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McLaren, les Bleus, Verstappen... Les enseignements après 12 Grand Prix de Formule 1
La saison 2025 de Formule 1 est arrivée à sa moitié après le Grand Prix de Grande-Bretagne dimanche, l'occasion d'un premier bilan.
Douze Grands Prix disputés sur vingt-quatre, la saison 2025 de Formule 1 en est à l'entracte. La première moitié de cette année a été riche en combats, avec une hiérarchie aussi bouleversée que resserrée, et à tous les niveaux. Quadruple champion du monde en titre, Max Verstappen va très probablement laisser sa couronne. Une des nombreuses animations de cette première partie de 2025. Voici ce qu'il faut en retenir.
McLaren seul au monde, intense lutte entre Oscar Piastri et Lando Norris
Ces dernières années, la Formule 1 a connu plusieurs hégémonies. Celle de Mercedes à l'aube de la nouvelle réglementation des moteurs turbo hybride entre 2014 et 2020. Celle de Red Bull avec Sebastian Vettel quadruple champion entre 2010 et 2013, puis celle de Max Verstappen depuis 2021. On se souviendra peut-être dans quelques mois de celle des McLaren sur l'exercice 2025. Les monoplaces papayes trustent les sommets avec neuf victoires en douze courses (et celle en course sprint de Lando Norris à Miami) et une avance conséquente aux deux classements. Chez les pilotes, Oscar Piastri est en tête avec 234 points, récompensé pour sa régularité, lui qui n'a manqué le podium qu'à deux reprises cette saison. Derrière lui, Lando Norris n'est pas loin, à seulement huit longueurs.
Le Britannique, déjà dauphin de Max Verstappen l'an dernier, a commis quelques erreurs préjudiciables, que ce soit le samedi en qualifications et plus rarement le dimanche en course. Celle au Canada le 19 juin dernier, durant laquelle il était entré en collision avec son coéquipier en voulant le dépasser aurait pu pimenter la rivalité entre voisin de box. Lucide, Norris a reconnu son tort et fait profil bas. Mais entre le pilote de Bristol et celui de Melbourne, il n'en faudrait pas beaucoup plus pour envenimer les passes d'armes. Jusque là, les choses se font globalement en bonne intelligence, et McLaren en profite avec un gouffre au classement constructeurs : 460 points, plus du double de son plus proche poursuivant, Ferrari (222).
Ferrari loin du compte, Red Bull encore plus
C'est là le plus grand paradoxe de ce début de saison. McLaren caracole en tête… Et pourtant les écarts semblent souvent faibles. Lors des dix premiers Grands Prix, les écarts entre la pole position et le deuxième des qualifications n'atteignaient pas la seconde cumulée. Mais en course, c'est une autre histoire. Ils ne sont pour le moment que quatre pilotes à avoir triomphé en 2025 : Oscar Piastri et Lando Norris (McLaren), Max Verstappen (Red Bull) et George Russell (Mercedes). Ce dernier fait preuve d'une belle régularité et n'a commis aucune erreur pour porter les siens, alors que le rookie Kimi Antonelli traverse une passe compliquée.
Verstappen, lui, fait des miracles avec une Red Bull qu'il qualifie chaque week-end ou presque d'"inconduisible", mais qu'il a déjà emmené à deux victoires et quatre pole positions. Et les rumeurs d'un départ en fin de saison pour Mercecdes ont fleuri ces deux dernières semaines. A ses côtés, c'est le néant. Le remplacement prématuré de Liam Lawson par Yuki Tsunoda, autre transfuge de l'écurie "petite sœur" Racing Bulls, est un échec cuisant : sept points en dix courses et un sprint, aucun Top 10 lors de ses cinq dernières sorties. Contre 165 pour Verstappen, troisième larron provisoire du championnat pilotes. Ferrari dans tout ça ? Forte de grandes attentes avec le recrutement de Lewis Hamilton, l'écurie italienne déçoit globalement. La mouture 2025 semble même avoir régressé vis-à-vis de sa devancière. Charles Leclerc a péniblement arraché trois troisièmes places, alors que Lewis Hamilton attend encore son premier podium avec la Scuderia. La deuxième place au classement constructeurs est une bien maigre consolation.
