Antonio Rüdiger a dépassé les bornes. Frustré, complètement hors de lui et donc incapable de maîtriser ses émotions dans les dernières secondes de la finale de la Coupe du Roi qui a vu le FC Barcelone une nouvelle fois disposer du Real Madrid, ce samedi, à Séville (3-2 a.p.), le défenseur central s’est fait remarquer de la pire des manières depuis le banc de touche merengue. À la fin de cette rencontre, marquée par plusieurs altercations entre les joueurs de la Casa Blanca et l’arbitre Ricardo de Burgos Bengoetxea, l’international allemand a en effet jeté de rage une poche de glace à proximité de l’officiel ibérique avant d’écoper d’un carton rouge et d’être péniblement maîtrisé par ses coéquipiers. Pour son geste difficilement excusable, Antonio Rüdiger pourrait être suspendu de 4 à 12 matches, selon le code disciplinaire en Espagne.

Un pétage de plombs qui ne passe non seulement pas dans la péninsule ibérique mais aussi dans toute l’Europe, et plus précisément du côté de l’Allemagne, le pays du principal intéressé. Directeur sportif de la Mannschaft, Rudi Völler a par exemple condamné l'attitude du défenseur central, cadre et leader de la sélection allemande. "Toni est un footballeur exceptionnel et un type très émotionnel, un combattant sur le terrain. Il doit le rester. Mais dans ce cas, lui et certains coéquipiers se sont laissés trop influencer par l'ambiance extrêmement tendue qui régnait autour du club. Cela ne peut pas se produire. Surtout pas en tant que joueur de la sélection allemande. Il doit changer cela et il le sait lui-même, comme le montre sa réaction publique", a confié l’ancien sélectionneur de l’Allemagne auprès de l'agence de presse allemande SID.

“Je prévois une sanction XXL”

Si Antonio Rüdiger a tenté de faire son mea culpa en présentant des excuses publiques au lendemain de la finale de la Coupe du Roi, il a également eu un échange en interne avec Rudi Völler et Julian Nagelsmann, le sélectionneur de la Mannschaft. "Nous avons discuté longtemps de la situation. Toni est un excellent joueur - mais en tant que joueur de la sélection, il doit également montrer de la classe dans son comportement. Il exige à juste titre du respect pour lui-même. Ce respect, il doit également le montrer aux autres sans exception", a ajouté Rudi Völler. Plus véhément et moins indulgent que l’actuel directeur sportif de l’Allemagne, Lothar Matthäus n’a quant à lui pas mâché ses mots en réclamant une sanction exemplaire contre le fautif.

"Il était fou. Il ne pouvait plus se contrôler et ses coéquipiers ont dû le serrer très fort pour le contenir. Ils l’ont tenu comme un lutteur pour l’empêcher d’aller sur le terrain. S’il prend quatre matchs, il ne lui arrivera rien. J’espère que ce sera à deux chiffres, parce qu’il a complètement oublié qu’il était un modèle, en tant qu’international. Je prévois une sanction XXL, malgré ses excuses", a réagi l’ancienne gloire de la sélection allemande au micro de Sky Sports, toujours marquée par ce coup de sang et ces images qui ont fait le tour de la planète football. Alors que l’Allemagne est encore sous le choc, le défenseur du Real Madrid attend la décision du Comité de discipline de LaLiga, qui devrait être rendue publique mardi ou mercredi.