Du lourd pour Brest. Pour sa première participation à la Ligue des champions, le petit poucet brestois s’attendait à être servi lors du tirage au sort. Les Bretons n’ont pas été épargnés. Il y aura des matches de prestiges au stade Roudourou, l’enceinte choisie par le troisième du dernier championnat de France pour disputer ses matches européens (Francis-Le Blé n’étant pas homologué). 

Le Real Madrid, lauréat sortant de la compétition, viendra  en Bretagne pour affronter l’équipe d’Eric Roy. En termes d’affiche de rêve, le Stade Brestois ne pouvait espérer mieux. A domicile, dans cette nouvelle version de la Champion’s League où chaque club a huit adversaires à affronter, les Pirates devront aussi défier le Bayer Leverkusen, champion d’Allemagne en titre et équipe presque invincible la saison dernière. Le PSV Eindhoven et les Autrichiens de Sturm Graz viendront aussi à Guingamp pour se confronter au novice français.

“J'avais un souhait caché de pouvoir rencontrer le Real Madrid”

A l’extérieur, Brest n’est pas non plus en reste. Les Finistériens vont devoir jouer face à l’autre géant du football espagnol : le FC Barcelone. En plus de ce déplacement compliqué en Catalogne, il y aura trois autres matchs loin de la Bretagne avec une rencontre face au Shakhtar Donetsk et des visites au Sparta Prague et au RB Salzbourg. Bref, du costaud pour Ludovic Ajorque et ses partenaires. Mais que peut espérer le Stade Brestois de cette campagne. Déjà, de prendre du plaisir avant tout. Les Bretons n’ont pas volé leur qualification en Ligue des champions après un exercice 2023-2024 historique où ils n’ont pas lâché alors que beaucoup d’observateurs les voyaient craquer à un moment ou à un autre de la saison. 

“J'avais un souhait caché de pouvoir rencontrer le Real Madrid, mais je ne savais pas où. Ce sera à la pointe de Bretagne, donc c'est une très bonne nouvelle. On voulait les recevoir. (...) Dans une compétition comme celle-là, tout est beau. On est dans le très haut niveau, tout est magnifique, tout est extraordinaire. Il n'y a pas lieu que ça se passe mal. (...) Barcelone, le Real Madrid, le Bayer Leverkusen, le PSV Eindhoven, ce sont des grands noms. Ça fera le plus grand plaisir de nos supporters, de nos partenaires, du public, de tous ceux qui encouragent le Stade Brestois. Ça donne du rayonnement à la ville de Brest. On est très heureux du tirage”, a lancé le président brestois Denis Le Saint après le tirage.

Prendre du plaisir avant tout

Cette compétition va bien au-delà du sport ou de l’enjeu sportif pour ce petit poucet du foot tricolore. Faire connaître le club et la ville dans l’Europe et le monde entier est déjà une réussite. Mais si l’on reste terre à terre. Les hommes d’Eric Roy doivent empocher des points pour espérer terminer dans les 24 meilleures équipes du tableau. Les 8 premières seront directement qualifiées pour les huitièmes de finale. Les 16 formations suivantes, de la 9e à la 24e place, disputeront des barrages (ou 16e de finale) pour tenter de les rejoindre. Le but sera donc pour Brest de faire durer le plaisir le plus longtemps possible. D’un point de sportif tout d’abord, mais aussi pour l’aspect financier, qui va grandement aider le club pour les années à venir. 

Face au PSV mais surtout à Sturm Graz, le Stade Brestois peut espérer empocher quelques points, tout comme sur la pelouse du Sparta Prague. Affronter le Shakhtar à Gelsenkirchen, antre de Schalke 04 à l’accoutumé, est aussi une opportunité de réaliser un exploit. Les Ti'Zefs joueront sans complexes face au Real et au Barça et peuvent, pourquoi pas, accrocher l’un des deux mastodontes européens avec l’abnégation qu’ils ont montré la saison dernière. Cette Ligue des champions sera surtout une bouffée d’air frais pour les supporters bretons qui risquent de vivre une année plus difficile avec un effectif qui devrait souffrir de l’enchaînement des rencontres de haut niveau.