Gasly seul rayon de soleil d'Alpine
Alpine avait sauvé sa saison 2024 sur la seule foi d'un double podium inespéré en fin de saison au Brésil. L'écran de fumée s'est dissipé et a rappelé le marasme dans lequel patauge l'écurie française depuis deux ans. La nouvelle stratégie sportive placée aux mains de Flavio Briatore est loin de porter ses fruits. Jack Doohan n'a duré que six Grands Prix avant d'être rétrogradé. Son suppléant Franco Colapinto, qui avait alterné entre bon et frustrant une demi-saison chez Williams en 2024, pourrait subir le même sort très prochainement. Ce n'est guère plus encourageant en coulisses, où le directeur d'équipe Oliver Oakes a démissionné début mai, avant que le grand patron de Renault Luca de Meo n'en fasse de même mi-juin, jetant le flou sur les ambitions du constructeur français sur son implication en F1.
Il n'y a que Pierre Gasly pour offrir un peu baume au coeur à l'écurie. Le pilote normand se démène, parvenant à atteindre le Top 10 en qualification à sept reprises douze Grands Prix. Un véritable exploit face aux limites de l'Alpine A525. Pas loin du Top 10 du classement pilotes, notamment grâce à sa superbe sixième place à Silverstone dimanche, Gasly cumule les 19 points de sa formation, dernière chez les constructeurs.
Les belles promesses d'Isack Hadjar
Qu'il est difficile d'être débutant au milieu de la meute. Kimi Antonelli (Mercedes) a semé quelques promesses, décrochant une première pole position lors de la course sprint de Miami, puis son premier podium au Canada. Mais cette troisième place est intervenue au milieu de cinq Grands Prix sans le moindre point. Isack Hadjar en est lui à trois courses sans entrer dans le Top 10. Mais le jeune Français de Racing Bulls a déjà fait fort. Sa grosse bévue pour son premier Grand Prix, un accident dès le tour de formation en Australie, a été vite oublié. Hadjar est déjà entré dans les points à cinq reprises, avec en point d'orgue une superbe sixième place à Monaco.
Sa maturité, sa vitesse et sa confiance ont même séduit Red Bull, toujours aux aguets quand un talent de sa pouponnière pointe le bout de son nez. Et les rumeurs d'une promotion pour suppléer un Yuki Tsunoda aux abois n'a pas tardé à bruisser. Le pilote de 20 ans l'assure, il ne se sent "pas prêt" pour devenir le coéquipier de Max Verstappen. "Après la pause estivale, nous réfléchirons" avait évoqué le patron de la filière jeunes de Red Bull, l'exigeant Helmut Marko. "Le promouvoir est évidemment une possibilité."
Williams en recul, le rebond de Sauber : combat à quatre pour être "le meilleur des autres"
En deuxième partie de tableau aussi, la concurrence s'est resserrée, et se rapproche du milieu de peloton. La lanterne rouge 2024, Sauber, avait terminé avec quatre petits points. Alpine, dernier provisoire, en compte déjà 19 après 12 courses cette saison ! Au-dessus, la bataille est très resserrée pour le titre honorifique de "meilleur des autres" derrière le quatuor encore intouchable McLaren - Ferrari - Mercedes - Red Bull. Williams tient provisoirement la cinquième place (59 points), aidé par le superbe début de saison d'Alex Albon. Parti tambour battant au volant de la voiture ayant le plus progressé de l'intersaison, le pilote thaïlandais stagne. Et son coéquipier Carlos Sainz, arrivé de Ferrari, tarde à se mettre dans le rythme.
A l'inverse, Nico Hülkenberg s'affirme comme l'un des pilotes les plus en forme du moment. Le vétéran allemand vient de signer un petit exploit en Grande-Bretagne, en décrochant le premier podium de sa carrière en 239 départs. Dans son sillage, Kick Sauber est un étonnant sixième du championnat (41 points). Racing Bulls et Aston Martin (36 points) ne sont pas loin derrière. Aston Martin semble sur la phase ascendante dernièrement - trois septièmes places consécutives -, et Fernando Alonso a lancé sa saison (16 points, tous lors de quatre dernières courses). Haas, 9e de la hiérarchie constructeurs à mi-saison (29 points), peut encore espérer remonter, après avoir terminé septième en 2024.