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Premier League : Wayne Rooney implacable avec Manchester United
Dans son podcast 'The Wayne Rooney Show', l’ancien attaquant des Red Devils a fait part de son scepticisme à l’égard de l’avenir proche des Mancuniens et s’est interrogé sur l'entêtement de Ruben Amorim.
On se demandait presque si Ruben Amorim n’avait pas trouvé l’antidote contre Pep Guardiola. La saison dernière, le manager portugais avait réussi la performance de ne pas perdre contre Manchester City. Si la victoire avec le Sporting (4-1) avait été aussi éclatante que presque attendue, tant le champion du Portugal ravissait par son élan collectif, celle acquise au bout d’une fin de match échevelée le 15 décembre dernier à l’Etihad Stadium (2-1) ressemblait plus à un cadeau de Noël inespéré, avant un nul le 6 avril (0-0).
"Très difficile de dire que nous constatons des progrès"
Sauf que ces résultats étaient davantage un anachronisme, et le mirage s’est dissipé hier en fin d’après-midi. Dans l’antre des Cityzens, les Red Devils ont été rappelés à leur réalité de cancres de Premier League. S’ils ont eu la possession et fait presque jeu égal sur le plan des statistiques, ils ont été trop peu dangereux pour faire illusion et résister à des voisins portés par l’insatiable Erling Haaland, auteur d’un doublé après la pause pour sceller une victoire nette que Phil Foden avait initiée avec un peu de réussite après un déboulé de Jérémy Doku.
Spectateur privilégié de ce derby mancunien où il a souvent brillé avec 12 buts en 31 matchs, dont une retournée acrobatique inoubliable en février 2011, Wayne Rooney est resté interdit devant la prestation sans âme de son ancien club. "Je veux être aussi encourageant et positif que possible envers l'entraîneur et les joueurs, mais il est très difficile de dire que nous constatons des progrès, et qu'au moins, nous voyons des choses qui porteront leurs fruits dans un avenir proche. Nous ne voyons rien de tout cela, et c'est très difficile. Vers la fin du match, j'ai vu les supporters de Manchester United quitter le stade. On pouvait entendre les supporters scander le nom d'Amorim, mais je pense que le fait que les supporters de United quittent le stade est très révélateur. On sait que le match est terminé, et je pense qu'ils étaient très déçus de ce qu'ils voyaient. Il est difficile d'imaginer comment cela va continuer", a-t-il relevé dans son podcast The Wayne Rooney Show, avant de faire part de ses interrogations : "Quelles sont les tendances ? Que voyons-nous qui pourrait améliorer l'équipe à l'avenir ?"
"La situation a empiré"
Au-delà des joueurs, l’ancien attaquant de l’Angleterre a épinglé Ruben Amorim, jugeant que le Portugais avait sa part de responsabilité dans le marasme devenu chronique. "Je pense qu'après l'année dernière, lorsque Ten Hag a été limogé et que Ruben est arrivé, nous avons entendu parler de la façon dont ils allaient jouer et que cela allait changer. Je pense que si le manager est honnête avec lui-même, la situation a empiré", a avancé Wayne Rooney, ému de voir son ancien club, pour qui il a marqué 253 buts entre 2004 et 2017, s’enfoncer ainsi.
Une critique d’autant plus appuyée qu’il estime que l’ancien technicien du Sporting a bénéficié de temps depuis un an et a eu les moyens, avec près de 289 millions d’euros investis, pour bouleverser à sa guise son équipe et obtenir les joueurs compatibles avec une philosophie de jeu qui tarde à se manifester. "Le problème avec ce système [3-4-3], c'est d'avoir deux joueurs au milieu de terrain (à la récupération). Les joueurs n'ont pas l'énergie et les jambes nécessaires pour couvrir toute la largeur du terrain et monter et descendre. Ils se font dépasser et dominer au milieu de terrain. Écoutez, j'ai été entraîneur, je sais comment ça marche et je sais ce que ça fait quand quelqu'un d'autre regarde et critique votre formation. Je peux comprendre cela, mais c'est tellement évident. Si vous avez des difficultés, vous devez aligner trois joueurs au milieu de terrain et vous donner une chance de rivaliser", a-t-il exhorté. "Lorsque vous essayez de mettre en place un nouveau style, l'important est de gagner des matchs pendant que vous le faites", a martelé Wayne Rooney.
Sera-t-il entendu par Ruben Amorim toujours plus dogmatique ? Rien n’est certain, à l’exception de la situation mancunienne. Si Manchester City a relevé la tête après la trêve internationale, Manchester United a, lui, replongé et navigue à présent à la 14e place de la Premier League, dans cette seconde moitié de tableau où les supporters ont désormais pris l’habitude de regarder pour trouver le classement de leur équipe.