Julián Álvarez avait démarré la saison avec un premier but. Une satisfaction personnelle ternie par la défaite de l’Atlético de Madrid contre l’Espanyol Barcelone (1-2). Puis plus rien. Durant un mois, l’attaquant argentin est resté muet, se contentant d’une maigre passe décisive lors du succès fondateur face à Villarreal (2-0). Un bilan décevant pour un joueur censé magnifier son équipe et l’emmener dans son sillage.

Il faut néanmoins croire que le champion du monde 2022 a simplement connu un retard à l’allumage, à l’image de l’Atlético de Madrid. En effet, depuis la fin de la trêve internationale, Julián Álvarez a changé de ton et sa prestation d’hier soir est venue le confirmer. Absent en raison d’un problème au genou il y a deux semaines à Liverpool (2-3), il a soigné son entrée en matière dans cette nouvelle saison européenne, au grand dam de l’Eintracht Francfort. Intenable, il a livré une dernière heure de haute volée, offrant deux passes décisives pour commencer d’abord à Antoine Griezmann, qui a marqué à cette occasion son 200e but en faveur de l’Atlético de Madrid, puis à Giuliano Simeone. Ses coéquipiers servis, l’Argentin s’est invité au buffet en trouvant la faille à la 82e minute, parachevant la démonstration madrilène (5-1).

Une divine comparaison

Une performance qui intervient après son doublé lors du derby contre le Real Madrid (5-2) et son triplé contre le Rayo Vallecano (3-2). De quoi enchanter Jorge Valdano. "Julián Álvarez joue comme un dieu et court comme tout le monde. Cela a un effet de contagion extraordinaire sur l'Atlético de Madrid", s’est emballé sur Movistar+ la légende du… Real Madrid, qui a oublié ses vieilles allégeances pour saluer la forme de son compatriote défendant les couleurs des rivaux colchoneros. Impressionné par les performances de l’ancien joueur de Manchester City, l’Argentin a aussi mis en avant le caractère de son cadet. "Si vous voyez le joueur vedette de l'équipe se dépasser comme le fait Julián Álvarez… L'Atlético de Madrid est une équipe très, très dévouée, mais son joueur vedette est l'un des plus dévoués", a-t-il prolongé sur l’antenne espagnole.

Si Julián Álvarez appartient déjà à l’élite des attaquants, Jorge Valdano veut croire qu’il lui reste de la marge. "Le niveau de Julián Álvarez augmente et il n'a pas encore atteint sa limite", a-t-il prédit au sujet d’un joueur âgé de seulement 25 ans. "Si vous faites les choses correctement, tôt ou tard, les choses iront bien pour vous", a de son côté réagi l’intéressé, qui a esquissé un parallèle avec la saison passée. "Il y avait beaucoup de nouveaux joueurs. L'année dernière, nous avons également peiné à démarrer, mais nous avons ensuite enchaîné 15 matchs sans perdre. J'espère que c'est le début d'une évolution similaire. Nous nous adaptons, nous apprenons à nous connaître. Nous nous créons des occasions, nous pressons très bien, et nous devons poursuivre sur cette lancée pour réaliser de grandes choses."

Avec six buts et deux passes décisives lors de ses trois dernières sorties, l’attaquant argentin a trouvé le rythme et s’est mué en locomotive d’un Atlético de Madrid enfin séduisant et dont on perçoit mieux le potentiel après un été affriolant mais mouvementé.