Les sept questions de la saison 2025 de Formule 1
La saison de Formule 1 débute à partir de vendredi avec le Grand Prix d'Australie, premier rendez-vous d'un exercice aussi riche en promesses qu'en interrogations.
Après un exercice 2024 record avec sept vainqueurs de Grands Prix différents, du jamais-vu, ce nouvel opus pourrait offrir un suspense rare en Formule 1. Alors que les deux titres se jouent fréquemment entre deux écuries leaders, voire sont vite pliés par un cavalier seul, un tiers de la grille peut légitimement espérer devenir champion du monde !
Chez les pilotes, la deuxième moitié de saison 2024 et la hiérarchie dense entre Charles Leclerc, Lando Norris, Max Verstappen et Oscar Piastri laisse entrevoir de superbes batailles dès la reprise. L'arrivée de Lewis Hamilton chez Ferrari, ou le talent de George Russell au sein d'une Mercedes en progrès au fil de la saison sont autant de motifs de rêver d'une lutte plus ouverte que jamais.
Et si le favori, c'était Ferrari ?
Chez les constructeurs, le tenant du titre McLaren a de sérieux atouts pour défendre sa couronne, entre une monoplace dominatrice une large partie de la saison dernière, et la continuité de son tandem Norris - Piastri au volant. Mais les regards seront indéniablement braqués vers Ferrari lors du premier week-end en Australie. La Scuderia accueillie le pilote co-recordman des titres pilotes, la légende Lewis Hamilton, qui a affiché sa motivation retrouvée tout l'hiver.
A ses côtés, Charles Leclerc rêve ouvertement de sa première couronne, lui qui a terminé avec le meilleur bilan du plateau entre la 13e et la 24e manche de la saison passée (206 points, 203 pour Lando Norris). Ce tandem a de quoi faire espérer aux tifosi un premier titre constructeurs depuis 2008, voire pilotes obtenu un an plus tôt par Kimi Räikkönen.
Quel impact le changement de réglementation de 2026 va-t-il avoir sur cette saison ?
Le paddock va vivre sa dernière saison avant ce qui est considéré comme une petite révolution technique à venir, de la motorisation à l'aérodynamisme des voitures. 2025 ne serait alors qu'une saison de transition ? C'est un peu plus compliqué que cela. Les écuries vont en tout état de cause devoir plancher conjointement sur le développement de leur monoplace de cette saison au fil des mois, tout en préparant au mieux la mouture 2026 à partir d'une feuille blanche puisque les essais en soufflerie n'ont été autorisés qu'à partir du 1er janvier dernier.
Pour les écuries dont les concepts 2025 s'avèrent poussifs, la tentation sera grande de focaliser les efforts pour la saison prochaine, d'autant que plus une équipe finit loin au classement constructeurs, plus elle bénéficie d'heures de soufflerie allouées l'année suivante. Mais les formations dans le coup pour jouer un titre continueront vraisemblablement les modifications sur leur monoplace de cette saison aussi longtemps que nécessaire.
Lequel des rookies va le plus impressionner ?
Ils seront six à disputer leur première saison complète en F1 : Andrea Kimi Antonelli (Mercedes), Oliver Bearman (Haas), Gabriel Bortoleto (Sauber), Jack Doohan (Alpine), Isack Hadjar (Racing Bulls) et Liam Lawson (Red Bull). Si ce dernier a déjà effectué deux passages chez Racing Bulls en 2023 et 2024 et qu'Oliver Bearman (trois GP) ainsi que Jack Doohan (un GP) ont effectué des remplacements l'an dernier, Antonelli, Bortoleto et Hadjar disputeront leur première course à Melbourne. La recrue Mercedes sera assurément une des attractions de la saison.
L'Italien est promis à un grand avenir depuis de nombreuses années passées à être chouchouté par le patron de l'écurie, Toto Wolff. Rarement un débutant pourra ainsi profiter d'une voiture aussi compétitive pour ses débuts. "Ils l'ont bien préparé, il a beaucoup roulé, il sait très bien ce qu'est une F1" expliquait Isack Hadjar à la chaîne Youtube Les Pistonnés. "En nombre de kilomètres, il doit en avoir vingt fois plus que moi." Hadjar, troisième Français sur la grille, va lui surtout apprendre, même si la patience n'est pas toujours de mise dans le giron Red Bull.
Alpine peut-elle faire mieux qu'en 2024 ?
Sixième force du plateau la saison passée, Alpine était passé par tous les états. Le début de saison catastrophique, la faute à une voiture mal née, a peu à peu laissé place à un mince espoir, avant le miracle du double podium au Brésil. Avec 35 de ses 65 points glanés en un seul week-end, l'exercice 2024 de l'écurie française peut être vu comme un trompe l'oeil. Mais les performances en nette progression sur le dernier quart du calendrier peuvent faire nourrir quelques espoirs à Pierre Gasly et Jack Doohan.
