Ligue des Champions : le Real est immortel
Légende du football européen, la Maison Blanche n'en finit plus de passer entre les gouttes, en plus de profiter de chaque duel face à son ennemi héréditaire pour prendre le dessus, comme ce fut encore le cas hier en se qualifiant pour les quarts à l'issue d'une séance de tirs au but rocambolesque.
Les fantômes du passé ont ressurgi au cœur de la nuit, hier soir au Stade Riyadh Air Metropolitano. Face à un Real Madrid aux airs de navire insubmersible, l'Atlético a encore fini par s'écrouler.
Il n'a pourtant fallu qu'une minute pour que les Colchoneros ne parviennent à rattraper leur but de retard du huitième de finale aller (2-1), d'une reprise de Conor Callagher sur un centre de Rodrigo De Paul. Les hommes de Diego Simeone ont ensuite multiplié les occasions, principalement par Julian Alvarez.
L'expérience des grands moments
Le Real Madrid a même manqué un penalty à la 70e, suite à la frappe non cadrée de Vinicius Jr. Mais le Real a tenu bon, jusqu'au bout, pour venir crucifier les coéquipiers d'Antoine Griezman, une fois encore, en sortant vainqueur d'une séance de tirs au but complètement folle.
L'Atletico a perdu pied une première fois lorsque Julian Alvarez a vu son penalty être refusé, sa chute avant de tirer ayant occasionné un « double-contact » qui a invalidé sa tentative. La frappe sur la barre de Marcos Llorente a ensuite offert la qualification aux Merengue d'Antonio Rüdiger sur un plateau. Éternel, Immortel, le Real Madrid a souffert et est encore passé tout près d'une grosse désillusion mais sera bel et bien au rendez-vous des quarts de finale.
Avec cinq titres de champions d'Europe acquis sur les dix dernières années, le Real a l'expérience de ces moments décisifs, où toute une saison peut basculer sur un détail, comme cette chute inimaginable au pire moment de Julian Alvarez hier. Six fois, les Merengue ont eu à passer par les prolongations depuis dix ans. Six fois, ils ont gagné.
6/6 dans l' « extra time »
L'an dernier les Madrilènes avaient déjà eu à traverser cette épreuve, sur la pelouse de Manchester City, tenant du titre, au stade des quarts de finale. Là encore, les coéquipiers de Jude Bellingham étaient passés par tous les états entre le raté de Luka Modric d'entrée avant les deux arrêts d'Andriy Lunin face à Bernardo Silva et Mateo Kovacic. Comme hier, c'est Antonio Rüdiger qui avait propulsé son équipe en demi-finale d'un plat du pied suffisamment appuyé sur la droite du gardien.
Deux ans plus tôt, lors de l'épopée victorieuse de 2021-2022, le Real Madrid avait dû passer par deux fois par les prolongations, face à Chelsea en quarts de finale puis Manchester City. Là encore, les troupes de Karim Benzema avaient eu le sang-froid nécessaire pour prendre le meilleur.
Acculés et menés 3-0 à domicile à dix minutes de la fin jusqu'au but de Rodrygo pour accéder à une prolongation presque inespérée (1-3), les Madrilènes avaient sauvé leur qualification sur un centre de Vinicius Jr pour une tête surpuissante de KB9 à la 96e.
Trois semaines plus tard, la donne semblait tout aussi compliquée alors que City se présentait dans le temps additionnel du match retour... avec deux buts d'avance. Éternel, immortel, le Real avait encore sauvé sa peau sur deux coups de génie de Rodrygo, à la 90e et 91e pour arracher une prolongation dont KB9 a encore été le héros, sur un penalty transformé à la 95e.
Sur les dix dernières années, on retrouve aussi un quart de finale remporté en 2017 face au Bayern Munich du trio Ribéry-Robben-Lewandowski. A Bernabeu, les Bavarois avaient alors arraché la prolongation sur un but contre son camp de Sergio Ramos à la 77e (1-2) avant de sombrer en moins de dix minutes ensuite, entre le doublé de Cristiano Ronaldo (104e et 109e) et le but de Marco Asensio (112e). Sans oublier bien sûr la victoire de 2016 en finale... face à l'Atlético.
L'Atlético maudit face au Real
C'est également la sixième fois de l'histoire que l'Atlético retrouvait le Real en Ligue des champions, et c'est la sixième fois que les Colchoneros perdent. La prolongation d'hier a évidemment rappelé la finale de 2014, lorsque l'Atlético croyait tenir la victoire jusqu'à l'égalisation de Sergio Ramos à la 93e pour un succès final 4-1 du Real Madrid en prolongation.
La séance de tirs au but a elle aussi renvoyé à un moment tragique vécu dans les rangs rouge et blanc, en souvenir de l'autre finale perdue face au Real, en 2016, et le raté de Juanfran qui avait permis à Cristiano Ronaldo d'offrir la victoire aux siens au bout de la nuit.
Autant de traumatismes qui sont soudainement remontés à la surface au fil de la rencontre d'hier face à ce Real imperturbable, éternel, immortel.