Né à Rome, biberonné au culte de la Louve, Francesco Totti aura consacré sa carrière à l’AS Rome. Une vie en giallorosso qui a participé à la légende du dernier empereur du club iconique de la ville éternelle.

Cette fidélité, Francesco Totti la revendique, la porte en étendard, symbole d’un certain idéal et d’une vision romantique du football à une époque où le pragmatisme a pris l’avantage. Surtout, il l’a souhaitée. Attaquant créatif et efficace, le Romain a suscité bien des convoitises durant sa carrière, mais n’a jamais cédé. Si l’intérêt du Real Madrid a déjà été maintes fois commenté, il a révélé avoir refusé d’autres offres. "Outre le Real Madrid, j'ai reçu une offre très intéressante de la MLS aux États-Unis, et avant mon dernier match, (Siniša) Mihajlović m'a également appelé pour que je rejoigne le Torino", a déclaré l’Italien sur Prime Video. Des propositions flatteuses mais qu’il a rejetées sans remords. "Je n'aurais jamais pu accepter de porter un autre maillot, je ne l'ai pas regretté. Mon choix a toujours été la Roma ou la Roma. J'ai tout de suite pensé : je suis né ici et je mourrai ici. Il sera difficile de trouver une autre personnalité qui fera ce que j'ai fait avec mon peuple et mon maillot", a-t-il ajouté.

"Spalletti est arrivé à la Roma en 2016 pour me faire partir"

Cette histoire d’amour, Francesco Totti l’a alimentée et s’en est abreuvée. Néanmoins, toute histoire, si belle et passionnée soit-elle, possède sa fin. Celle de la légende romaine fut cruelle. "(Luciano) Spalletti est arrivé à la Roma en 2016 pour me faire partir, avec le soutien du club. Avec lui, il y avait toujours des problèmes, il était complètement différent de celui que j'avais connu en 2005", a exposé l’ancien attaquant aujourd’hui âgé de 49 ans avant de poursuivre. "C'est le club qui m'a dit que je devais arrêter : un jour, ils sont venus chez moi pour m'annoncer que je jouerais mon dernier derby. Je ne suis pas stupide, je savais que tôt ou tard je devrais arrêter, mais je me sentais encore en forme physiquement et mentalement. Peut-être que cette fois-là, c'est la Roma qui m'a le plus déçu, plutôt que Spalletti. À mon avis, je dérangeais. J'avais dit que j'aurais joué même gratuitement, j'aurais tout donné pour la Roma."

Poussé vers la sortie, Francesco Totti se retire finalement le 28 mai 2017 à l’issue de son 785e match avec l’AS Rome. Célébré comme il se doit par le Stadio Olimpico, le Romain a ensuite vécu un vertige inouï. "Quand j'ai arrêté de jouer, je me sentais perdu. Pendant trois semaines, j'ai pleuré tous les jours. J'avais peur, je sentais une atmosphère effrayante, j'étais froid avec tout le monde. Je relisais la lettre d'adieu dans la salle de bain et je pleurais, je pensais à la façon dont ces 25 années avaient passé. J'étais convaincu que je ferais un match d'adieu, mais après les émotions de cette journée à l'Olimpico, j'ai compris qu'il ne pourrait y avoir d'autre adieu au football et à la Roma. Ce jour-là, pour moi, cela a été comme une séparation entre une mère et son fils", a-t-il confié avec émotion.

Une rupture jamais vraiment acceptée par l’enfant de Rome qui a depuis occupé des fonctions de dirigeant dans son club de cœur avant de se mettre en retrait et de demeurer son premier supporter, car l’amour est éternel entre l’AS Rome et Francesco Totti.