Deux ans après le quart de finale retour où son équipe avait retourné une situation mal embarquée, Luis Enrique revient à Barcelone pour y disputer le choc de la 2ᵉ journée de la Ligue des champions entre "son" Paris Saint-Germain et son ancien club, le FC Barcelone. Des retrouvailles attendues par tous les observateurs entre deux des meilleures équipes du monde à l’heure actuelle, qui auront une saveur particulière pour l’Asturien.

Il y a deux ans, l’ancien sélectionneur de l’Espagne vivait sa première saison sur le banc parisien et travaillait à poser les bases de sa philosophie, inculquant à ses joueurs sa manière de concevoir le jeu et sa mentalité. Aujourd’hui, il "rentre" à Barcelone avec un statut différent : celui de champion d’Europe. En effet, le 30 mai dernier, Luis Enrique a conduit le PSG jusqu’au titre européen, mettant fin à la quête continentale entamée par les dirigeants parisiens depuis le rachat du club en 2011.

Un éloge du collectif

Au-delà des moyens, des performances des uns et des autres, ce succès revient en grande partie à l’Espagnol. Du moins, c’est ce que pense Arrigo Sacchi. "Le PSG a longtemps été le club qui achetait des joueurs très chers et très connus, mais qui n’avait pas les résultats à la hauteur de ses investissements. Le tournant, c’est l’arrivée de Luis Enrique. Il a changé la manière de penser au club comme dans le vestiaire. On voit des joueurs qui bougent à onze, qui jouent à onze, qui couvrent le terrain les uns pour les autres, qui sont ensemble. Du coup, ils se sentent plus forts parce que cette conscience du collectif décuple la confiance de chacun", a commenté l’Italien de 79 ans.

Cette construction d’un collectif exceptionnel, Arrigo Sacchi en connaît quelque chose. À l’époque de la "Dream Team" de Johan Cruyff au FC Barcelone, le natif de Ravenne avait assemblé depuis le banc de l’AC Milan une équipe restée depuis dans la mémoire collective et considérée encore aujourd’hui comme l’une des meilleures de l’histoire du football.

"Il faut vraiment féliciter Luis Enrique"

Trois décennies plus tard, et après avoir apprécié l’ère blaugrana de Pep Guardiola, l’Italien se délecte du spectacle offert par le groupe réuni au Paris Saint-Germain, dont le chef-d’œuvre est pour l’heure la dernière finale de la Ligue des champions (5-0 contre l’Inter Milan, ndlr). Le vénérable Italien reprend le fil de sa pensée : "En finale de la Ligue des champions, cette impression de confiance a sauté aux yeux. Il y avait une équipe qui avait peur, l’Inter ; et il y avait une équipe qui se savait très forte, pas parce qu’elle avait les joueurs de talent, même si elle les a, et pas parce que chacun voulait faire la différence tout seul, mais parce qu’ils voulaient tous jouer avec les autres et pour les autres. Un joueur pris individuellement peut être doué mais il vaudra tellement plus s’il comprend le jeu, s’il connaît ses coéquipiers et veut jouer avec eux", a-t-il souligné au quotidien sportif français. Une mentalité insufflée par Luis Enrique au fil de ces deux dernières années. "Il faut vraiment féliciter Luis Enrique", a appuyé Arrigo Sacchi.

Admiratif du travail de l’Asturien, l’Italien ne manquera pas une miette du duel du soir entre Parisiens et Barcelonais, avec l’espoir de voir une opposition grandiose malgré les blessures qui minent les deux effectifs. "Dans un bon soir, le PSG est capable de développer une qualité de jeu exceptionnelle où les joueurs savent toujours où aller, quoi faire, dans n’importe quelle situation, même la plus délicate", a prévenu l’ancien sélectionneur de l’Italie. Ce 1ᵉʳ octobre sera-t-il un grand soir pour le PSG ? Rien n’est certain, d’autant que le champion d’Espagne présente les mêmes caractéristiques avec une puissance collective et offensive redoutée. Deux ans après, le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone se retrouvent, et Luis Enrique entend bien montrer à son ancien club la dimension supplémentaire qu’il a prise en France.