départ que seules 10 équipes au cours de l’histoire ont réussi. Sur ce total, deux seulement n’ont pas réussi à aller décrocher le titre de champion d’Angleterre à la fin : Newcastle en 1995-1996 et Arsenal en 2022-2023.

Deux contre-exemples qu’Arne Slot et ses hommes sont bien décidés à ne pas suivre. Arrivé l’été dernier, le manager néerlandais s’acquitte pour l’heure avec brio de l’opération succession à Jürgen Klopp. A Southampton, il est devenu le premier entraîneur à atteindre la barre des 10 victoires en si peu de matchs (12), égalant au passage son compatriote Guus Hiddink et l’Italien Carlo Ancelotti. "Si vous jouez dans ce championnat avec autant d'équipes de qualité, vous devez continuer à gagner, parce que si vous ne le faites pas, les autres le feront. C'est ce que nous essayons de faire à chaque match", a sobrement déclaré à BBC Sport le principal intéressé, visiblement focalisé sur la seule chose qui compte à ses yeux : la victoire. Cette saison, ses Reds présentent un bilan ahurissant de 16 victoires en 18 matchs toutes compétitions confondues, pour un nul et une seule défaite.

Si Liverpool maintient ce niveau de performance, personne ne pourra l’empêcher d’aller coiffer une 20^e couronne de champion d’Angleterre. Il faudra néanmoins que le club de la Mersey reste prudent car les écarts faits ne sont pas rédhibitoires Arsenal ayant déjà comblé un déficit de 13 points en 1997-1998 avant d’être sacré. Cette saison-là, les Gunners comptaient encore un retard de 12 unités en février. Plus douloureux pour les Reds, en 2018-2019, ils avaient 10 points d’avance sur Manchester City au 29 décembre mais avaient échoué à une longueur des Cityzens au terme de la saison. Comme quoi, rien n’est peut-être encore joué.