Au pied du Vésuve, la relation entre Rudi Garcia et Aurelio De Laurentiis a été sulfureuse, voire volcanique. C’est peu de le dire. Si le passage à Naples de l’actuel sélectionneur des Diables Rouges n’a pas vraiment été couronné de succès et s’est avéré être bien plus court que prévu, c’est en partie à cause du mauvais rapport entre le coach tricolore et le président des Partenopei. Un lien rompu qui aura précipité la chute de l’homme de 61 ans. Et si le dirigeant napolitain s’est permis de le rappeler à maintes reprises par médias interposés à travers des piques franches et incisives, Rudi Garcia est à son tour sorti du silence afin de régler ses comptes. 

Lors d’un entretien accordé à L'Équipe, l’ancien entraîneur de Naples resté 152 jours en poste a en effet accepté de revenir en détails sur son aventure contrastée dans la Botte tout en vidant son sac sur son ancien patron. "Il y a une expression italienne, 'Il tempo è galantuomo', qu'on peut traduire comme 'le temps rétablit la vérité et remet tout en place'. Je suis parti à la 4e place de Serie A et le club a fini 10e en fin de saison avec deux autres entraîneurs derrière moi. On était aussi presque qualifiés en 8es de finale de la Ligue des Champions”, a d’abord confié le nouveau sélectionneur de la Belgique, lui qui ne s’est donc pas fait prier pour rappeler son bilan honorable à défaut d’être spectaculaire sur le banc partenopeo (3 défaites en 12 matches de Serie A). 

"J'ai tout aimé... sauf l'ingérence du président"

Nommé le 13 juin 2023 aux commandes du Napoli en remplacement de Luciano Spalletti, Rudi Garcia avait pris la porte le 14 novembre de la même année suite à une succession de mauvais résultats et une incapacité à refaire de cette équipe la machine à gagner qui lui avait permis quelques mois plus tôt de remporter la Serie A. Malgré la déception, l'intéressé en avait conscience. “Je n'ai pas tout bien fait, mais j'étais alors dans les objectifs. Les résultats suivants ont parlé pour les erreurs que le président a commises. Mais j'ai tout aimé à Naples : la ville, le stade, les supporters, le club. Sauf l'ingérence de son président", conclut ainsi Rudi Garcia qui garde tout de même de bons souvenirs de son aventure au pied du Vésuve. Et si Aurelio De Laurentiis n’a pas mâché ses mots à son égard, Rudi Garcia vient de prouver qu’il peut lui aussi sortir la sulfateuse pour se défendre.