Comme plusieurs de ses coéquipiers, Marc-André ter Stegen avait anticipé la reprise, fixée au 14 juillet, et s’était pointé à la Ciutat Esportiva Joan Gamper en fin de semaine dernière. Une preuve manifeste de son engagement envers le club, malgré une situation sportive qui s’est passablement dégradée à titre personnel ces dernières semaines.

Pour autant, toute la bonne volonté du monde ne peut changer ce qui est acté. Aussi, depuis le début de la semaine, le gardien allemand n’a pris part à aucune des quatre séances dirigées par Hansi Flick. Ce mercredi 16 juillet, c’est une fois encore en salle qu’il a réalisé une série d’exercices, accompagné par le jeune ailier promu de la réserve Dani Rodríguez, victime d’une luxation de l’épaule, mais aussi Marc Bernal et Gerard Martín, tous deux ménagés pour éviter des contacts trop appuyés alors qu’ils se remettent respectivement d’une sérieuse blessure au genou et d’une fracture de la main.

Le conseil de Matthäus

Si la condition des blessés ou convalescents ne suscite guère de débat, celle de Marc-André ter Stegen est allègrement commentée. Officiellement, ce dernier souffre de problèmes au dos. Officieusement, il serait marginalisé. Il y a quelques jours, il a eu une conversation avec son manager qui lui a confirmé qu’il ne serait plus le gardien titulaire du FC Barcelone la saison prochaine, un rôle qu’occupera la nouvelle recrue Joan Garcia. Pire, il lui a annoncé qu’il serait troisième dans la hiérarchie derrière Wojciech Szczęsny. De fait, l’ancien sélectionneur allemand lui a clairement fait comprendre qu’il jouerait peu, voire pas du tout, s’il restait en Catalogne. "Ce sont des décisions qu’il faut accepter. Il n’y a aucune raison de se plaindre. Ce n’est pas un incident isolé ; cela fait partie du football. Ce n’est pas Hansi Flick, c’est Barcelone. Et rien n’est plus grand que le club", a déclaré Lothar Matthäus à Bild.

Loin de jeter la pierre à son compatriote, le champion du monde 1990 estime néanmoins que, pour son bien, Marc-André ter Stegen devrait se résoudre à quitter Barcelone. "Je comprends Ter Stegen. Il a bien joué, il a été capitaine et il a sa vie privée à Barcelone. Mais il doit accepter que le club ait d’autres idées, d’autres projets", a-t-il poursuivi. Une décision difficile à prendre, mais nécessaire pour ne pas compromettre son rêve de disputer, comme titulaire, la Coupe du monde 2026. "Ter Stegen ne jouera plus pour Barcelone. Il doit être régulier pour réaliser son rêve de participer à la Coupe du monde. S’il veut participer à la Coupe du monde, il doit partir", insiste le Ballon d’Or 1990 dans le quotidien allemand.

À présent avisé des plans blaugranas, Marc-André ter Stegen doit prendre une décision : soit accepter la concurrence, au risque de ne plus jouer et de perdre la confiance de Julian Nagelsmann, qui a fait de lui son gardien n°1 depuis la retraite internationale de Manuel Neuer ; soit consentir à un départ. S’il n’est plus désiré en Catalogne, où il a débarqué en 2014, le gardien de 33 ans ne manque pas de prétendants. Le plus insistant se nomme Galatasaray, prêt à de gros efforts pour le convaincre de rallier Istanbul afin de remplacer Fernando Muslera, rentré en Argentine. Reste au principal intéressé à intégrer sa nouvelle réalité, sous peine de voir ses rêves s’évanouir.