Serie A : Les influences de l’entraîneur Cesc Fabregas
Dans une interview au quotidien espagnol ABC, l’Espagnol a expliqué qu’il avait été très marqué par Arsène Wenger, Luis Aragonés et Pep Guardiola.
Côme est une incongruité, un petit poucet débarqué presque par surprise en Serie A à la faveur d’une seconde moitié d’exercice très réussie. Une montée historique mais prématurée. "En tant que club, nous n'étions pas encore prêts à monter", reconnaît Cesc Fabregas dans un entretien au journal espagnol ABC.
Un club à construire
L’Espagnol est la figure de proue du projet italien. Venu y finir sa carrière en 2022-2023, il y a fait sa transition du terrain au banc, devenant entraîneur des jeunes avant d’être rapidement nommé adjoint puis propulsé à l’été entraîneur n°1. Une aventure folle qu’il n’aurait pas imaginée mais pour laquelle il a ressenti une attirance particulière. "Je fonde ma vie sur les sentiments, sur les picotements dans l'estomac, et quand on m'a proposé de venir ici, je l'ai senti", a-t-il raconté. Le champion du monde 2010 a alors découvert un club où tout était à faire, loin, très loin de ce qu’il avait pu connaître à Arsenal ou au FC Barcelone. "Quand je suis arrivé, il n'y avait que deux physios à temps partiel, un médecin qui allait et venait à l'entraînement, et les techniciens, qui faisaient plus ou moins la même chose. C'était un très petit club, mais il était en Serie B. Il n'y avait pas les terrains d'entraînement que nous avons aujourd'hui, nous n'avions pas de restaurant, un gymnase à deux étages, un personnel de 50 personnes, quelques bureaux... C'était donc un projet très intéressant. Partir de zéro, travailler, grandir et rêver", décrypte-t-il.
Un projet qui a donc connu un coup d’accélérateur inattendu, précipité par sa réussite sportive. Cette saison, le club dont le stade est situé sur les rives du célèbre lac, a donc retrouvé la Serie A, 22 ans après l’avoir quitté. Un saut dans le grand bain qui l’oblige à apprendre à nager au plus haut niveau. "Une année de plus en Serie B aurait été bénéfique pour nous. Il y a eu beaucoup de changements en peu de temps et quand tout va si vite, on est obligé de faire des erreurs. L'année dernière a été une campagne miraculeuse, et les gens pensent que parce que nous sommes en Serie A et que nous jouons contre des équipes meilleures que nous, nous devons à nouveau jouer en 5-4-1. Ce n'est pas le cas, nous devons conserver notre nouvelle identité. Nous avons de jeunes joueurs qui doivent s'adapter, certains d'entre eux ont dû prendre des pilules, et c'est pourquoi j'ai fait appel à des joueurs expérimentés comme Reina, Sergi Roberto et Belotti", a-t-il éclairé. Pour encadrer son groupe inexpérimenté, le Catalan a ainsi convaincu Sergi Roberto, encore parmi les capitaines du FC Barcelone la saison dernière, de le rejoindre, tout comme Raphaël Varane, qui a depuis intégré la direction après avoir mis un terme à sa carrière, vaincu par un corps perclus de blessures.
Des influences prestigieuses
Avec ces renforts, Cesc Fabregas a fixé un objectif simple : le maintien. "Cette année, nous devons nous sauver comme nous le pouvons, mais toujours avec une identité claire", ne cache-t-il pas. Une identité de jeu claire qu’il a développé tout au long de sa carrière de joueur auprès des prestigieux entraîneurs qu’il a côtoyés. "Wenger, un professeur et un père. Sans lui, je n'aurais pas eu la carrière que j'ai eue. Luis (Aragones), le premier entraîneur dont je voyais dans les yeux que la victoire était la chose la plus importante. (Vicente) Del Bosque, qui sait comment être, gérer des groupes et toujours le faire de manière gentille, intelligente, élégante et calme pour faire comprendre au joueur que c'est lui qui décide, mais que c'est l'entraîneur qui décide en réalité", a-t-il confié. Des figures paternelles auxquelles se sont ajoutées deux autres plus contemporaines. "Guardiola, très obsédé par la tactique, les structures et le positionnement des joueurs. Mourinho, qui sait comment jouer avec la tête des joueurs. Il est au top dans ce domaine", a-t-il cité également.
Autant de personnalités affirmées dont il a emprunté ce qu’il jugeait le meilleur pour coller à sa vision du football et des relations humaines. Un attelage intéressant qui permet à Côme d’exister dans l’élite. Hier, le club lombard a ainsi battu l’AS Rome (2-0), retrouvant le goût de la victoire après deux mois et demi de disette, marqués par 4 nuls et 5 défaites. Un succès précieux qui le fait sortir de la zone rouge et remonter à la 16e place. Loin des sommets mais aussi de la pression, Cesc Fabregas a trouvé une aventure qui transcende le terrain où il peut pleinement s’exprimer et tester ses intuitions d’entraîneur.