Hier soir, Manchester United est passé tout près de prendre une option en vue d’une qualification en demi-finale de la Ligue Europa. Il n’a en effet manqué que quelques secondes pour obtenir la victoire au Groupama Stadium contre l’Olympique Lyonnais, mais au bout du temps additionnel, Rayan Cherki a scellé un match nul qui obligera les deux clubs à se départager dans une semaine à Old Trafford (2-2).

Si les Red Devils ont prolongé leur invincibilité dans la compétition, le spectacle proposé à Lyon n’aura certainement pas suffi à réenchanter les supporters, tiraillés entre la joie d’une campagne européenne, pour le moment intéressante, et un quotidien en Premier League désastreux. Si certains tenteront de positiver et de croire en l’avenir avec Rúben Amorim, d’autres ont abandonné, à l’image d’Éric Cantona. "Si j'étais un fan et que je devais choisir une équipe, je ne choisirais pas United", s’est emporté le Français.

Il déteste tout de ce "nouveau" Manchester

Une sortie retentissante car ne venant pas d’un inconnu. Les amoureux de Manchester United n’ont pas, et ne pourront jamais, oublier Éric Cantona. Son col relevé, sa posture altière digne d’un monarque des terrains, ses buts venus d’ailleurs et ses coups de sang. Le Français est un personnage qui a durablement marqué la légende du club mancunien. Un club qu’il ne reconnaît néanmoins plus depuis la prise en main du domaine sportif par Jim Ratcliffe en décembre 2023.

"Depuis qu'il est arrivé, lui et tout son conseil d'administration ont essayé de démolir toutes les structures. Ils ne respectent personne, pas même Sir Alex Ferguson, dont on ne veut plus en tant qu'ambassadeur. Il est tout aussi important de respecter ces travailleurs que n'importe quel autre membre du club", charge-t-il, en référence à la mise à l’écart de l’ancien manager écossais, aujourd’hui âgé de 83 ans, afin d’économiser ses émoluments jugés trop conséquents mais aussi à la vague de licenciements qui a coûté leur emploi à plusieurs centaines de personnes, sans oublier la fermeture symbolique de la cantine du personnel.

Voyant son ancien club se déliter, l’ancien international français en a rajouté une couche à l’encontre d’une direction qu’il honnit. "Ils ressemblent plus à des économistes, et je déteste ce genre de choses et toutes leurs décisions", a-t-il lâché, évoquant notamment la construction d'une nouvelle enceinte pour remplacer Old Trafford. "Pouvez-vous imaginer Liverpool jouant ailleurs qu'à Anfield ? C'est impossible", a-t-il osé en comparaison.

Une amertume affichée, lui qui avait pourtant tendu la main à Jim Ratcliffe. "Je tournerai des films, mais je peux les mettre de côté et les aider à reconstruire quelque chose. Mais ils s'en fichent et je m'en fiche. Cela me rend triste de voir United comme ça", a commenté celui qui s’est reconverti en acteur et réalisateur.

Dépité par la direction prise par Manchester United, Éric Cantona s’est donc désolidarisé des Red Devils, leur préférant une autre entité mancunienne : le FC United of Manchester. Pensionnaire de la Northern Premier Division (le septième échelon du football anglais, ndlr), ce dernier a annoncé cette semaine que le natif de Marseille était devenu l’un de ses co-propriétaires. Une évidence, puisque le club semi-professionnel est une entité dissidente, créée en 2005 par des supporters de Manchester United en opposition au rachat du club par la famille Glazer.