Après avoir été l’enfant chéri de Manchester United, Marcus Rashford en est à présent le sale gosse dont tout le monde veut se débarrasser. Inarrêtable au sortir de la Coupe du monde 2022 lorsqu’il inscrit 10 buts en 9 matchs de Premier League du 27 décembre au 19 janvier, l’international anglais a depuis sombré et n’est plus que l’ombre du joueur qu’il a été et que son talent semblait lui promettre d’être.

A 27 ans, Marcus Rashford a été remisé au placard depuis mi-décembre par Ruben Amorim qui ne manque pas une occasion pour critiquer son éthique de travail. Le week-end dernier, le manager portugais en a rajouté une couche en osant assurer qu’au regard de l’attitude et de l’investissement du joueur, il préfèrerait aligner son entraîneur des gardiens de 63 ans à sa place. On ne rigole pas avec l’engagement avec le nouvel homme fort d’Old Trafford. Une nouvelle saillie sonnant probablement le glas de l’histoire de Rashford avec son club formateur. C’est en tout cas ce que croit fermement Rio Ferdinand. "Si j'étais le joueur dont le manager a dit cela, mon cœur, ma fierté, mon ego en aurait pris un coup. C'est embarrassant. Qu’on remette en question votre valeur, qu’on doute que vous vous donniez à 100 % pour l’équipe, qu’on dise que vous ne fassiez pas les efforts et que vous preniez des raccourcis, c’est un commentaire accablant. Marcus ne peut plus revenir en arrière après ça", s’est ému sur sa chaîne YouTube l’ancien défenseur qui sait parfaitement l’exigence nécessaire pour évoluer au plus haut niveau à Manchester United pour y avoir évolué de 2002 à 2014 et remporté notamment 6 titres de champion d’Angleterre.

Amorim a vu juste

Une question de fierté donc et d’honneur selon Rio Ferdinand qui estime d’ailleurs que Ruben Amorim a visé juste avec ses propos concernant le natif de Wythenshawe puisque le principal intéressé n’a même pas cherché à les démentir. "En ce qui me concerne, si ce n'est pas vrai, je sortirai le grand jeu. J'organise une conférence de presse et je dis : 'Je ne veux pas qu'on dise ça de moi'. On ne fait cela que si l'on est sûr à 100 % que personne ne pourra dire que l'on prend des raccourcis. Nous sommes à une époque où l'on a la possibilité de communiquer directement avec les fans pour que l'histoire ne soit pas déformée. J'adorerais m'asseoir en face de Marcus, le regarder dans les yeux et voir s'il peut dire cela. Si vous ne pouvez pas le faire, vous devez vous regarder en face", a-t-il ajouté.

Pas sûr que Marcus Rashford lui accorde ce face-à-face. La tendance est plutôt à son départ dans les prochains jours ou au plus tard l’été prochain, loin du contexte devenu pesant de Manchester United. Ce serait alors la triste fin d’un joueur qui devait incarner une certaine idée de la réussite d’un club au riche passé. "Nous savons tous que Marcus Rashford était un excellent joueur, et qu'il l'est probablement encore. Ce qu'Amorim a fait est son dernier recours, et il est tout à fait en droit de le faire. Il ne demande rien d'extraordinaire, il demande simplement à Rashford de s'appliquer tous les jours. Il l'a déjà fait par le passé, mais pour une raison ou une autre, il ne le fait pas aujourd'hui", a commenté pour BBC Radio Chris Sutton, champion d’Angleterre en 1995 avec Blackburn. L’histoire d’un gâchis devenu inévitable pour l’ex-enfant chéri de Manchester.