Formule 1 : le grand carnet de notes de la saison 2024
La saison 2024 de Formule 1 s'est achevée dimanche à Abu Dhabi, le rideau sur une saison passionnante et riche en spectacle.
Le clap de fin de la saison de Formule 1 a eu lieu dimanche sur le tracé d'Abu Dhabi, portant à quatre le nombre de titres pilotes consécutifs de Max Verstappen, quand McLaren a dominé au finish le classement constructeurs. L'épilogue de 24 Grands Prix à rebondissements, où le scénario de l'année aura finalement été tout sauf cousu de fil blanc jusqu'à la dernière course de la saison. Qui dit ultime rendez-vous dit conseil de fin d'année : qui aura la meilleure note, qui sera le cancre ?
McLaren
Lando Norris (2e avec 374 points) : 16,5/20
Dauphin de Max Verstappen, Lando Norris est passé du stade de potentiel champion à vrai candidat au titre cette saison. On l'oublierait presque, puisqu'il était encore en mesure de jouer la couronne jusqu'à trois courses de la fin, mais il n'avait encore jamais triomphé en F1 avant 2024, qu'il termine avec quatre bouquets. Sa maitrise totale à Abu Dhabi dont McLaren avait besoin pour s'assurer le titre constructeurs souligne un peu plus sa très belle saison.
Oscar Piastri (4e avec 292 points) : 15/20
Si McLaren décroche le sacre constructeurs, c'est aussi parce que l'écurie britannique a pu compter sur un "deuxième pilote" aussi costaud que Piastri. Le jeune Australien a passé des caps dans la constance et s'est même permis d'affirmer un peu plus sa personnalité au sein des "Papayes". Grand bien lui en a pris, avec deux premières victoires en carrière. Sa fin de saison laisse toutefois un peu plus à désirer (un seul Top 4 dans les cinq derniers Grands Prix).
Ferrari
Charles Leclerc (3e avec 356 points) : 16/20
Non, Lando Norris ne termine pas deuxième au classement du meilleur résultat moyen cette saison. Cet honneur revient à Leclerc, maître de constance : Top 5 ou en-dehors du Top 10, rien d'autre. Le Monégasque a limité les erreurs et s'est octroyé deux des plus belles victoires de la saison, à domicile dans les rues de Monte-Carlo, et à Monza devant les supporters de Ferrari. Un exercice de patron auquel il n'a manqué que d'avoir la meilleure voiture chaque week-end.
Carlos Sainz (5e avec 290 points) : 14,5/20
2024 avait tout du piège pour Sainz, déjà assuré de quitter Ferrari en fin de saison avant même le premier Grand Prix, et encore parfois enfermé dans ce costume de pilote 1 bis auquel il s'accroche. Difficile de lui en vouloir cependant, puisqu'il termine avec la meilleure saison comptable de sa carrière. Son été sans podium ternit un petit peu un bilan par ailleurs solide, récompensé de deux victoires.
Red Bull
Max Verstappen (1er avec 437 points) : 17/20
Sept pole positions pour débuter la saison, sept victoires lors des dix premières courses, puis une deuxième partie de saison à contrôler alors qu'il savait ne plus disposer d'une fusée entre ses mains. Drôle de saison vécue par Max Verstappen, champion pas moins méritant. Le Néerlandais n'a pas eu la tâche si facile, d'autant que l'agitation a été permanente en coulisses chez Red Bull. Attention toutefois à ne pas faire ressurgir les démons d'un pilote caractériel et colérique comme en fin de saison.
Sergio Pérez (8e avec 152 points) : 5/20
"Checo" avait pourtant bien débuté 2024 avec quatre podiums lors des cinq premières courses. La suite fut un calvaire pour le Mexicain. Incapable de tirer la performance d'une voiture qui restait parmi les meilleures du plateau, il s'est enfoncé dans un puits sans fond de doutes. Ses six éliminations en première partie de qualifications (plus que Tsunoda, Hülkenberg, ou Stroll) et ses boulettes à répétition sont indignes d'un pilote de top team. L'un des coéquipiers de champion du monde les plus médiocres de l'histoire, tout simplement.
Mercedes
George Russell (6e avec 245 points) : 14/20
Après un exercice 2023 pénible, George Russell a très bien rebondi. Il s'est offert son septuple champion du monde de coéquipier, Lewis Hamilton, quasi systématiquement en qualifications, et l'a fréquemment dominé en piste. Il aurait pu terminer son année avec trois victoires, sans sa disqualification en Belgique, autant que Charles Leclerc… Et aurait quand même terminé près de 90 points derrière au classement, faute de nombreux coups d'éclat de sa Mercedes.
Lewis Hamilton (7e avec 223 points) : 12/20
Terminer le championnat pilotes hors du Top 6, ce n'était tout simplement jamais arrivé à Lewis Hamilton. Sa dernière saison chez Mercedes aura été celle des frustrations. Le Britannique a semblé ne jamais faire qu'un avec sa monture, exception faite du début de saison européenne. Sa victoire face à ses supporters à Silverstone donne du baume au cœur au futur pilote Ferrari, qui a au moins assuré sa sortie avec un dernier Grand Prix magnifique à Abu Dhabi.
