Paris 2024 : Le récap du mardi 6 août
Première journée sans médaille pour la France qui s’est consolée avec la bonne dynamique de ses équipes en sports collectifs, à l’image du basket.
Ça ne peut pas sourire tous les jours et la France n’est jamais à l’abri d’un jour sans. Après les orgies de médailles connues la semaine dernière, hier fut le premier trou d’air. Une journée dépourvue de podiums, comme un sevrage forcé mais pas irréversible car si aucun athlète tricolore n’a enfilé le précieux ruban bleu au bout duquel pend l’objet de toutes les convoitises, les germes de célébrations futures ont été semés et entretenus.
Au bonheur des demi-finales
La plus belle surprise est venue du basket où Victor Wembanyama et sa bande ont déjoué les pronostics en essorant le Canada au bout d’un quart de finale maîtrisé de A à Z (82-73). Si le géant français n’a pas particulièrement brillé, il a été suppléé par Isaia Cordinier, Mathias Lessort, Gerschon Yabusele et Evan Fournier dans les dernières minutes. Un collectif enfin au diapason dans l’engagement et l’état d’esprit. Les voilà en demi-finales pour la deuxième édition de suite et la quatrième fois dans l’histoire du basket français.
Un dernier carré auquel les handballeuses ont pris goût aussi. Pour la troisième fois de suite, elles seront au rendez-vous et n’ont pas souffert pour y parvenir, matant l’Allemagne (26-23). Les championnes en titre poursuivent leur route dans ces Jeux olympiques avec maîtrise et joueront leur place en finale demain contre la Suède.
Une réussite des sports collectifs que n’ont pas su provoquer les sprinteurs de la vitesse par équipes, battus par l’Australie et au pied du podium d’une épreuve écrasée par la supériorité des Pays-Bas. Jamais la France n’avait été privée de médaille aux JO dans la discipline.
Finot ne fait pas la fine bouche
Elle, non plus, n’a pas eu de médaille mais elle s’en fichait un peu finalement. Après son titre européen à Rome, Alice Finot a confirmé qu’elle était bien la représentante du Vieux Continent s’en sortant le mieux dans l’exercice du 3 000 m steeple. La Française de 33 ans a livré une course formidable derrière les intouchables africaines et a pris la 4e place en explosant son meilleur temps, passant sous la barre des 9 minutes pour signer le nouveau record d’Europe (8’58’’67). Un accomplissement qui la ravissait et qu’elle agrémenta d’une demande en mariage à son compagnon, s’agenouillant sur la piste violette du Stade de France. Un moment anachronique non sans rappeler la double demande en mariage faite à Charline Picon et Sarah Steyaert sur la plage de Marseille la semaine dernière après leur médaille de bronze en 49ers FX.
Ingebrigtsen se manque
Eux ne se marieront pas. Jakob Ingebrigtsen avait une revanche à prendre avec Josh Kerr et à trop se concentrer sur le Britannique, il en a oublié les autres menaces. En tête tout du long, le Norvégien était trop obnubilé au sortir du dernier virage par la présence sur l’extérieur de son rival britannique et ouvrit la corde à Cole Hocker. Bloqué une première fois, l’Américain plaçait une accélération formidable pour aller décrocher le titre olympique, devant Kerr et son compatriote Yared Nuguse. Champion olympique sortant, Ingebrigtsen s’est, lui, effondré dans la dernière ligne droite, laissant échapper le podium et ses illusions.
Elle a bien fait de rêver. Troisième en 2021 à Tokyo et 2e des Mondiaux à Budapest, Gabrielle Thomas, la native d’Atlanta en 1996, année des Jeux olympiques dans la capitale de la Géorgie, a gravi la dernière marche du podium pour se poser en reine du 200 m. Un succès en 21’’83 qui lui a permis de devancer largement le nouveau phénomène du sprint Julien Alfred (22’’08) et sa compatriote Brittany Brown (22’’20). Fait rare, aucune Jamaïcaine n’était engagée dans cette finale. C’est la première fois depuis 1988 qu’aucune représentante de l’île caraïbéenne ne remporte de médaille en sprint (100 m et 200 m) aux Jeux olympiques, une première depuis 1976 sur le demi-tour de piste.
Enfin, la belle histoire revient à Mijaín López. Le Cubain de 41 ans est entré dans l'histoire en devenant le premier athlète de l'histoire à remporter 5 titres olympiques consécutifs dans une même discipline.