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Coupe de France : L’exploit majuscule de Saint-Brieuc contre Nice
Pensionnaire de National 2, le club breton est parvenu à éliminer les professionnels niçois à la faveur d’une fin de match qui restera gravée dans son histoire et lui ouvre les portes des quarts de finale de la Coupe de France.
La Coupe de France se nourrit de ces histoires inattendues, de ces exploits que la logique réprime d’ordinaire, de ce rapport déséquilibré entre professionnels et amateurs et de ces moments où les seconds rappellent aux premiers que les hiérarchies sont aussi faites pour ne pas être respectées. Hier soir, Saint-Brieuc a bousculé l’ordre établi et inscrit son nom dans la légende de cette édition 2025 de la compétition en venant à bout de l’OGC Nice, décidément fâché avec les Coupes après sa campagne désastreuse en Ligue Europa (35e sur 36).
Pourtant, rien ne laissait présager que les Briochins s’en sortiraient dans ce huitième de finale. "Pendant 80 minutes, on a plutôt fait le match qu'il fallait, face à une belle équipe sur un terrain compliqué, même si on aurait pu marquer le deuxième but. En première période, on a trop souvent buté sur le bloc adverse. Après un petit réajustement tactique, on est allés marquer. On maîtrisait le match, mais on ne l'a pas maîtrisé jusqu'au bout. C'est tout le mérite de Saint-Brieuc, qui y a cru jusqu'au bout. Nous, on s'est sabordés en quelques minutes (…) Je ne m'attendais pas à ce que ce match se termine comme ça", n’en revenait pas Franck Haise, abasourdi par le scénario. Il faut dire que les Niçois ont tenu leur avantage jusqu’à la 88e minute avant que tout dérape.
"Tout peut se passer"
Tout est parti d’un corner briochin mal renvoyé par la défense niçoise, sur le centre suivant, Boubacar Diakhaby hérita avec chance du ballon et tenta sa chance du gauche. Son tir fut contré involontairement par Hugo Boudin qui traînait devant le but. L’espoir avait regagné les cœurs des locaux qui au bout du temps additionnel et après un corner niçois, jetèrent un froid aux Azuréens sur une ultime contre-attaque conclue par le même Hugo Boudin. "C'est un exploit extraordinaire d'éliminer un mastodonte comme Nice", hallucinait presque au micro de RMC Guillaume Allanou, à la fois entraîneur et président du Stade Briochin. S’il ne niait pas la différence de niveau sur le papier, ce dernier reconnaissait aussi que son équipe avait fait le nécessaire pour s’autoriser à vivre une telle soirée. "J’ai dit à mes joueurs que c’était comme si nous on allait jouer contre une R1. Je leur ai dit ‘Il faut y croire’. Après si on dit ça sous forme d’incantation, ça n’a pas de sens. L’idée, c’était d’amener des choses concrètes. On a analysé l’adversaire avec ses quelques points faibles qu’on a pu déceler. Il y a quatre facteurs de la performance. L’aspect mental en est un et effectivement on actionne celui-là. Mais il y a aussi l’aspect athlétique. Nous aussi en National 2, nous sommes des athlètes. J’ai demandé à mes joueurs d’être capables de rivaliser athlétiquement à travers le volume et l’intensité des courses. Sur l’aspect mental, c’est sûr qu’on y sera. On rivalise sur deux des quatre facteurs de la performance et après, tout peut se passer", a-t-il ajouté pour apporter un début d’explication à l’exploit des siens.
Finalement tout s’est bien goupillé et les circonstances ont rendu possible ce qui ne l’aurait pas dû. Après Annecy et Le Havre, le Stade Briochin a donc écarté Nice pour poursuivre sa route jusqu’aux quarts de finale de la Coupe de France, dont le tirage au sort aura lieu ce jeudi soir à 19h50. Un niveau inédit pour des Costarmoricains plus que jamais convaincus que cette saison peut leur sourire et que l’aventure peut encore durer un peu. Côté niçois, l’heure est à la remise en question. "Après ce match, il va falloir pouvoir rebondir. Toute la question est là, quelle va être la force de notre rebond ? Au moment où l'on se parle, je ne sais pas", s’est interrogé Franck Haise. Quand les professionnels se cherchent, les amateurs exultent.