Avec l'optique de 2026 et d'une petite révolution avec le passage du bloc moteur maison, fabriqué dans l'usine historique de Viry-Châtillon à un pack clé en main payé à Mercedes, un retard à l'allumage pourrait toutefoisvite signifier une bascule prématurée sur la saison suivante. Le cas Doohan sera aussi à surveiller de près, alors que le débutant se sait déjà sous pression, suite au recrutement de Franco Colapinto (ex-Williams), provisoirement pilote de réserve mais prêt à prendre le baquet du jeune Australien en cas de mauvais résultats.
Qui sera la bonne surprise de la saison ?
La course pleine d'inconnues pour les titres fait forcément saliver. Celle pour rentrer dans les points en milieu de tableau pourrait être tout aussi haletante. Seul Sauber semble un cran derrière et hors du coup dans l'optique d'aller chercher des Tops 10. Mais d'Aston Martin, cinquième constructeur l'an passé à Williams, 9e sortant, toutes les écuries auront leurs cartes à jouer. Et les tendances pourraient même être inversées par rapport à la hiérarchie de 2024. Si Aston Martin semble déjà tourné vers 2026, Williams a fait forte impression lors des essais de pré-saison fin février.
La recrue Carlos Sainz, poussé dehors par Ferrari, a signé le meilleur chrono des trois jours de roulage, même si les temps effectués à Bahreïn sont à prendre avec de larges pincettes. Son duo avec Alex Albon est déjà une assurance de sérieux, à court comme à moyen terme. Pet peut-être suffisamment pour entamer le redressement d'une écurie historique de la Formule 1 dès cette saison.
Liam Lawson va-t-il marquer plus de points que Sergio Pérez la saison dernière ?
Si Red Bull a cédé son titre constructeurs la saison dernière, elle le doit aux performances erratiques de son deuxième pilote Sergio Pérez, hors du coup et démotivé. Le Mexicain a longtemps clamé qu'il conserverait sa place, avant que l'écurie de Milton Keynes ne fasse finalement tomber le couperet en décembre, alors qu'il comptait encore deux ans de contrat. Le Néo-Zélandais Liam Lawson le remplace avec seulement onze Grands Prix en carrière, lors de ses deux passages chez la "petite sœur" Racing Bulls.
Le pilote de 23 ans s'y est montré sérieux, sans forcément flamber. Il devra vite passer un pallier au volant d'une voiture autrement plus compétitive et dans laquelle il lui sera demandé d'être performant rapidement. Avec quatre podiums en 24 courses la saison dernière et aucun Top 5 après le sixième Grand Prix du calendrier, Pérez n'avait de toute façon pas placé la barre bien haut. A Lawson de montrer son tempérament et son talent pour au moins faire aussi bien que son prédécesseur.
Quels changements au calendrier ?
Le programme 2025 n'a le droit qu'à un lifting léger. L'Australie récupère toutefois le Grand Prix inaugural, à Melbourne dimanche, comme ce fut le cas jusqu'en 2019. Les Grand Prix de Bahreïn et d'Arabie saoudite ont été décalé en avril avec la tenue du Ramadan jusqu'au 29 mars cette année. Les organisateurs de la F1 ont tenté de "rationaliser" davantage les déplacements avec trois Grands Prix en Océanie et Asie pour démarrer la saison, une période européenne condensée de mai à début septembre, puis un enchaînement des épreuves sur le continent américain aux Etats-Unis, Mexique et Brésil en un mois.
L'exercice 2025 comptera trois "triple headers" avec trois Grands Prix en trois week-ends, et six courses sprint comme l'an passé avec pour seul bouleversement le remplacement du Red Bull Ring autrichien par le mythique tracé de Spa-Francorchamps. Le principal changement quant à l'organisation des Grands Prix est la disparition du point bonus obtenu par le pilote ayant effectué le meilleur tour en course s'il finissait dans le Top 10.
16 mars - Grand Prix d'Australie (Melbourne)
23 mars - Grand Prix de Chine (Shanghai)
6 avril - Grand Prix du Japon (Suzuka)
13 avril - Grand Prix de Bahreïn (Sakhir)
20 avril - Grand Prix d'Arabie saoudite (Djeddah)
4 mai - Grand Prix de Miami (Miami)
18 mai - Grand Prix d'Emilie-Romagne (Imola)
25 mai - Grand Prix de Monaco (Monte-Carlo)
1er juin - Grand Prix d'Espagne (Barcelone)
15 juin - Grand Prix du Canada (Montréal)
29 juin - Grand Prix d'Autriche (Spielberg)
6 juillet - Grand Prix du Royaume-Uni (Silverstone)
27 juillet - Grand Prix de Belgique (Spa-Francorchamps)
3 août - Grand Prix de Hongrie (Budapest)
31 août - Grand Prix des Pays-Bas (Zandvoort)
7 septembre - Grand Prix d'Italie (Monza)
21 septembre - Grand Prix d'Azerbaïdjan (Bakou)
5 octobre - Grand Prix de Singapour (Marina Bay)
19 octobre - Grand Prix des Etats-Unis (Austin)
26 octobre - Grand Prix du Mexique (Mexico City)
9 novembre - Grand Prix du Brésil (São Paulo)
22 novembre - Grand Prix de Las Vegas
30 novembre - Grand Prix du Qatar (Losail)
7 décembre - Grand Prix d'Abu Dhabi (Yas Marina)