Du haut de ses 18 ans, Lamine Yamal est déjà la star du FC Barcelone et de l’Espagne. Deuxième au classement du Ballon d’Or 2025, le natif d’Esplugues de Llobregat est l’un des grands artisans de l'excellente saison réalisée par le club blaugrana la saison passée avec un retentissant triplé sur la scène nationale. Un an auparavant, à l’été 2024, la pépite barcelonnaise avait été prépondérante dans le sacre européen de la Roja. Pourtant, l’histoire aurait pu être bien différente au niveau international pour le jeune ailier, qui a longtemps hésité entre la sélection ibérique et marocaine, d’où est originaire son père. Dans la longue interview qu’il a accordée à 60 Minutes sur CBS, Lamine Yamal a en effet avoué qu’il n’a jamais exclu totalement la possibilité de représenter le Maroc, notamment après le parcours historique des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du monde 2022.

Loin de figurer parmi les outsiders de la compétition disputée au Qatar, le Maroc avait créé la sensation en ralliant le dernier carré du tournoi avant de s’incliner contre l’équipe de France au terme d’un match disputé et engagé (2-0). “Honnêtement, c'était une sensation étrange. L'idée de jouer pour le Maroc me trottait dans la tête. Le Maroc venait d'atteindre les demi-finales de la Coupe du Monde, mais au moment de prendre ma décision, je n'ai pas hésité. Avec tout le respect et l'affection que je porte au Maroc, j'ai toujours rêvé de jouer un Championnat d'Europe, de jouer ici, en Europe. Le football européen offre une plus grande visibilité et est plus proche du niveau international”, a révélé Lamine Yamal dans ce passionnant entretien diffusé en ce début de semaine. Fer de lance de l’attaque de l’Espagne, il a ensuite affiché ses grandes ambitions pour l’été prochain.

“J'ai grandi en Espagne”

“À Barcelone, je voulais remporter un Championnat d'Europe, ce que, Dieu merci, j'ai déjà réalisé, et maintenant je veux jouer une Coupe du Monde avec une chance de la gagner. J'aurai toujours une affection particulière pour le Maroc. C'est aussi mon pays. Franchement, cela n'aurait rien eu d'étrange ni de désagréable de jouer pour eux, mais l'Espagne participait au Championnat d'Europe. J'ai grandi en Espagne, et je considère aussi ce pays comme le mien”, a-t-il rappelé avant de s’épancher sur les coulisses de son Euro 2024 et sa façon de gérer l’événement et la pression malgré ses 16 printemps. “On prenait ça tout naturellement. On montait dans le bus, je consultais les réseaux sociaux, je mettais de la musique et je m'endormais tellement j'étais fatigué. J'arrivais au stade, je jouais, je m'amusais et je rentrais à l'hôtel. Je n'ai jamais réalisé que je participais au Championnat d'Europe”, avoue-t-il.

“Je voyais ça comme un tournoi dont j'allais profiter, parce que c'était mon rêve. Je voulais juste prendre du plaisir, rien de plus”, poursuit celui qui représente le visage de cette nouvelle Roja, bien plus jeune mais au moins aussi ambitieuse que lors de ses meilleures années. “Au final, ce n'est pas une décision que l'on prend seul. Quand on est enfant, on choisit soi-même la star de l'équipe nationale. Ce n'est pas le joueur qui décide. Je pense qu'au final, tout repose sur l'enthousiasme du public. Je suis très heureux de l'enthousiasme que je suscite chez les Espagnols, chez les supporters du Barça. Je suis une option parmi d'autres. Je sais que lorsque je vais au stade, beaucoup de gens viennent me voir. Je ne me force pas à l'admettre. Cela se produira si le public s'enthousiasme pour moi. Je suis ouvert à cette possibilité, mais cela se fera si le public le décide”, rappelle le prodige de 18 ans.

Aux bons souvenirs des Bleus

D’ailleurs, est-ce que le fait d’être starifié à un âge si peu élevé est dérangeant ? “Non, pas vraiment. J'aime même ça”, affirme l’attaquant du FC Barcelone avec la même assurance qu’il affiche sur le rectangle vert quand il faut éliminer ses adversaires, servir ses coéquipiers dans les meilleures conditions ou faire trembler les filets. Relancé ensuite sur sa relation et son parcours avec l’équipe nationale, Lamine Yamal a révélé sa réalisation favorite depuis ses grands débuts avec le maillot ibérique. “J'en ai trois. Enfin, quatre. Mais si je devais en choisir un, pour son importance et sa beauté, ce serait le but que j'ai marqué contre la France à l’Euro 2024”, déclare-t-il, un an et demi après cette frappe enroulée qui avait permis à la Roja d'égaliser après l'ouverture du score signée Randal Kolo Muani. Une sortie qui devrait rappeler de mauvais souvenirs aux hommes de Didier Deschamps.