Ligue Europa : Pierre Sage reçoit de nombreux soutiens
Mis dans une position inconfortable par sa direction qui menace de l’évincer, l’entraîneur lyonnais a reconnu ressentir une pression très négative mais a vu Alexandre Lacazette et José Mourinho lui témoigner leur estime.
On sait le métier d’entraîneur particulièrement éprouvant car constamment sous les projecteurs et le premier exposé en cas de problèmes sportifs. Pierre Sage en sait quelque chose et traverse une période pour le moins délicate. Depuis la défaite au Parc des Princes avant les fêtes de fin d’année (1-3), les résultats de l’Olympique Lyonnais sont devenus irréguliers et l’élimination aussi surprise qu’embarrassante aux tirs au but contre Bourgoin-Jallieu en Coupe de France a instillé le doute dans l’esprit des dirigeants lyonnais quant à la pertinence de continuer à faire confiance à leur entraîneur. "Ce n’est pas la première fois que je suis fragilisé. Je l’ai été pendant que j’étais intérimaire, en perdant mes deux premiers matchs de l’année 2024, je l’ai été encore après avoir perdu face à Rennes et Monaco lors de notre début de championnat… Et j’ai aussi toujours été fragilisé par mon parcours de joueur et de coach amateur", avait reconnu le principal intéressé juste avant d’affronter Fenerbahçe lors de la 7e journée de Ligue Europa.
Une pression très négative
Comme habitué à être remis en question, Pierre Sage s’est concentré sur ce qu’il maîtrise à savoir la gestion de son groupe et le terrain. S’il n’a pas réussi à faire en sorte que son équipe s’impose sur le terrain de Fenerbahçe (0-0), il a ramené un point précieux de Turquie permettant à l’OL de se maintenir à la 5e place du classement en C3, ce qui le place en position favorable en vue d’une qualification directe pour les huitièmes de finale, à assurer dans une semaine à domicile contre les Bulgares de Ludogorets. Pour autant, le technicien rhodanien accusait le coup hier soir admettant que le contexte était devenu pesant. "Je pense que c’est une pression très négative qui pourrait influencer les choix des coachs. Je vous invite à la raison et à éviter de relayer ce genre d’information", s’est-il adressé aux journalistes en conférence de presse.
Au-delà de son cas personnel, Pierre Sage a surtout voulu mettre l’accent sur le travail de ses joueurs. "On a livré une bonne performance, on a joué en équipe, on commence à retrouver notre jeu, c’est de bon augure pour la suite. (…) Pour ceux qui ont vu le match contre Toulouse (0-0), on voit une évolution, le maintien des attitudes positives, le fait de jouer en équipe. On a fait encore un pas en avant contre une équipe très intensive dans un contexte de jeu exceptionnel. On a fait preuve de personnalité", a-t-il noté justifiant ensuite sa tactique prudente sur la fin par une volonté de ne pas tout gâcher en se lançant à l’abordage.
"On est derrière le coach"
Un choix assumé et auquel a souscrit toute l’équipe lyonnaise qui fait d’ailleurs front derrière son entraîneur à l’image d’Alexandre Lacazette. "En tant que joueurs, on est derrière le coach, on a toujours envie de bien jouer, de gagner. Il fait confiance à tout son groupe. L'attitude de ce soir montre qu'on est derrière lui et qu'on ne lâche rien. Je pense que tous les joueurs ont été affectés par ce qui a été dit. Tout ce qui se dit dans la presse ne reflète pas ce qui se passe dans le groupe", a cherché à déminer le capitaine de l’OL, se faisant le porte-voix du vestiaire.
Un soutien qui a dû toucher le technicien de 45 ans, comme les propos de José Mourinho. "Le football maintenant… Des numéros incroyables de clubs, avec des propriétaires, avec des présidents qui ne connaissent rien au football. Il n’y a plus de présidents qui restent 20 ans comme Monsieur Aulas, comme Monsieur Pinto da Costa (au FC Porto), des personnes qui comprennent ce qu’est le football. Cette équipe, c’est une bonne équipe. Et une bonne équipe, c’est seulement une bonne équipe quand l’entraîneur est un bon entraîneur", a expliqué le manager portugais au micro de Canal+.
Des marques de respect et d’affection qui n’enlèvent toutefois rien à un contexte oppressant et que seule une victoire contre Nantes ce week-end pourra peut-être un peu apaiser. Un revers, lui, pourrait en revanche être fatal à Pierre Sage, la direction lyonnaise ayant déjà entamé des discussions avec Paulo Fonseca.