Rodrygo n’a rien oublié de cette nuit magique, une de celle qui forge encore et encore la légende du Real Madrid en Ligue des champions. Le 4 mai 2022, une semaine après sa défaite spectaculaire en Angleterre (3-4), le Real Madrid doit absolument s’imposer pour disputer la finale de la compétition. Une tâche rendue presque impossible après que Riyad Mahrez a marqué à la 73^e minute. Moins de 20 minutes à jouer et deux buts à inscrire contre l’une des meilleures équipes d’Europe. C’est à la fin du temps réglementaire, alors que tout Santiago-Bernabéu avait presque accepté l’inéluctable, que Rodrygo surgit pour signer un doublé en l’espace d’une minute et envoyer le match en prolongation où Karim Benzema scella la qualification merengue (3-1). "Il y a quelques jours, j'ai parlé avec Valverde du fait que City allait revenir devant nous. Nous nous sommes souvenus de mon doublé (en 2022) et je lui ai demandé si on pourrait revivre une telle expérience. C'est la soirée la plus spéciale de ma carrière. Je ne sais pas si cela se reproduira, je l'espère, mais c'était la meilleure", s’est remémoré le Brésilien, présent pour la première fois depuis son arrivée au Real Madrid en conférence de presse.

Un choix loin d’être anodin de la part de Carlo Ancelotti d’avoir demandé à son joueur de l’accompagner tant pour le souvenir de 2022 qu’au regard des récentes performances du principal intéressé. Si Kylian Mbappé est régulièrement décisif comme encore lors du récent derby de Madrid, Rodrygo a retrouvé son influence. En 11 matchs en 2025, il a marqué à 7 reprises et délivré 4 passes décisives au point de représenter la deuxième menace merengue derrière son coéquipier français et devant Vinicius Jr. "Je suis dans un très bon moment et je sens que je peux être décisif, mais j'essaie de le faire à chaque match. Il y a beaucoup de matchs difficiles et il faut toujours être présent. Ce sera spécial, mais je dois toujours être décisif", confirme l’ailier brésilien.

Prêt à souffrir et à courir

Son rôle sur la pelouse de l’Etihad Stadium sera encore fois déterminant pour la performance globale des Merengues et pas seulement sur le plan offensif. "Nous savons à quel point nous sommes importants. Ceux qui sont derrière, s'ils voient que nous courons beaucoup, c’est contagieux. Nous l'avons compris. Et on a pu voir, par exemple, que la deuxième mi-temps du derby a été meilleure que la première", a indiqué Rodrygo en référence à la mise au point effectuée par Carlo Ancelotti à la pause samedi dernier pour rappeler à ses joueurs offensifs leurs devoirs défensifs. Un investissement dans le pressing et le harcèlement du porteur qui sera d’autant plus déterminant que les locaux devraient faire courir les Madrilènes. "Presque toutes les équipes qui viennent ici souffrent. En raison de leurs caractéristiques, ils ont le ballon et cela peut arriver demain (aujourd’hui), mais nous allons essayer de réagir. Je ferai ce que l'entraîneur me demandera de faire, en attaque comme en défense", a déclaré le Brésilien qui sait que l’entame sera cruciale. "Ce sera toujours aussi difficile. Surtout ici. Ils mettent beaucoup de pression dans les premières minutes... mais la mentalité de la saison dernière sera essentielle."

Conscient du nouveau défi qui se présente à son équipe et à lui-même, Rodrygo entend bien raviver le souvenir d’il y a trois ans pour causer de nouveaux cauchemars aux Cityzens. "Personne n'aime jouer contre City, tout comme personne n'aime jouer contre le Real Madrid. Mais j'ai été très heureux contre eux... et j'espère que demain (aujourd’hui) je le serai à nouveau", a-t-il conclu. Le Brésilien n’a peut-être pas fini de jouer des mauvais tours à Pep Guardiola et sa bande, lui qui déjà la saison dernière avait marqué à deux reprises contre les Mancuniens (à l'aller et au retour).