Comme il paraît loin ce mois de mai où Manchester City soulevait le trophée de la Premier League pour la quatrième saison consécutive. A cette époque, le club mancunien avait réglé son compte à Arsenal au bout d’un formidable sprint où il ne laissa que des miettes. Sa méthode depuis 2016 et l’arrivée de Pep Guardiola.

Or le soleil du printemps a laissé place aux nuages de la fin de l’automne et avec eux sont arrivés les ennuis. Des ennuis tout à fait inédits pour les Cityzens. "Nous n'avons pas la constance que nous avions, mais quelle équipe a été constante pendant 10 ans dans le monde, dites-m'en une ? Cela n'existe pas - ni en NBA, ni au tennis, ni au golf", s’est d’abord défendu le manager espagnol comme pour bien rappeler de quelle équipe les journalistes et observateurs parlaient. Vigoureux, il ne nie toutefois pas la réalité. Son équipe, si dominante a-t-elle été, traverse une profonde crise marquée par une série de 6 matchs sans victoire toutes compétitions confondues et de trois défaites de rang en championnat.

Une série qui dit tous des tourments que rencontrent Kevin De Bruyne et consorts, entre blessures et méformes qui lui ont fait perdre sa stabilité collective et son implacable régularité. "Bien sûr, je réfléchis à ce que je peux faire pour les aider, mais dans une longue carrière de joueur et d'entraîneur, vous vivez ces situations. Lorsque vous les vivez, vous devez les accepter et les défier. On ne se plaint pas, on ne blâme pas, on ne montre pas du doigt ou on ne fuit pas ses responsabilités. Si vous ne gagnez pas, vous avez des problèmes, je le sais. Les gens comptent sur moi, ce n'est pas normal pour les grands clubs d'avoir nos résultats, mais il faut l'accepter", a-t-il expliqué.

"Je sais ce dont nous avons besoin"

Bien conscient du contexte et fort de son expérience d’anciens joueurs, Pep Guardiola sait qu’il doit impulser un nouveau souffle aux siens. "Il s'agit de savoir comment nous nous relevons, encore et encore, quoi qu'il arrive. Nous l'avons fait par le passé et j'espère que nous pourrons recommencer à le faire", a-t-il noté. Une recette qui devra forcément être différente de ce qu’il a jusqu’ici concocté, lui qui a si souvent surpris ses rivaux par ses options tactiques.

Alors qu’Arne Slot s’attend à une inspiration dont il a le secret, Pep Guardiola n’a pas éventé le suspense, assurant simplement avoir une idée derrière la tête. "Je sais ce dont nous avons besoin, ce que nous devons faire.  Je dois maintenant faire mes preuves. Je dois trouver une solution et un moyen d'y parvenir", a-t-il dit avec une pointe de mystère.

Au-delà des maux mancuniens, le souci de l’Espagnol réside dans l’urgence de sa mission et dans l’adversité qu’il va affronter car dimanche, ce n’est pas à Southampton qu’il devra faire ses preuves mais à Anfield, une pelouse où Manchester City n’a gagné qu’une fois au cours de ses 21 dernières visites, c’était en février 2021 et l’enceinte était alors vide en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. "Liverpool est une équipe qui n’a perdu qu’un seul match. Ils sont en pleine forme, tellement forts dans chaque compartiment, tout particulièrement dans les deux surfaces", a-t-il reconnu face aux médias. En effet, les Reds écrasent tout sur leur passage depuis la prise en main d’Arne Slot avec un bilan en championnat de dix victoires pour un nul et donc une défaite. Pas de quoi effrayer l’ancien du FC Barcelone et du Bayern Munich. "Le moment où je sentirai que je ne suis pas positif pour le club, un autre viendra mais je veux l'opportunité, je veux l'opportunité d'essayer et je veux reconstruire l'équipe dans beaucoup d'aspects à partir de maintenant jusqu'à la fin de la saison et les saisons suivantes. Je veux relever ce défi et avoir l'occasion de le faire", a-t-il conclu. Pour sûr, Pep Guardiola n’entend pas se morfondre et va remonter ses hommes comme jamais pour faire front à Liverpool et qui sait peut-être déjouer les pronostics et renverser la vapeur.