Si Rodri est le métronome de Manchester City, celui qui assure l’équilibre du collectif, Kevin De Bruyne est le premier violon du formidable orchestre offensif réuni par Pep Guardiola. Sans lui, la musique mancunienne perd en virtuosité. Problème, depuis le début de la saison, tant l’Espagnol que le Belge manquent à l’appel et c’est toute l’équipe qui apparaît désaccordée, au point d’avoir perdu le fil de sa partition avec une série de 5 défaites consécutives toutes compétitions confondues.

L’absence du Belge est la plus énigmatique. Lorsqu’il a rejoint l’infirmerie courant septembre, il ne pensait y rester quelques jours. "C'est la blessure la plus frustrante. Lorsque j'ai été absent pendant cinq ou six mois, je savais que c'était le cas. Cette fois, je ne savais pas combien de temps il me faudrait pour me rétablir", a-t-il expliqué en conférence de presse à la veille de la réception de Feyenoord pour la 5^e journée de la Ligue des champions.

De quelques jours, son absence a atteint neuf semaines. Neuf semaines de doute à ne pas savoir quand la douleur allait s’estomper jusqu’à récemment. "C'était une douleur abdominale au niveau de l'aine, donc je ne pouvais pas vraiment tirer, j'ai essayé de retrouver ma puissance. Cela a pris du temps, mais vendredi, ça s'est amélioré. Je ne peux pas l'expliquer. Ces derniers jours, c'est mieux. J'espère que ça va continuer", a-t-il noté.

Une embellie pour lui et Manchester City qui a plus que jamais besoin de son leader technique. "Il se bat pour revenir à son meilleur. Il n’a plus 26, 27 ou 28 ans. Le jour avant les Spurs, il a dit : 'C’est le premier jour où je ne me sens pas incapable d’être performant'", a révélé Pep Guardiola qui sait ce que le Belge peut lui apporter. "Quand Kevin peut s’entraînement pleinement, il nous apporte quelque chose parce qu’il est unique."

Trop poreux

Que ce soit sur la pelouse de Brighton ou contre Tottenham, Kevin De Bruyne n’a disputé qu’un quart d’heure. Un retour progressif à la compétition pour lui éviter de rechuter et lui redonner du rythme. Pas suffisant toutefois pour empêcher Manchester City de s’enfoncer dans sa spirale négative sur laquelle le trentenaire de Drongen a un avis. "J’ai l’impression que nous n’arrivons pas à gérer les mauvais moments (…) Avec la façon dont nous jouons, il faut accepter qu'il y ait plus d'opportunités pour les équipes de contrer. Pour l'instant, nous ne gérons pas cela de manière satisfaisante. Nous allons toujours laisser passer une occasion. Nous en laissons trop souvent. Quand nous donnons une occasion de but, c'est en fait un but", regrette-t-il, estimant par ailleurs que son équipe n’avait pas fait un si mauvais match que cela contre Tottenham malgré l’ampleur du score (0-4).

Comme Pep Guardiola, Kevin De Bruyne sait que l’échappatoire pour Manchester City passera par une plus grande solidité défensive. Au cours des 5 derniers matchs, les Mancuniens ont encaissé 14 buts, soit presque 3 par rencontre. Beaucoup trop d’autant qu’en parallèle l’attaque s’est grippée avec seulement 4 réalisations. Contre Feyenoord, Kevin De Bruyne ne devrait pas démarrer mais peut-être sera-t-il en mesure de jouer davantage pour ramener de l’ordre et des harmonies dans la production des Cityzens. C’est en tout cas ce qu’il souhaite maintenant que son corps semble enfin avoir décidé de le laisser tranquille.