Il y a deux semaines, l’Olympique de Marseille avait quitté Madrid escorté d’une certaine frustration. Pour son retour en Ligue des champions après trois années d’absence, il avait tenu la dragée haute aux Merengues mais avait cédé notamment sur un penalty discutable transformé par Kylian Mbappé (1-2). Une défaite encourageante malgré tout et qui a trouvé une prolongation hier soir.

"On a joué quasiment à la perfection"

Comme à Santiago-Bernabéu, les Marseillais ont ouvert le score mais cette fois, ils s’y sont pris plus tôt dans la rencontre. Dès la 6e minute, Igor Paixão a fait se lever le Vélodrome sur un service de son capitaine Pierre-Emerick Aubameyang. Pas encore vu sous son meilleur jour depuis son arrivée cet été en provenance de Feyenoord, l’ailier brésilien a justifié son prix (30 millions d’euros) face à l’Ajax Amsterdam. Déjà auteur de quatre buts dans le championnat néerlandais contre la formation quadruple championne d’Europe, il a signé un doublé hier soir en marquant une seconde fois à peine six minutes plus tard. Deux buts rapprochés, synonymes de break. Un avantage que l’OM n’allait plus lâcher, se permettant même d’anéantir le suspense avant la demi-heure de jeu grâce à Mason Greenwood, lui aussi servi par son capitaine gabonais. Ce dernier allait d’ailleurs parfaire sa soirée en y allant aussi de sa réalisation, après une passe décisive… d’Igor Paixão en début de seconde période. De quoi ravir Roberto De Zerbi. "En première période, on a joué quasiment à la perfection", a apprécié le technicien italien qui avait revu tous ses plans au dernier moment.

En effet, hier matin, l’ancien manager de Brighton a décidé d’écarter Pierre-Emile Højbjerg, pourtant inamovible au milieu de terrain, et Timothy Weah pour lancer Arthur Vermeeren et Bilal Nadir. Des choix payants, notamment concernant l’international belge qui a brillé par son aisance technique dans un contexte pourtant exigeant et alors même qu’il n’avait joué que 34 minutes depuis le début de saison. "Jusqu’à (hier) lundi, le plan de jeu était totalement différent mais quand j’ai vu que (Wout) Weghorst n’était pas parti, j’ai tout changé ce matin (mardi). J’avais vu le match contre Breda samedi (2-1) et j’avais vu qu’ils avaient fini avec deux attaquants, très haut, en laissant l’espace à l’intérieur. J’ai donc cherché à être agressif. J’ai dit aux joueurs de ne pas perdre patience dans le pressing car, en cas de perte de balle, on aurait l’occasion de marquer. Ce qui a été le cas sur le deuxième but de Paixao, puis celui de Greenwood…", a confirmé Roberto De Zerbi après la rencontre.

Le précédent de 2017-2018

Au-delà de lancer la saison européenne de l’OM, ce succès à domicile confirme la récente aisance des Marseillais au Vélodrome où ils n’ont perdu aucun de leurs neuf derniers matchs européens (sept victoires et deux nuls), soit leur plus longue série en la matière depuis un peu plus de sept ans (neuf matchs d’invincibilité entre juillet 2017 et avril 2018). Si, à l’époque, ils évoluaient en Ligue Europa, ils avaient surfé sur cette dynamique devant leurs supporters pour pousser leur aventure européenne jusqu’en finale (0-3 contre l’Atlético de Madrid). Un exemple que Pierre-Emerick Aubameyang et ses coéquipiers espèrent suivre. "Quand on réussira à faire 90 minutes comme la première mi-temps, comme le PSG, d’accord. On a gagné un match, on recommence", a calmé l’entraîneur italien de l’OM qui veille à tout garder sous contrôle dans un club où l’emballement peut vite gagner.

Déjà tourné vers la suite et le déplacement à Metz programmé samedi (17h sur beIN SPORTS 1), Roberto De Zerbi ne va pas bouder son plaisir et quand même savourer cette première victoire marseillaise à domicile en Ligue des champions depuis le 4 octobre 2022 (4-1 contre le Sporting), la troisième seulement sur les onze dernières réceptions de l’OM dans la reine des compétitions européennes avec laquelle il entend bien renouer son histoire d’amour.