Premier League : L’objectif à long terme de Manchester United
Malgré l’élimination prématurée en huitièmes de finale de la Coupe d’Angleterre contre Fulham (1-1, 3-4 t.a.b.), Ruben Amorim a fixé un cap clair à son équipe.
En voyant plonger Bernd Leno du bon côté, Joshua Zirkzee avait compris que sa frappe, trop timide et assurée, décroisée du pied droit n’allait pas faire mouche. L’attaquant néerlandais enfouissait alors son visage dans son maillot avant de s’accroupir et de fixer la pelouse avec dépit quand dans son dos toute l’équipe de Fulham se ruait sur le portier allemand, déjà auteur d’un arrêt quelques instants plus tôt sur la tentative de Victor Lindelöf. Dans un Old Trafford interdit, Manchester United venait d’abandonner son titre, éliminé dès les huitièmes de finale de la Coupe d’Angleterre (1-1, 3-4 t.a.b.).
Une élimination difficile à digérer accompagnée de son cortège de critiques. Rien d’inhabituel pour Ruben Amorim qui doit composer depuis novembre avec un environnement acerbe. Pour autant, le manager portugais ne dévie pas de son cap. Encore traité de naïf par Wayne Rooney qui estimait irréaliste l’objectif fixé de gagner le titre de champion d’Angleterre, l’ancien du Sporting a renvoyé dans ses 22 la légende mancunienne. "La naïveté consiste à penser que nous y parviendrons cette saison ou que nous serons le meilleur candidat la saison prochaine. Je sais qu'en ce moment, tout le monde sait tout. Je le sais et c'est très facile - j'étais journaliste à la fin de ma carrière. Je sais que c'est très facile", a sèchement répondu Ruben Amorim avant d’en rajouter une couche. "Notre objectif, en tant que club est de gagner la Premier League comme nous l'avons fait dans le passé avec toutes les grandes gloires et légendes de ce club et nous voudrons faire mieux mais nous sommes dans un moment difficile. Et je ne suis pas naïf, c'est pourquoi je suis ici, à 40 ans, en train d'entraîner Manchester United."
La Ligue Europa pour bouée
Ce faisant, le technicien portugais a fait preuve d’une grosse force de caractère pour rappeler que même si les résultats actuels ne sont pas à la hauteur de l’histoire de Manchester United, les succès du futur ont besoin de se construire. En arrivant en novembre dernier, Ruben Amorim a ainsi hérité d’un effectif qu’il n’avait pas façonné ou choisi et souvent répété qu’il ne ferait pas immédiatement de miracle. Une situation comprise par sa direction qui ne lui tiendra visiblement pas rigueur de l’accident qui se dessine semaine après semaine.
Pas en danger en Premier League malgré sa 14e place puisqu’il possède 16 points d’avance sur la zone rouge, le club mancunien va tâcher d’accrocher si possible la première moitié du tableau tout en cultivant l’espoir improbable mais encore présent d’accéder à la Ligue des champions par le biais de la Ligue Europa. Invaincus dans la compétition, les Red Devils sont opposés à la Real Sociedad en huitièmes de finale avec une manche aller programmée ce jeudi au Pays basque. Une occasion de prouver que tout ne sera pas à jeter et d’entretenir un semblant d’intérêt jusqu’à juin.