Adi Hütter avait certainement envisagé beaucoup de scénarios mais probablement pas celui qui s’est déroulé sous ses yeux hier soir. Jusqu’à la 84^e minute, les Monégasques avaient le match en main. Puis en l’espace de quatre minutes, ils cédèrent sur deux centres d’Angel Di Maria, repris par Arthur Cabral et Zeki Amdouni. La victoire venait d’échapper aux locaux dont le dépit rivalisait avec la frustration. "Je suis agacé par le résultat parce qu’on avait bien débuté. On a fait quinze excellentes premières minutes, on a inscrit un but fantastique et ensuite on a commis trop d’erreurs. Je ne peux pas être heureux de la manière dont on a défendu. On aurait dû faire mieux sur les centres, dans la surface, et on a été puni", relevait l’entraîneur autrichien de l’ASM.

En effet, avant cette fin de match contraire, Monaco avait entamé son 5^e rendez-vous européen de la saison avec une belle autorité, ne laissant aux Lisboètes que le rôle de figurants. Au bout d’une beau mouvement, Eliesse Ben Seghir se chargea d’ouvrir le score et de lancer son équipe vers ce qui aurait dû être un succès "facile" mais Benfica fit preuve de roublardise et amena la rencontre sur un autre terrain, celui de l’affrontement physique. Une tactique efficace qui fit peu à peu dégoupiller le deuxième de Ligue 1.

Des cartons lourds de conséquences

"Le foot est fait de beaucoup d’émotions mais trois cartons jaunes en deux minutes, c’est beaucoup trop. Il faut savoir rester calme, bien communiquer. On est coupable des remarques qu’on fait à l’arbitre. Le reste, c’est sa décision", exposait Adi Hütter à propos d’un épisode arrivé en fin de première période. Ainsi Denis Zakaria et Thilo Kehrer prirent un avertissement en même temps pour avoir contesté une décision de l’arbitre slovène Rade Obrenovič, avant que Wilfried Singo ne subisse le même sort pour avoir voulu demander des explications après avoir subi un nouveau contact appuyé.

Ce dernier avertissement allait être le plus problématique car peu avant l’heure de jeu, l’international ivoirien en recevait un second pour avoir mis trop d’engagement dans un duel aérien et devait laisser ses partenaires à 10 contre 11. Entre temps, Benfica avait profité d’une passe en retrait désastreuse de Caio Henrique pour revenir à égalité. Si l’ASM montra une belle maturité en reprenant les devants par Soungoutou Magassa à la 67^e minute, elle allait finir par céder. "On méritait au moins le nul", assurait l’entraîneur monégasque. Bien que frustré, ce dernier refusait de céder au fatalisme et voulait retenir le positif avec deux nouveaux buts signés par ses jeunes pousses. "Ce que fait Benfica n’a pas d’importance. Ils ont des joueurs expérimentés mais nous avons notre façon de faire, beaucoup de jeunes talents comme Soungoutou qui a inscrit le deuxième but. C’est la voie que nous voulons suivre", a-t-il défendu sans pour autant s’en servir comme d’une excuse pour expliquer ce qui a cloché hier soir.

Un temps deuxièmes du classement de cette phase de ligue, les Monégasques reculent finalement à la 8^e place dans un peloton de poursuivants avec à venir trois rencontres très compliquées à Arsenal dans deux semaines, puis en janvier contre Aston Villa et sur la pelouse de l’Inter Milan. "J'espère que la prochaine fois, ça tournera en notre faveur. Il y a encore de la place. On est bien positionné. Il va falloir jouer tous les matches comme si c'était le dernier. J'espère qu'on ira au bout", a conclu Soungoutou Magassa. Aux Monégasques de garder leurs nerfs.