Ligue Europa : Ruben Amorim va faire souffrir ses joueurs
Fraîchement arrivé lors de la dernière trêve internationale, le technicien portugais entend appliquer ses méthodes pour remettre à niveau l’effectif de Manchester United et l’aider à exploiter son plein potentiel, notamment offensif.
Ruben Amorim n’a rien d’un magicien et il n’a pas débarqué à Manchester avec une baguette et l’illusion qu’il pourrait tout changer en un claquement de doigt. Non, le Portugais est un entraîneur pragmatique et passionné avec une idée bien précise de ce qu’il veut voir sur le terrain, ainsi que la manière pour y parvenir.
Prudent et conscient des réalités, il a demandé du temps pour mettre en place son projet sportif comme il a pu le faire au Sporting à partir de 2020. Un temps nécessaire autant pour faire entendre son message que pour permettre aux joueurs de digérer ce que lui et son staff leur prépare car il ne s’agira pas d’une partie de plaisir à l’écouter. "Je sais qu'avec beaucoup de matches sans avoir le temps de s'entraîner, ce sera difficile, pour moi, mais ce sera encore plus difficile pour eux parce qu'ils seront sur le terrain et qu'ils souffriront un peu", a-t-il expliqué en conférence de presse à la veille d’affronter les Norvégiens de Bodø/Glimt.
Un programme délicat car à réaliser en cours de saison mais que Ruben Amorim sait réaliste au regard de la qualité de son effectif par rapport à celui à sa disposition quand il était à Lisbonne. "Nous sommes à un niveau différent, c'est un championnat différent, donc c'est plus difficile qu'au Portugal, mais j'ai aussi des joueurs plus expérimentés, ils jouent tous en équipe nationale. Ils ont juste besoin de gagner en confiance", a-t-il assuré, promettant de les aider de son mieux.
L’attaque au cœur des préoccupations
L’un de ses premiers chantiers a été de se focaliser sur l’attaque des Red Devils. Un secteur qu’il estime en sous régime. En Premier League, le club n’a marqué qu’à 13 reprises en 12 matchs et en Ligue Europa, ce chiffre atteint 7 buts en 4 rencontres. "Bien sûr, c'est un problème, mais je pense que nous devons nous améliorer en tant qu'équipe. Nous avons des joueurs de qualité qui peuvent marquer beaucoup de buts. En deuxième mi-temps [contre Ipswich], nous avons contrôlé la possession du ballon mais nous n'avons pas été dangereux", a-t-il constaté.
Avec Bruno Fernandes, Rasmus Hojlund ou encore Alejandro Garnacho, voire Antony, Ruben Amorim a des joueurs intéressants mais c’est sur Marcus Rashford qu’il compte s’appuyer, à condition que ce dernier le veuille et accepte de quitter l’axe. "Je vais essayer de lui dire que cette position n'est pas la meilleure pour lui, surtout dans un match comme celui-là. Il s'est battu avec deux géants [dans la défense d'Ipswich] et nous allons essayer de trouver la bonne solution pour lui. Il faut d'abord que ça vienne de Marcus et ensuite il y aura l'aide de tout le staff et des fans parce que c'est un enfant de Manchester United." Cette saison, l’international anglais n’a marqué que 5 buts et délivré 3 passes décisives. Insuffisant pour son nouvel entraîneur qui espère ressusciter la version 2022-2023 du joueur quand celui-ci avait signé une saison à 30 buts, dont 10 en 10 matchs en plein cœur de l’hiver. Contre Bodø/Glimt, il aura l’occasion de se montrer à son avantage et de donner des raisons d’y croire au Portugais, qui attend une belle performance d’ensemble de son équipe face au leader du championnat norvégien dans "un match très intense."