Santiago-Bernabéu ne s’y est pas trompé et n’a pas attendu la fin du premier quart d’heure pour manifester son mécontentement. Sur le terrain, l’équipe dirigée par Xabi Alonso donnait déjà des signes inquiétants. Et la suite des évènements n’a rien arrangé. Sans intensité, elle n’a même pas compensé par un surplus de solidarité. Kylian Mbappé et ses partenaires se sont enferrés dans des actions solitaires, sans jamais parvenir à se connecter les uns aux autres, à l’exception de rares séquences comme celle ayant abouti à une frappe en déséquilibre d’Arda Güler, qui passa tout près du poteau gauche adverse.

Pire, les Merengues ont donné le sentiment de ne pas comprendre les attentes tactiques de leur entraîneur, laissant des boulevards partout sur la pelouse à une équipe du Celta Vigo qui n’en demandait pas tant. Les Galiciens ne se sont pas fait prier pour en profiter, même s’ils ont patienté jusqu’à l’heure de jeu pour ouvrir le score grâce à Willot Swedberg. Sur un centre venu de la gauche et signé Bryan Zaragoza, le Suédois trompa Thibaut Courtois d’une talonnade audacieuse qu’il plaça au ras du poteau droit madrilène. Un avantage qui allait se révéler d’autant plus décisif qu’à la 65e minute, Fran Garcia récoltait son deuxième carton jaune en l’espace d’une minute et était expulsé. Peu à peu, le Real Madrid a perdu ses nerfs et fut même réduit à neuf après qu’Alvaro Carreras a été renvoyé prématurément aux vestiaires deux minutes dans le temps additionnel pour un geste d’humeur et des invectives à l’égard de l’arbitre. Quelques instants plus tard, Willot Swedberg enfonçait ses hôtes en concluant un contre remarquable en bénéficiant d’une passe lumineuse dans la surface d’Iago Aspas, se permettant d’éliminer le portier belge des Merengues et d’accompagner le ballon dans le but vide.

Muet à domicile pour la première fois depuis plus d’un an

Quelques jours après avoir montré un visage séduisant sur la pelouse de l’Athletic Bilbao, le Real Madrid a sombré dans des proportions inattendues, laissant apparaître toutes ses failles et ses difficultés du moment. Hier soir, le club madrilène a concédé tout simplement sa première défaite de la saison à domicile toutes compétitions confondues après huit victoires consécutives. En outre, il s’agit de son premier revers devant ses supporters en Liga depuis le 5 avril dernier et la réception de Valence, une défaite encore bien dans les esprits puisqu’elle avait été concédée au bout du temps additionnel (1-2).

Plus marquant encore peut-être, Kylian Mbappé et ses coéquipiers n’avaient plus été muselés ainsi chez eux depuis la déroute subie contre le FC Barcelone le 26 octobre 2024 (0-4). Soit une série de 28 matchs toutes compétitions confondues avec au moins un but marqué à Santiago-Bernabéu. Une rare faillite à tous les étages, renforcée par l’expulsion d’Endrick après le coup de sifflet final alors même que le Brésilien n’était pas entré en jeu, aux conséquences sérieuses au classement. Il y a quelques semaines, au sortir du Clasico remporté à la maison, le Real Madrid trônait fièrement avec cinq points d’avance sur son rival blaugrana. Ce lundi 8 décembre au matin, il accuse un retard de quatre unités après une série de trois nuls, une défaite et une victoire lors des cinq dernières journées de Liga. Après un début de saison en trompe-l’œil dans le sillage d’un Kylian Mbappé à l’efficacité diabolique, le Real Madrid goûte au doute et Xabi Alonso va vite devoir trouver le moyen de reconnecter ses joueurs sous peine d’en faire les frais.