Ligue des champions : Le caractère masochiste de Lille
Vainqueur de Sturm Graz, le LOSC s’est largement compliqué la soirée en relançant les Autrichiens ce que regrettait Bruno Genesio qui a voulu aussi retenir la réaction des siens et la qualification pour les barrages.
Lille ne peut pas ou alors ne sait pas faire les choses simplement en Ligue des champions. Après avoir terrassé les deux géants de Madrid, le club nordiste s’avançait en favori pour la réception de Sturm Graz et a endossé la responsabilité avec une certaine aisance à la faveur d’un premier acte presque parfait ponctué par des buts d’Osame Sahraoui et de Mitchel Bakker. Ce dernier avait d’ailleurs trouvé le moyen de faire le break dans le temps additionnel, histoire de bien sonner les Autrichiens. "On a réalisé une très bonne première mi-temps concrétisée par deux buts, deux jolis buts", appréciait Bruno Genesio.
Sauf que les Lillois ont pêché par suffisance, pensant regagner les vestiaires avec leur petit pécule. "Puis il y a eu un petit relâchement pour relancer notre adversaire parce que l’on aime ça. Un début de mi-temps assez catastrophique, pour continuer à relancer notre adversaire, complétement cette fois-ci", a poursuivi moins enjoué l’entraîneur lillois. A peine deux minutes plus tard, Otar Kiteishvili ratura la copie lilloise et instilla le doute dans les têtes nordistes. Un doute qui allait les accompagner à la reprise puisque Mika Biereth égalisait dès la 47e. Un trou d’air qui jeta un coup de froid sur le stade Pierre-Mauroy. "On attendait tranquillement la mi-temps et on a perdu, un puis deux puis trois ballons de suite. Il restait une ou deux minutes à jouer. On a donné un but, s’agaçait-il. Après, il n’est pas question d’incriminer l’un ou l’autre mais il faut que l’on apprenne dans ces moments-là. On venait de marquer, et on sait qu’il faut savoir se reconcentrer tout de suite, et encore plus quand l’on est proche de la mi-temps ensuite", commentait encore Bruno Genesio qui ne digérait pas la réduction de l’écart qui affecta la suite.
Le caractère lillois
L’ancien entraîneur de Lyon et Rennes a, en revanche, bien plus goûté la suite de la soirée. Comme porté par un élan en Europe, Lille a montré qu’il ne se laissait pas longtemps déstabiliser. Encore une fois bien inspiré, Bruno Genesio a opéré les changements opportuns pour faire basculer le sort de la rencontre. A 10 minutes de la fin du temps réglementaire, il fit entrer Hakon Haraldsson à la place de Mitchel Bakker. A peine une minute plus tard, l’international islandais trouvait la faille pour offrir la victoire à son équipe. "Il y a eu beaucoup de bonnes choses, et d’autres que l’on doit aussi améliorer, mais il faut relativiser parce que l’on a une équipe qui est jeune dans l’ensemble. On apprendra de tous ces matchs, je pense. Le plus important reste la victoire et les treize points qui nous permettent d’être qualifiés pour les barrages. Il y a eu beaucoup de bonnes choses, de variété, dans notre jeu ce soir (hier)", saluait l’entraîneur nordiste.
En effet, en remportant son quatrième match dans cette phase de ligue, Lille s’est assuré de disputer au minimum les barrages et s’est même installé dans le Top 8 comme Brest. De fait, le LOSC s’est donné le droit de décider de son destin puisque deux victoires lui garantiront d’accéder aux huitièmes de finale. Cela s’annonce néanmoins très compliqué puisque le 21 janvier, les Lillois rendront visite à Liverpool, seule équipe à compter 6 victoires en 6 matchs en C1. Pas de quoi effrayer néanmoins des Dogues habitués à chasser des proies aussi prestigieuses que dangereuses.