Football : La Premier League manque à Mauricio Pochettino
Lors d’une interview accordée à BBC Sport, le sélectionneur des États-Unis a admis que le championnat britannique conservait une place particulière dans son cœur.
En septembre 2024, Mauricio Pochettino a fait un choix fort. Non prolongé par Chelsea, le manager argentin a décidé d’accepter le défi proposé par la fédération états-unienne de football de prendre les commandes de Team USA avec l’objectif de la préparer pour la Coupe du monde prévue en 2026 sur le sol américain, du 11 juin au 19 juillet. Un changement de vie radical. “L’intensité est complètement différente car il faut arriver en quelques jours à préparer le match et jouer, en préparer un autre, jouer encore et c’est fini”, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à BBC Sport avant de poursuivre : “Après novembre, nous allons avoir trois mois jusqu’en mars pour préparer un autre match. Dans une équipe nationale, vous êtes désespéré de ne pas pouvoir entraîner les joueurs. Tu te sens vide parce qu’après le deuxième match, tu ne peux pas communiquer et tu ne peux pas continuer à travailler pour améliorer les choses.”
Ce rythme plus étiolé, Mauricio Pochettino s’en accommode, du moins pour l’instant. Depuis qu’il est devenu entraîneur en 2009, l’Argentin a connu sept saisons en Premier League. Une durée suffisante pour créer un lien et lui donner envie d’y retourner à terme. “La Premier League est le meilleur championnat du monde. Bien sûr qu’elle me manque. Je suis très heureux en Amérique mais je pense aussi à revenir un jour en Premier League”, a-t-il reconnu au média britannique, confirmant un désir déjà exprimé en mars dernier.
L’impact Messi
Le temps du retour n’est toutefois pas encore venu. Surtout pas à huit mois seulement du grand rendez-vous du football mondial. Une échéance majeure qu’il s’évertue à préparer en accoutumant les habitants des États-Unis à la culture du football. “La motivation est énorme. Parfois, vous avez l’impression que les gens ne comprennent pas trop. Vous trouvez des entraîneurs qui disent : 'oh tu sais, tu as besoin de connaître la culture du joueur américain'. Je dis : 'Non, je connais la chose la plus importante - la culture du football et du soccer. Nous devons traduire la culture du football au joueur américain. Je pense qu’après un an, nous faisons de grands progrès”, a-t-il estimé.
Des progrès permis notamment par la présence depuis 2023 de stars comme Lionel Messi, rejoint depuis l’été dernier par Thomas Müller. “Je pense que des joueurs comme Messi aident. Maintenant, les enfants ne veulent plus seulement jouer au basket-ball, au football américain ou au baseball, mais aussi au football”, s’est réjoui le sélectionneur des États-Unis.
Une 3e place en…1930
Si les mentalités évoluent, les résultats, eux, peinent à décoller. En 20 matchs, Mauricio Pochettino a enregistré douze victoires (dont une aux tirs au but), un nul et sept défaites. Parmi ces revers, certains ont été significatifs, comme ceux en Ligue des nations (0-1 en demi-finale contre le Panama, 1-2 pour la 3e place contre le Canada) et en finale de la Gold Cup (1-2 contre le Mexique). Un bilan contrasté qui sera immanquablement jugé à la lumière des performances de son équipe lors de la prochaine Coupe du monde.
S’ils ont atteint les huitièmes de finale lors de chacune de leurs trois dernières participations (2010, 2014 et 2022), les États-Unis espèrent accéder aux quarts de finale pour la première fois depuis 2002, voire encore mieux. En 1930, lors de la première édition de l’épreuve, la bannière étoilée avait connu les demi-finales, mais la compétition s’était résumée à une phase de groupes où les quatre premiers de chaque groupe se qualifiaient directement pour le dernier carré. Balayés par l’Argentine (1-6), les Étatsuniens avaient accroché la troisième place grâce à un meilleur différentiel de buts que la Yougoslavie durant le tournoi.









