Coupe de France : Dunkerque, 96 ans plus tard
Bien que mené 0-2, le club nordiste a réussi à renverser Brest à Francis-Le-Blé (3-2) et à se qualifier pour sa première demi-finale de Coupe de France depuis 1929.
A une demi-heure de la fin du match, seul un fou aurait pu parier sur une telle issue et une qualification de Dunkerque. Bendjaloud Youssouf vient de marquer contre son camp, permettant à Brest de mener 2-0. A domicile, le barragiste de la Ligue des champions tenait fermement la barre de son quart de finale de Coupe de France. Sauf que Luis Castro et son groupe sont un peu dingues et n’ont pas baissé les bras. "J’ai dit aux joueurs qu’ils étaient capables de changer le cours de ce match. Si on marquait vite, on pouvait revenir", lâchait après coup l’entraîneur nordiste.
Une foi justifiée par la connaissance de ses hommes et de leurs ressources dans une saison qui prend une tournure historique. Aussi, il ne fallut attendre que la 66e minute pour voir Vincent Sasso raviver l’espoir avant qu’Opa Sanganté ne se mue en héros avec un doublé dans les 10 dernières minutes. Dunkerque venait de couler des Pirates dépités par le scénario. "C’est la plus grande désillusion depuis que je suis ici. On sait qu’on a raté une grande opportunité", se lamentait presque Éric Roy. En effet, après avoir obtenu le meilleur classement de son histoire la saison dernière (3e) et vécu sa première campagne européenne, le club breton avait l’occasion d’atteindre sa première demi-finale en Coupe de France mais comme en 1983 et en 2015, il est resté en rade laissant les honneurs à plus valeureux.
Un œil sur la Ligue 1
Pour Dunkerque, rallier le dernier carré de la compétition n’est pas une nouveauté mais ils sont peu certainement à pouvoir dire qu’ils avaient vécu le précédent. La dernière fois que le club nordiste avait été à pareille fête, c’était en 1929, il y a donc 96 ans. Une récompense formidable pour cette équipe devenue la 5e de l’histoire à éliminer trois formations de Ligue 1 (Auxerre, Lille et Brest) alors qu’elle évolue dans une division inférieure. Avant elle, Nîmes (National, 2005), Guingamp (L2, 2009), Chambéry (CFA 2, 2011) et Sochaux (L2, 2016) avaient fait de même, les Gardois ayant poussé le vice en accrochant quatre représentants de l’élite à leur tableau de chasse avant de s’arrêter en demi-finales.
S’ils ne savent pas encore qui ils devront affronter entre le Paris Saint-Germain, Reims ou Cannes, les Dunkerquois ne s’interdiront sûrement pas de rêver à une première finale en Coupe de France (en 1929, ils avaient perdu 1-2 contre Sète), eux qui sont également en course pour une inédite montée en Ligue 1 (3e à 1 point du Paris FC). "Ce soir, ils n’ont pas renoncé. Ils croient dans ce qu’on met en place", savourait Luis Castro. De quoi vivre un printemps mémorable pour une équipe un peu folle qui ne lâche rien.