Football : David Silva trouve un défaut à Pep Guardiola
Retraitée depuis 2023, la légende espagnole de 39 ans s’est confiée en longueur dans le podcast de Mario Suárez, 'El camino de Mario', revenant sur les grands moments de sa carrière et notamment sa décennie à Manchester City où une statue à son effigie a été érigée.
L’été dernier, Kevin De Bruyne a dit au revoir à Manchester City après une décennie de succès et de titres, dont le convoité triplé de 2023. Meneur de jeu attitré de Pep Guardiola, il a grandement contribué au style offensif des Cityzens, régalant partenaires et supporters de ses passes ingénieuses. Un héritage qui lui vaudra prochainement d’avoir sa statue aux abords de l’Etihad Stadium et de rejoindre d’autres légendes mancuniennes déjà immortalisées dans la pierre ou le bronze, comme le trio Mike Summerbee, Francis Lee et Colin Bell, Sergio Agüero, Vincent Kompany ou David Silva.
"La meilleure décision que j'aie prise dans ma carrière, c'est d'aller à City"
Comme le Belge, l’Espagnol a bâti sa légende en dix ans chez les Cityzens où il a disputé 436 matchs (10e plus haut total de l’histoire mancunienne, ndlr). Un transfert qui doit au hasard d’une confrontation en Ligue des champions. "(Roberto) Mancini était à l'Inter et j'ai joué contre eux. Dès lors, il a voulu me recruter ; il a commencé à m'appeler très fréquemment en novembre, et avant la Coupe du monde, j'ai décidé de partir", a révélé l’intéressé. On était en 2010 et le natif d’Arguineguín sur l’île de Grand Canarie s’apprêtait à conquérir le monde avec l’Espagne.
Un sacre qui a bien failli compromettre son aventure anglaise. "Il m'a fallu quelques mois pour m'adapter, car entre la Coupe du monde et les fêtes, je n'avais pas le temps de m'entraîner. Je les regardais jouer et je me disais : « Soit je me remets en forme, soit c'est fini. » J'ai parlé au manager, je lui ai dit que je n'étais pas prêt, et petit à petit, il m'a réintégré", a raconté l’élégant gaucher, un temps pisté par le FC Barcelone.
Un intérêt flatteur même s’il ne regrette pas son choix d’avoir privilégié l’Angleterre à son départ de Valence. "Qui n'en rêverait pas (de rejoindre le FC Barcelone, ndlr)… mais la meilleure décision que j'aie prise dans ma carrière, c'est d'aller à City. J'y ai passé dix années exceptionnelles. On m'a traité comme un roi, on a tout gagné, l'équipe progressait sans cesse, et puis il y a l'Angleterre, c'est différent. Je ne sais pas quoi, mais le football y est différent. C'est presque une religion", a-t-il expliqué.
"Son seul défaut, c'est son côté très pointilleux"
Au pays où le football ne se vit que par son intensité, David Silva a rapidement séduit, compensant un physique banal par une technique suave et allègrement supérieure à la moyenne. Le profil parfait pour développer le jeu prôné par Pep Guardiola. Arrivé en 2016, le Catalan a révolutionné l’expression collective mancunienne et n’a pas hésité à s’appuyer sur le Canarien qu’il aurait déjà apprécié avoir sous ses ordres du temps où il dirigeait le FC Barcelone. "Je jouais déjà beaucoup sur l'aile, même si j'avais une préférence pour le centre, et il m'a placé au milieu. Ce poste me convenait parfaitement. Ces années-là ont été exceptionnelles", s’est-il souvenu. Des années plus tard, il garde une très haute estime pour son ancien manager. "Travailler avec lui, c'était une autre dimension, car il connaissait déjà toutes les tactiques de l'équipe adverse, il avait tout préparé, et pendant le match, tout se déroulait comme par magie. C'était un autre niveau. Son seul défaut, c'est son côté très pointilleux ; il ne laisse pas beaucoup de liberté. Mais pour le reste, c'est un génie", a-t-il décrit.
Si Pep Guardiola l’a marqué à vie, David Silva a aussi été impressionné par un joueur en particulier chez les Cityzens. "J'ai toujours dit que Carlos Tevez… surtout dans les matchs décisifs, il réclamait tous les ballons, il se battait avec la défense. Il m'impressionnait. Puis on le voyait à l'entraînement et il ne se donnait pas à fond, mais quand il le voulait, c'était une bête", a rapporté l’Espagnol à propos du teigneux attaquant argentin.
Un joueur qu’il aurait pu ne jamais côtoyer s’il avait rejoint le Real Madrid à son arrivée en Espagne continentale. "Je suis arrivé au Real Madrid, j'ai fait une semaine d'essai, et ils m'ont dit qu'ils me rappelleraient la semaine suivante, ou quelque chose comme ça. Je crois que c'est fréquent, surtout quand on est très jeune. J'ai récemment vu que quelque chose de similaire était arrivé à Julián Álvarez. Ce sont des choses qu'on ne réalise pas facilement quand on est si jeune", a-t-il raconté. C’était en 1998, David Silva n’avait encore que 12 ans et le club merengue d’autres priorités peut-être que de façonner ce jeune Canarien, finalement récupéré par Valence deux ans plus tard, point de départ d’une carrière fabuleuse pour un joueur au talent rare.








