De titulaire indiscutable à élément indésirable, il peut n’y avoir qu’un pas. Adrien Rabiot en a fait l’amère expérience l’été dernier. Rapidement devenu un taulier et une pièce essentielle dans le onze de Roberto De Zerbi à son arrivée à l’OM au cours du mercato estival de 2024, le milieu de terrain, aussi régulièrement loué par ses dirigeants pour son investissement au quotidien, a vu son aventure phocéenne prendre un tournant totalement inattendu le 15 août dernier. Ce soir-là, à l'issue d’un match perdu face au Stade Rennais en ouverture de la saison de Ligue 1 (0-1), l’international tricolore s’en était pris verbalement, puis physiquement, à son coéquipier Jonathan Rowe dans le vestiaire du Roazhon Park.

Une scène qui a choqué les membres de la direction marseillaise, qui ont décidé de taper du poing sur la table. Ainsi, dans les jours qui ont suivi, le Français et l’Anglais avaient été écartés du groupe professionnel, ne pouvant plus participer aux séances d'entraînement collectives, avant d'être placés sur la liste des transferts. Poussé vers la sortie malgré son statut de cadre et d’élément inamovible dans l’entrejeu, Adrien Rabiot et son clan se sont donc pliés à la volonté de l’état-major olympien en acceptant de parapher un contrat à l'AC Milan. Un an seulement après son départ de la Juventus Turin, l’international français a donc effectué son grand retour dans la Botte, là où sa cote de popularité n’a pas bougé d’un iota.

“Je n’ai pas compris non plus”

Tandis qu’il semble déjà épanoui en Lombardie en évoluant sous les ordres de Massimiliano Allegri, Adrien Rabiot a accordé un entretien à RTL ce mardi dans lequel il révèle les coulisses de son départ. Une fin d’aventure bouleversante pour de nombreux supporters marseillais, mais aussi pour le principal intéressé. “Je n’ai pas compris non plus. Je ne peux pas expliquer quoi que ce soit. Ce qui est fait est fait. Ce qui était important, c’est que mes coéquipiers sachent ce qu’il s’est passé, qu’ils connaissent la vérité. Les supporters ont toujours été derrière moi. Je reçois beaucoup de messages de supporters de l’OM. C’est pour ça que j’ai fait ce message sur les réseaux. Ça me tenait à cœur. Je suis quelqu’un de positif”, a-t-il confié.

Relancé sur cette fin d’histoire en eau de boudin, il a ensuite tenu à répondre aux rumeurs qui ont circulé sur son soi-disant manque de professionnalisme lors de ses dernières semaines sur la Canebière. “Ce qui m’importe, c’est qu’on ne mente pas à mon sujet. Qu’on ne dise pas que je suis la personne que je ne suis pas. J’ai toujours été investi, respectueux. Je ne veux pas qu’on mente à ce sujet. Je n’ai pas envie d’alimenter la polémique, ça ne fera pas avancer les choses. On ne peut pas me le reprocher, je l’ai montré la saison dernière”, a-t-il ensuite argumenté pour se défendre. S’il fait désormais les beaux jours de l’AC Milan en enchaînant les prestations de bonne facture au milieu de terrain aux côtés de Youssouf Fofana et Luka Modric, Adrien Rabiot gardera toujours un excellent souvenir de son passage à l'OM.

“Une forme de trahison quelque part”

“Je suis ultra content de mon aventure à Marseille, des gens que j’ai pu rencontrer. J’ai pris beaucoup de plaisir lors de cette saison. J’y ai participé grandement (au retour de l’OM en Ligue des champions). J’en garde de très bons souvenirs, c’est simplement cette fin qui est amère. C’est surtout de l’incompréhension. Une forme de trahison quelque part. J’étais très heureux, c’était une expérience incroyable. C’était une super expérience, je suis heureux de l’avoir vécue. Ce sont des gens passionnés. Ça fait partie de ma carrière, de mon parcours”, a déclaré l’international français, droit dans ses bottes et visiblement pas rancunier. Affiche-t-il tout de même un regret ? “Je suis passé au PSG, j’ai gagné, à Turin, j’ai gagné. Bon, à Marseille, je n’ai fait qu’une saison et je n’ai pas eu le temps”, a-t-il avoué pour Le Figaro. Mais peu importe, le Rossonero est déjà tourné vers l’avenir. “À Milan, j’espère aussi pouvoir laisser cette trace-là parce que c’est important”. C’est en tout cas bien parti.