Premier League : Ruben Amorim se lâche sur son équipe
Après la défaite à domicile contre Brighton (1-3), le manager portugais a estimé que son équipe était peut-être la pire de l’histoire de Manchester United.
Il était l’un des rares à tenir la barraque et comme un symbole, lui aussi a failli. Sur un centre à ras de terre venu de la droite, André Onana s’est jeté au sol mais plutôt que d’attraper le ballon, il le poussa timidement des gants. En embuscade, Georginio Rutter a profité de l’offrande, contourné le portier camerounais et glissé sa frappe entre les jambes de Matthijs De Ligt. Le troisième but de Brighton scellait le score (1-3) d’une partie que Manchester United avait encore raturé dans les grandes largeurs, étalant ses manques aussi bien techniques que mentaux. Las du spectacle, de nombreux supporters quittèrent avant le coup de sifflet final les travées d’Old Trafford, devenu théâtre de leurs cauchemars.
Une nouvelle après-midi à oublier pour les Red Devils et Ruben Amorim. Débauché au Sporting où il avait réussi un début de saison parfait, le Portugais s’est enlisé dans le bourbier mancunien et donne le sentiment de se débattre en vain, s’enfonçant peu à peu comme ses prédécesseurs. "Ils doivent se dire qu’ils ont pris un nouveau coach qui perd plus encore que l’ancien. J’ai pleinement conscience de ça", a avoué le principal intéressé. Les chiffres sont implacables. Arrivé début novembre, Ruben Amorim compte déjà 6 défaites en à peine 11 matchs de Premier League (7 sur 15 toutes compétitions confondues), quand Erik Ten Hag avait valsé après 4 revers en 9 journées, payant lui l’accumulation d’un mandat en-deçà des attentes.
Souffrir pour mieux se relever
Un triste bilan qui faisait faire au Portugais un constat aussi désarmant que lapidaire : "Nous sommes, peut-être, la pire équipe de l’histoire de Manchester United." Une sentence lourde mais qu’il voulait lucide. "Je le dis parce que nous devons le comprendre et l’intégrer pour changer ça", a-t-il assumé. Loin de se montrer abattu par ce statut dont il affuble son équipe et lui-même, Ruben Amorim n’entend pas renoncer. "Je ne changerai pas. Je sais que nous pouvons réussir mais nous devons déjà survivre à ce moment. Je ne suis pas naïf. Nous devons survivre maintenant", a-t-il ajouté.
Au-delà des constats, l’entraîneur mancunien appelle à une réaction et à ce que ses joueurs montrent leur vrai visage, à la hauteur du talent qu’on leur prête. "Tout le monde sous-performe (…) Ce n’est pas acceptable de perdre autant de matchs pour n’importe quel club en Premier League, alors imaginez Manchester United. C’est très dur mais nous devons continuer encore et encore. Il n’y a pas d’autre alternative. Nous devons souffrir et continuer", a déclaré le Portugais toujours combatif face à ce qui constitue son plus grand défi dans sa jeune carrière d’entraîneur. Avec ce nouveau revers qui n’a pas honoré la mémoire du glorieux Denis Law décédé vendredi soir à l’âge de 84 ans, Manchester United s’enfonce encore dans sa crise de résultats pour pointer à une indigne 13e place et sait déjà que sa saison est perdue. Pas une excuse pour baisser la tête.