Aston Martin
Fernando Alonso (9e avec 70 points) : 13/20
Partie pour être la cinquième force sans discussion, Aston Martin n'a eu de cesse de reculer en termes de performances. Mais Fernando Alonso a eu le mérite de s'accrocher jusqu'au bout. Finir dans les points lors des deux dernières courses avec sa monoplace est un petit exploit, rendu trop anonyme par six mois sans gloire.
Lance Stroll (13e avec 24 points) : 6/20
Il a subi comme Alonso l'incapacité d'Aston Martin à suivre le rythme des évolutions de la concurrence. Mais contrairement à l'Espagnol, Stroll n'a montré aucune fulgurance jusqu'à virer au ridicule à São Paulo. Le Canadien semble toujours désinvolte, voire désintéressé par les événements. Il termine la saison par onze courses de rang sans point.
Alpine
Pierre Gasly (10e avec 42 points) : 14,5/20
Il y a eu le Pierre Gasly assez quelconque, au volant d'une voiture mal née pendant les trois quarts de la saison et au sein d'une écurie en remous constants. Et puis il y a eu la fin de saison éblouissante, et un Gasly auteur 31 de ses 42 points lors des quatre dernières courses dont ce podium aussi improbable que superbe au Brésil. Alpine lui doit la sixième place constructeurs en très grande partie. Il termine en plus sans le moindre centime de dégâts causés.
Esteban Ocon (14e avec 23 points) : 12/20
Sa fin d'aventure avec Alpine aura une saveur douce-amère. Esteban Ocon a commencé par largement écorner son crédit en se crashant dans son coéquipier à Monaco. Mais le Normand a aussi dominé majoritairement son voisin de stand en qualifications, même parfois quand Gasly avait le privilège des pièces neuves. Son départ avant même la dernière course manquait sérieusement de classe de la part de l'écurie.
Haas
Nico Hülkenberg (11e avec 41 points) : 14/20
Saison après saison, Nico Hülkenberg reste un des exemples de solidité du paddock. Malgré une Haas aux performances en montagnes russes, l'Allemand a su en tirer fréquemment le maximum avec deux sixièmes places et une belle fin d'exercice. Il reste une valeur sure pour une équipe de milieu de tableau en recherche d'expérience et de points.
Kevin Magnussen (15e avec 16 points) : 10/20
Sa dernière saison en Formule 1 ne restera pas comme la plus saignante. "K-Mag" a souffert de la comparaison avec Hülkenberg, tant sur un tour qu'en course. Le Danois s'est tout de même un peu repris lors des deux derniers mois, alors que sa monoplace avait bénéficié d'évolutions salvatrices.
Racing Bulls
Yuki Tsunoda (12e avec 30 points) : 12,5/20
Le Japonais n'a pas été aidé par une monoplace arrivée pleine de promesses avant de piquer du nez sans amélioration notable. Dommage car sa première partie de saison était de qualité, tant au volant que dans l'attitude, où il a su maîtriser ses nerfs pour s'imposer comme le leader de la petite sœur de Red Bull. Ce qui était bien moins flagrant avec le retour de Liam Lawson en cours de saison.
Daniel Ricciardo (17e avec 12 points) : 7/20, puis Liam Lawson (21e avec 4 points) : 11/20
La "last dance" de Daniel Ricciardo en F1 n'aura pas été couronnée de succès, loin s'en faut. L'Australien n'a jamais su retrouver de sa superbe, et sans même aller chercher des exploits, il n'a pas non plus su dominer Yuki Tsunoda. Son remplaçant Liam Lawson, qui avait fait forte impression en 2023 a montré de belles choses en devançant notamment le Nippon dès sa première course.
Williams
Alex Albon (16e avec 12 points) : 10,5/20
On pensait Alex Albon capable d'exploits tous les ans, même dans le baquet d'une Williams très moyenne. Ce fut moins vrai cette saison, d'autant que le Thailandais n'est pas exempt de tout reproche sur certains de ses abandons. Albon peut faire mieux et le devra, avec Carlos Sainz comme futur coéquipier.
Logan Sargeant (23e avec 0 point) : 3/20, puis Franco Colapinto (19e avec 5 points) : 11/20
Jamais convaincant, Logan Sargeant aura fini par payer des résultats sans saveur et une quantité astronomique d'accidents coûteux. Son suppléant à la surprise générale, Franco Colapinto a aussitôt insufflé un autre espoir à Williams avec des points dès sa deuxième course. Ses promesses ont toutefois laissé place à la même proportion à broyer du carbone que son prédécesseur, ce qui lui coûtera peut-être une place sur la grille à la reprise.
Kick Sauber
Zhou Guanyu (20e avec 4 points) : 7/20
Qualifié tout au fond (du fond) de la grille toute la saison ou presque, Zhou a réussi ce qui ressemble à un vrai tour de force avec une Sauber aussi moribonde : accrocher la huitième place au Qatar, après s'être montré opportuniste suite au chaos causé par le rétroviseur de son coéquipier Bottas en pleine piste. Son apport financier et le marché chinois devrait encore lui obtenir une place en coulisses à court terme.
Valtteri Bottas (22e avec 0 point) : 6/20
Un calendrier nu, des coupes mulet et un strike comme dernière action en Formule 1 : voilà le bilan bien maigre des derniers tours de roue du Finlandais. L'ancien pilote Mercedes n'y était plus vraiment et l'a à peine caché en deuxième partie de saison, plombé il est vrai par une voiture loin du compte.