De bonne guerre. Hier après-midi, le public de Liverpool, tout à sa satisfaction de voir son équipe enfoncer encore un peu plus la tête de Manchester City dans l’eau de leur marasme, s’est mis à entonner un chant appelant au limogeage de Pep Guardiola.

Un appel qui ne devrait pas être entendu dans la mesure où le manager espagnol a été prolongé pour les deux prochaines saisons. Amusé par ce qu’il a entendu, ce dernier s’est d’ailleurs permis de répondre au public avec un geste inattendu. Depuis sa zone technique, l'air amusé, il a levé les deux mains et fait le nombre 6. Comme le nombre de ses titres de champion d’Angleterre. Une réplique pleine de saveur dans la mesure où Liverpool n’a été sacré qu’une fois au cours des 34 dernières années (2020). "Tous les stades veulent me licencier, cela a commencé à Brighton ! Peut-être qu'ils ont raison avec les résultats que nous avons eus. Je ne m'attendais pas à cela à Anfield. Ils ne l'ont pas fait à 1-0, mais à 2-0. Peut-être qu'ils auraient dû le chanter dans le passé. Je ne m'attendais pas à ce que les gens de Liverpool le fassent, mais ce n'est pas grave, cela fait partie du jeu et je comprends tout à fait. Nous avons vécu des batailles incroyables ensemble. J'ai du respect pour eux", a-t-il réagi avant d’expliquer son geste. "Ecoutez, je suis très fier de mes six Premier League", a-t-il simplement ajouté.

Du jamais-vu pour un champion en titre

Passé cet épisode qui ne manquera pas d’enrichir la rivalité entre Manchester City et Liverpool, restait le résultat encore une fois contraire aux Skyblues. Si le score était moins sévère que la semaine passée (0-4 contre Tottenham), la défaite n’en était pas moins douloureuse. A Anfield, les hommes de Pep Guardiola ont concédé leur 4^e défaite de rang en championnat, ce qui n’était plus arrivé au club depuis 2007 et une série de 5 revers contre Blackburn Rovers, Reading, Portsmouth, Wigan Athletic et Chelsea. C’est une de plus que toute la saison dernière ou l’exercice 2021-2022, et du jamais-vu pour un champion sortant. "Nous n'avons pas eu de pré-saison et nous avons eu des blessures, mais nous le savons et nous devons survivre avec cela. Nous avons rivalisé mais nous ne nous sommes pas créé beaucoup d'occasions. Nous n'avons pas le rythme au milieu en ce moment, ils sont plus forts dans les duels et il faut survivre avec le ballon. Nous ne sommes pas bons dans les transitions sur 30-40 mètres par rapport à eux", a cherché à justifier l’ancien entraîneur du FC Barcelone, poursuivant pour BBC Match of the Day : "C'est difficile en milieu de saison parce qu'on ne peut pas changer. C'est une autre saison et nous ne pouvons pas nous attendre à plus que cela. Il faut comprendre ce que nous avons fait. Les joueurs le veulent, ils en souffrent et veulent le faire. C'est normal. Nous ne sommes pas habitués à cela pour de nombreuses raisons, mais beaucoup, beaucoup de choses arrivent. Les équipes sont bonnes et nous ne pouvons pas les gérer en ce moment."

Hier à Anfield, Manchester City a bien eu le contrôle du ballon mais a subi les évènements et encaissé les attaques répétées des Reds, cédant dès le premier quart d’heure, Cody Gakpo coupant au second poteau un centre-tir de Mohamed Salah, puis dans le dernier sur un penalty transformé par l’Egyptien. Deux buts encaissés qui traduisent mal la domination des locaux, plus que jamais souverain en Premier League avec 9 points d’avance sur Arsenal et 11 sur City. Si menaçant et létal d’ordinaire, Erling Haaland a été transparent comme le collectif mancunien. Un problème que Pep Guardiola va devoir résoudre pour sortir de cette série de 7 matchs sans victoires toutes compétitions confondues (1 nul et 6 défaites). "Quand on gagne, on rit, quand on perd, on rit. Il faut l'accepter. La période avec Jurgen [Klopp] a été incroyable pour moi et les batailles avec Liverpool. Maintenant, ce sera difficile à répéter, mais nous allons tous réfléchir et essayer d'être plus forts", a-t-il déclaré. Pas résigné, l’Espagnol reste bravache dans la tempête.