On attendait une Juve brillante après l'arrivée en grande pompe de Thiago Motta cet été pour remplacer un Massimiliano Allegri présenté comme sur le déclin. Avec un nouveau style de jeu plus athlétique, plus offensif, les Turinois de Motta promettaient de présenter une formation compétitive et ont affiché leur ambitions d'entrée en corrigeant Côme et l'Hellas Verone 3-0 lors des deux premières journées.

Quatre mois plus tard à l'aube de tirer le bilan de la première moitié de la saison, le constat est bien plus mitigé. La Juventus Turin a tenu dans le top 3 jusqu'à la neuvième journée avant de basculer à la sixième place, la faute à des nuls trop récurrents (10 en 17 matchs!) dont une récente série de quatre matchs où les coéquipiers d'Andrea Cambiaso n'ont pris qu'un point, jusqu'à la victoire à Monza bon dernier de Serie A le week-end passé (1-2). A ce rythme là, la Juve n'a toujours pas perdu un match, mais la Juve n'avance plus ! Mais surtout, la greffe de Thiago Motta tarde à prendre.

Silence, ça pousse

Réussir ce qu'il a mis en place à Bologne en deux ans dans un club d'une telle envergure est un tout autre défi. Quand elle n'est pas dominée, la formation de l'ancien parisien se montre parfois trop passive lorsqu'elle a le ballon, enchaînant les phases de possession sans relief.

Les raisons pour expliquer ce retard à l'allumage sont nombreuses. Si la défense est plutôt solide, les nouveaux joueurs « créateurs » doivent aussi apprendre à se connaître et le manque de vécu collectif est souvent venu jouer sur des matchs qui n'ont finalement pas basculé du bon côté. L'entre-jeu est aussi très jeune puisque Manuel Locatelli et Teun Koopmeiners font office de vétérans à l'âge de 26 ans aux côtés des jeunes Kephren Thuram et Nicolo Fagioli, 23 ans chacun.

Un cran au dessus aussi, l'ensemble est peut-être encore un peu frêle en terme d'expérience, que ce soit pour les jeunes Francisco Conçeiçao (22 ans), Timothy Weah (24 ans) et autres Samuel Mbangula (20 ans) pour accompagner la pépite du club Kenan Yildiz, qui n'a encore que 19 ans ! Le talent est bel et bien là, mais pour le jeune prodige turc aussi, le passage au cap de star ne se fait pas en un claquement de doigts, dans la régularité notamment.

Quel destin pour Dusan Vlahovic ?

Au sommet de la pyramide, on retrouve un Dusan Vlahovic qui n'est pas non plus exempt de tout reproche. Moins tranchant devant le but, il ne bénéficie pas non plus des phases de possessions stériles quand il ne finit pas à devoir aller au charbon seul face à deux défenseurs. Et sur le banc, il n'y a pas vraiment grand monde pour le challenger, même si l'ancien marseillais Arkadiusz Milik pourrait revenir courant janvier.

Ce match aux airs de choc dans l'optique du top 4 face à son ancien club de la Fiorentina est aussi l'occasion de dresser son bilan depuis son départ de la Viola, il y a deux ans et demi. L'attaquant serbe d'1,90m, au profil plutôt complet et bon finisseur reste l'un des buteurs les plus prisés du Vieux continent alors qu'il fêtera à peine ses 25 ans dans un mois.

Toujours est-il qu'après deux ans et demi dans un top club européen, Dusan Vlahovic peine encore à franchir un cap de plus lui aussi pour devenir un grand buteur, entre blessures et traversées du désert. Son meilleur total sur une saison remonte déjà à 2021-2022 avec 25 buts en 31 matchs. Il n'a plus dépassé les 20 buts par saison depuis.

Un buteur en quête de confiance

Buteur face à Manchester City en Ligue des Champions il y a deux semaines et en Coupe d'Italie contre Cagliari il y a dix jours, le numéro 9 de la Vieille Dame souffre davantage en Série A, lui qui n'a marqué qu'un but lors de ses six derniers matchs de championnat, sur penalty face à Venezia. Pour retrouver la trace d'un but dans le jeu, il faut remonter au 4-4 d'il y a deux mois face à l'Inter.

Autant dire que la réception de son ancien club de cœur représente une belle opportunité pour lui de se refaire et de bien finir l'année 2024. Marquer et être décisif face à la Viola serait le meilleur moyen pour lui d'aider une Juventus qui en a grandement besoin. En trois confrontations face à la Fiorentina depuis son départ, le Serbe n'a encore jamais trouvé le chemin des filets. C'est ce soir ou jamais !