Gianluigi Donnarumma n’a pas connu beaucoup de soirées comme celle-là dans sa carrière. Hier soir, à Debrecen, où Israël a délocalisé ses matchs à domicile, le portier italien est allé chercher le ballon à quatre reprises dans ses filets. Cela ne lui était plus arrivé depuis près de deux ans et la claque administrée par Newcastle au Paris Saint-Germain en phase de groupes de la Ligue des champions (1-4). En sélection, il n’avait plus connu une telle perméabilité depuis le 14 juin 2022 et un déplacement en Allemagne lors de la Ligue des nations (2-5).

Néanmoins, le souvenir de la soirée hongroise n’aura pas la même connotation que les deux autres cités précédemment. En effet, même trouée comme rarement, l’Italie a trouvé les ressources pour s’imposer dans le temps additionnel d’un match complètement fou. « Aujourd'hui, c'était un cauchemar (…) Nous sommes fous, car nous avons encaissé des buts ridicules. Nous sommes trop fragiles. Nous encaissons des buts trop facilement. Mais ce n'est pas une critique envers les joueurs ; c'est mon problème, et je dois améliorer cela avec mon staff. Il faut féliciter les gars qui ont su réagir à chaque gifle. Même si ce n'était pas une journée formidable, ils ont mis du cœur à l'ouvrage et l'envie de rebondir. C'est un point sur lequel il faut continuer à travailler. Profitons-en ; ces huit jours ont été incroyables. Félicitations aux gars, je les remercie maintenant, mais si nous voulons accomplir quelque chose d'important, nous devons progresser », a réagi Gennaro Gattuso, à la fois heureux de la victoire « cruciale » obtenue par ses joueurs mais aussi gêné par la porosité de son équipe.

Un podium hors de portée ?

Surpris deux fois par des buts contre leur camp de ses coéquipiers (Manuel Locatelli et Alessandro Bastoni, ndlr), Gianluigi Donnarumma n’a certes pas été aidé mais a aussi sa part de responsabilité dans ce qui aurait pu devenir un fiasco. Avec cette victoire, l’Italie reste « en vie » et conserve ses chances d’accrocher la première place du Groupe I où, depuis sa sèche défaite en Norvège (0-3), elle n’a plus le droit au moindre faux pas, Erling Haaland et ses partenaires ayant par ailleurs fait le plein avec quatre victoires en autant de matchs.

S’il sait qu’il devra lui aussi hausser son niveau, et en particulier le 16 novembre prochain lors de la venue des Nordiques en Italie, Gianluigi Donnarumma pourra se satisfaire d’être entré dans un club restreint. Hier soir, il est ainsi devenu le 10e international italien ayant le plus porté le brassard de capitaine. Du haut de ses 26 ans, il a déjà connu cet honneur à 27 reprises (21 de suite, série en cours) en 76 sélections. Le mois prochain, en Estonie, il pourrait égaler Adolfo Baloncieri, international italien entre 1920 et 1930. Pour aller titiller le podium, il faudra au nouveau portier de Manchester City faire preuve de patience et surtout d’une prodigieuse constance. Paolo Maldini a été capitaine de la Squadra Azzurra à 74 reprises et Fabio Cannavaro à 79. Le record appartient à son illustre prédécesseur, Gianluigi Buffon, avec 80 rencontres comme capitaine à son compteur.